En juillet 2020, le ministère de la Santé, par l’entremise du Centre national de santé mentale (CNSM), avait relancé l’opération dite de «ramassage» des malades mentaux dans la capitale. Elle devait définitivement mettre un terme au triste spectacle auquel on assiste dans les différentes communes du Grand Libreville. Le phénomène interpelle et inquiète davantage.  

L’ambition d’atteindre l’objectif «zéro malades mentaux dans les communes du Grand Libreville» semble avoir été abandonnée. © D.R.

 

Lors du lancement de l’opération dite de «ramassage» des malades mentaux dans la capitale gabonaise, le ministère de la Santé laissait entendre que tous seront pris en charge à l’hôpital psychiatrique de Melen. Sauf qu’après ce qui ressemble à un tapage médiatique, les communes du Grand Libreville ont de nouveau sombré dans le spectacle désobligeant des malades mentaux.

Le nombre de personnes souffrant d’une maladie mentale tend en effet à s’accroître au Gabon. À chaque coin de rue, on rencontre des personnes souffrant de cette pathologie, abandonnées à elles-mêmes. Nues ou vêtues de haillons, il n’était pas rare de voir ces personnes atteintes de troubles mentaux ou neurologiques déambuler dans la ville. D’autres s’étaient même construit des abris de fortune en guise d’habitation, un peu partout dans la cité.

Les ramassant et les confinant à l’hôpital psychiatrique de Melen, l’autre objectif, au-delà de leur prise en charge, avec l’ambition d’atteindre «zéro malades mentaux dans les communes du Grand Libreville», était la beauté du Grand Libreville et favoriser l’attractivité de Libreville et ses environs.  Mais, cet objectif semble avoir déjà été abandonné et oublié.

La présence des malades mentaux dans toute la capitale semble ne plus gêner personne, et pour cause, rien n’est fait pour que ces personnes soient prises en charge par les services compétents. Or, en les ramenant au Centre de Melen, Guy Patrick Obiang Ndong souhaitait exploiter le fort potentiel de cette structure en lui rendant également ses lettres de noblesse.

«Il faudrait véritablement que cet hôpital joue son rôle pour que les populations gabonaises ne puissent plus chercher où aller consulter où se faire prendre en charge, lorsque les personnes se retrouvent avec des maladies aussi bien psychiatriques que psychologiques», avait-il déclaré.

Le Centre national de santé mentale avait d’ailleurs émis un bémol quant à la mise en œuvre de ces annonces prodigieuses. Et ce, du fait qu’en réalité «les ramassages sont programmés en fonction des capacités d’accueil».

Dans l’optique de faciliter les choses entre les services pour l’effectivité dudit ramassage, un numéro vert avait été mis en place ; le 1324. Mais, les parents des malades laissent entendre que «ce n’est pas qu’ils n’appellent pas». «Soit leur numéro passe et ils nous snobent, soit il ne passe pas simplement. C’est vraiment pénible», faisaient-ils savoir.

En conséquence, l’opération annoncée et menée par le ministère de la Santé n’a toujours pas véritablement pris ses marques, et laisse la capitale et ses environs en état d’«asile psychiatrique» à ciel ouvert.

Stagiaire : Van Malongo

 
GR
 

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