À Dakar au Sénégal, les membres de l’Intersyndicale des pharmaciens africains (Ispharma) ont mis à profit leur participation à la 22e édition du Forum pharmaceutique international (FPI) pour tenir leur assemblée générale ordinaire qui a débouché sur le renouvellement des membres du bureau. Le Gabon, à travers le Dr Sandrine Itou-Y-Maganga, présidente du Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga), a été élu à la vice-présidence de cette organisation pour un mandat de trois ans. Le nouveau bureau devra porter une attention très particulière à la situation du tiers payant dans les pays africains.

Le Dr Sandrine Itou-Y-Maganga (en noir) aux côtés de ses pairs à Dakar. © D.R.

 

À l’occasion de la 22e édition du Forum pharmaceutique international (FPI) qui s’est déroulée à Dakar au Sénégal du 1er au 4 juin 2023, les syndicats professionnels, membres de l’Intersyndicale des pharmaciens africains (Ispharma), ont tenu leur assemblée générale ordinaire qui a débouché sur le renouvellement des membres du bureau. À Libreville le 26 juin, le bureau du Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga) a annoncé que sa présidente, le Dr Sandrine Itou-Y-Maganga, a été élue au poste de vice-président pour un mandat de 3 ans. «L’assemblée générale a demandé au bureau nouvellement élu de porter une attention très particulière à la situation du tiers payant dans nos pays», a indiqué Sandrine Itou-Y-Maganga.

Des difficultés à régler régulièrement les prestataires de soins

Notant que le développement du tiers payant à travers les assurances maladie obligatoires et les assurances privées est «une très bonne chose» pour l’accessibilité aux médicaments et aux soins médicaux pour toutes les couches de la population, le constat dit-elle, «est que ces organes de prises en charge ont des difficultés non négligeables, à régler régulièrement les prestataires de soins». Une situation dont souffriraient les grossistes qui ne peuvent pas toujours garantir un approvisionnement en produits innovants de qualité tant ils font face à des contraintes pour acheter à l’international, lesquelles se sont accrues après la crise sanitaire de covid-19. «Certes on peut parler du médicament générique et des productions locales, mais là aussi après la crise sanitaire il y a de fortes tensions sur certaines matières premières», a-t-elle commenté.

Selon Sandrine Itou-Y-Maganga, cela explique les tensions d’approvisionnement et les ruptures constatées par les professionnels, mais surtout, par les malades dans un contexte où, ceux atteints du cancer ont besoin de ne pas interrompre leurs traitements. «Si dans plusieurs pays, la suspension des prestations a été retenue pour décanter la situation lorsque les encours ne respectent plus les délais conventionnels, au Gabon, la profession a toujours privilégié le dialogue avec les autorités ministérielles et toutes les parties prenantes», a indiqué la vice-présidente de l’Ispharma qui à côté du ministre de la Santé à qui elle reconnaît une volonté de progrès et de disponibilité, remercie le Premier ministre.

L’usage rationnel des médicaments bientôt en débat

Ce dernier, dit-elle, «a permis grâce à ses instructions que se retrouvent dans les prochains jours toutes les parties prenantes pour travailler tous ensemble sur l’usage rationnel des médicaments et autres produits de santé (MAPS)». Les travaux attendus devraient prendre en compte «l’extrême urgence à trouver des solutions pérennes aux difficultés rencontrées, tant par les structures privées que publiques». La recherche de l’équilibre entre les besoins et les moyens disponibles, souligne Sandrine Itou-Y-Maganga «est une exigence de bonne gouvernance dans l’intérêt de tous, mais surtout afin de rendre concrètes la vision et volonté affirmée des plus hautes autorités de notre pays à mettre à la disposition des Gabonais un système de santé de qualité et durable».

La vice-présidente de l’Ispharma, qui rappelle que «les pharmaciens ne sont pas des commerçants», soutient que ces derniers «ne demandent qu’à faire toujours mieux et plus pour la qualité et le développement de l’offre en MAPS et service de santé de proximité». Elle plaide d’ailleurs pour que soient mis à leur disposition, les moyens nécessaires. «Aujourd’hui encore, si malheureusement trop de confrères ne servent pas certaines assurances, obligeant les malades à quitter leur quartier pour profiter du tiers-pays, c’est tout simplement à cause des risques d’endettement et difficultés que vivent plusieurs officines malgré le service», a-t-elle expliqué. «Mais pour combien de temps encore ?», a interrogé le Dr Sandrine Itou-Y-Maganga.

 

 
GR
 

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