Santé : L’AVC en question…
Célébrée le 29 octobre de chaque année, la journée mondiale de lutte contre les accidents vasculaires cérébraux (AVC) est l’occasion de sensibiliser sur cette faucheuse. Focus sur une pathologie tant redoutée.
L’accident vasculaire cérébral (AVC) est une tueuse silencieuse lorsqu’elle ne cause pas de handicap physique ou de démence. La Journée mondiale de l’AVC, qui a eu lieu le 29 octobre dernier, est une opportunité pour s’adonner à la sensibilisation au sujet de cette pathologie qui touche de nombreuses personnes de tous âges.
Savoir reconnaître les signes avant-coureurs, réagir en urgence peuvent être déterminants en cas d’AVC. Une perte brutale de la vision d’un œil, une difficulté à parler, une paralysie ou une anesthésie d’un côté du corps, une paralysie de la moitié de la face ou la faiblesse brutale d’un membre doivent inciter à se rendre, sans tarder, aux urgences d’un hôpital. Selon Jean-Emmanuel Ecke Nzengue, chef de service cardiologie au Centre hospitalier universitaire de Libreville (Chul), sur 10 hypertendus, deux ou trois sont sujets à l’AVC. S’exprimant dans les colonnes de notre confrère L’Union, il indique que la prévalence hospitalière est de 15 à 20%. Plus grave : sur 10 cas d’AVC, sept en décèdent.
Le terme «accident» est utilisé pour souligner l’aspect soudain voire brutal de l’apparition des symptômes, bien qu’il s’agisse en réalité d’une affection dont les causes sont internes, liées à l’alimentation ou à l’hygiène de vie notamment. Les symptômes peuvent varier d’un cas à l’autre selon la nature de l’AVC (ischémique ou hémorragique), l’endroit et la taille de la lésion cérébrale. D’où, un spectre très large : aucun signe remarquable, perte de la motricité, perte de la sensibilité, trouble du langage, perte de la vue, perte de connaissance, décès. Ces symptômes, s’ils apparaissent très rapidement, peuvent disparaître aussitôt ou en quelques heures ou au contraire persister plus longtemps. En cas de survie, le processus de récupération est encore mal connu, mais une période de récupération spontanée allant de quelques semaines à quelques mois, suivie d’une période d’évolution plus lente est constatée.
Au Gabon, les patients n’observent pas toujours les traitements comme il faut. Car, face aux coûts élevés des soins, nombreux d’entre eux ne parviennent pas à s’en sortir. «Les gens doivent savoir que l’AVC est une situation assez dramatique, parce qu’elle rend invalide surtout au moment où l’on s’y attend le moins», a mis en garde Jean-Emmanuel Ecke Nzengue. Si l’AVC est souvent fatal, il est aussi prévisible. Pour prévenir les AVC, il est bon de surveiller régulièrement sa tension artérielle, premier facteur de risque. Toute personne, même jeune, peut être concernée par des problèmes d’hypertension. Si 50% des AVC surviennent chez les personnes de plus de 75 ans, 15% apparaissent chez les moins de 50 ans et 25% chez les moins de 65 ans.
À l’occasion de cette journée mondiale contre les AVC, des chercheurs ont présenté la thrombectomie qui permet aux victimes de récupérer plus rapidement. Une véritable révolution mécanique ! «Vraiment une révolution car nous parvenons à modifier l’histoire naturelle des AVC et à réduire de 60 % les séquelles», assure Bertrand Lapergue, neurologue à l’unité neurovasculaire (UNV) de l’hôpital Foch (Suresnes), spécialiste de la technique depuis plusieurs années déjà.
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