Attendu devant la barre dans le cadre des audiences de la Cour criminelle spéciale, Brice Laccruche Alihanga serait plus dangereux pour le pouvoir en place s’il parle que si la justice consent à lever toutes les accusations de détournement de deniers publics qui pèsent sur lui depuis décembre 2019. Me Jean-Paul Moumbembé, l’un de ses avocats, demande la relaxe pure et simple de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo. En attendant de répondre à ces accusation de détournement, il est attendu ce mardi 15 juin au tribunal pour répondre de l’accusation d’obtention frauduleuse de documents administratifs.

Brice Laccruche Alihanga devrait comparaître devant la Cour criminelle spéciale, le 15 juin 2021. © D.R.

 

Les travaux de la Cour criminelle spéciale se poursuivent au palais de justice de Libreville où d’autres audiences en lien avec l’opération anticorruption baptisée «Scorpion» pour laquelle plusieurs hauts cadres de l’administration publique sont soupçonnés de détournement de deniers publics sont attendues. Après Ismaël Ondias Souna, ancien patron de la Société équatoriale des mines (SEM), le tour devrait revenir dans quelques semaines à Brice Laccruche Alihanga (BLA). Seulement, l’un de ses avocats redoute sa comparution devant la juge.

Dans une interview accordée au site Gabonclic.info, Me Jean-Paul Moumbembé prévient que «la République tombera» si l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo passe à la barre. Il invite à éviter cette éventualité en prononçant purement et simplement une relaxe au profit de son client placé en détention préventive à la prison centrale de Libreville depuis décembre 2019.

«Je conseille aux décideurs d’ordonner immédiatement sa libération, faute d’un procès télévisé et radiodiffusé», a déclaré l’avocat à nos confrères. Pour Me Moumbembé, si l’on estime que Brice Laccruche Alihanga a détourné de l’argent public, il ne l’a certainement pas fait seul et de son propre chef.

«Un procès équitable signifierait qu’à la barre, il manquera d’autres complices». Or, assure-t-il non sans inviter les accusateurs à faire preuve de sagesse, «BLA a des preuves matérielles» de l’implication supposée de «ceux qui ont gouverné cette République» avec lui «pendant cette période de la mort palpable de la bonne gouvernance» au Gabon. Les voici avertis.

En attendant, ce mardi 15 juin, « BLA » devrait à nouveau se retrouver devant le juge pour répondre de l’accusation d’obtention frauduleuse de documents administratifs qui pèse également sur lui. L’audience a déjà été renvoyé deux fois, notamment en raison des questions préjudicielles et des exceptions soulevées par son conseil.

 

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Jean Cruz (Sherbrooke, Canada) dit :

    Voici ce qui est clairement dit sur la gestion des deniers publics, pendant ce passé récent, et d’ailleurs toujours identique à la période en cours. En fait, on a seulement changé les acteurs d’opération.

    Notre Gabon est pillé hier, aujourd’hui et demain, car toutes choses étant égales par ailleurs.

  2. NGOM'NDONG'NZIBOE dit :

    « Obtention frauduleuse de documents administratifs »!!!!!!!!???????? Le gros fransais des jujies là sa va rokambolizé nautro péyis,vrèman.

  3. SERGE MAKAYA dit :

    QUAND JE PENSE A TOUS CES BONGO-VALENTIN-ASSELE ET AUTRES VOLEURS TOUJOURS EN LIBERTÉS. PITIÉ. PAUVRE GABON. MÊME ASSELE JEAN BONIFACE A PLUS VOLE QUE LACCRUCHE ALIHANGA. ET IL SE LA COULE DOUCE… AU GABON EN PLUS. A NTARE NZAME !!!

  4. diogene dit :

    Une dénonciation de ses complices avec preuves à l’appui ne signifie pas l’innocence ! Il faut condamner les criminels surtout les crimes commis contre l’état .
    Les avocats devraient suivre le droit pas les séries américaines…

  5. Paul Bismuth dit :

    La République ne tombera pas ; seuls les voleurs tomberont pour le bien de la République. Si BLA est un voleur, qu’il soit embastillé. Le même sort doit être réservé à ceux qui ont agi de la même manière. Avoir agi en concertation avec d’autres personnes ne fait de BLA un immaculé.

    BLA doit donc parler pour le bien de la République ; il doit parler pour la crédibilité de la justice ; enfin il doit parler pour nous abreuver d’un savoir que nous possédons déjà, mais que la censure nous oblige à garder secret. BLA doit parler et payer sa dette.

  6. Lavue dit :

    Ooh! la République bananière. Comment BLA qui avait été grandement impliqué dans une affaire financière de BGFI et incarcéré, donc un repris de justice, a-t-il fait pour se retrouver Directeur de Cabinet du PR et quasi Président par intérim à la survenance de l’AVC du prince? . Faut toujours essayer de comprendre les problèmes à la source. ALI BONGO est plus que nul en matière de casting, trop d’exemples le confirment. Pourquoi est-il si nul? Soit ça provient de son niveau intrinsèque, il nourrit un complexe vis à vis des Gabonais valeureux et n’aime s’entourer que des Cancres à son image ou c’est le résultat des tristes loges maçonniques dont tout le monde peut voir le niveau de progrès qu’elles ont apporté au pays. Avec des minables, des médiocres il est difficile de faire de grandes choses. Là réside tout le problème de notre bananière de République.
    A la fin comme les NGAMBIA, les ONDIAS et autres il n’y aura pas de sanctions. Il sera simplement relaxé, parce que le règlement de compte « politique » aura pris fin. Si c’est pour les détournements financiers, comment imaginer que des complices de longues dates puissent déballer ouvertement leurs crimes, d’autant plus qu’après la réconciliation on aura encore besoin de collaborer (2023 approche). C’est ça la triste réalité de ce pays. Au pire des cas BLA écopera de 15 ou 20 ans de prison avec sursis et de 100.000.000 FCA d’amendes. C’est pas les juges Gabonais qui me contrediront, c’est ce qui est à la mode actuellement. Voyez vous-mêmes ce que représentera cette « peine » quand on a annonce que le prévenu a détourné, plusieurs milliards. De qui se moque-t-on?

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