Journalistes, Désiré Ename et Jonas Moulenda, respectivement directeur de «Faits Divers» et directeur des «Echos du Nord», ont été interpelés et détenus 24 heures durant dans les locaux de la Direction générale des recherches (DGR).

Jonas Moulenda (à gauche) et Désiré Ename (à droite), à leur sortie de DGR. © D.R.
Jonas Moulenda (à gauche) et Désiré Ename (à droite), à leur sortie de la DGR. © D.R.

 

Alors que tous les yeux étaient tournés, le samedi 20 décembre 2014, vers le carrefour Rio, à Libreville, où les membres de l’opposition avaient projeté de tenir tout de même un meeting interdit par le ministre de l’Intérieur, l’on apprenait également que les journalistes Désiré Ename et Jonas Moulenda, interpellés la veille ont été libérés, en milieu d’après-midi, de la DGR où ils étaient retenus.

Sitôt libéré, Jonas Moulenda a déclaré sur son mur Facebook : «Désiré et moi venons d’être libérés au terme de 24 heures de garde à la Direction générale des recherches (DGR). Je voudrais du fond du cœur dire merci à tous ceux qui nous ont soutenus dans cette épreuve. Merci aux agents de la DGR qui nous gardé avec beaucoup d’égards. Merci au parquet de la République pour avoir cherché à nous humilier parce que nous n’allons pas à Canossa. Que Dieu touche les cœurs des magistrats qui prennent des décisions obscurcies par un excès de zèle. Que Dieu bénisse le Gabon !».

La veille de leur arrestation, le directeur de la rédaction et rédacteur en chef de l’hebdomadaire à grand succès Faits Divers a raconté avoir vécu une pièce de mauvais goût à l’assemblée nationale. Car, avant l’épisode de la DGR, il avait en effet été retenu pendant une heure à la maison du peuple. «J’ai été séquestré plus d’une heure durant à l’Assemblée nationale ce vendredi en fin de matinée. Après l’alerte donnée aux autorités, j’ai été exfiltré par la gendarmerie, qui m’a ensuite conduit dans les locaux de la Police judiciaire (PJ)», raconte le journaliste.

« Alors que je me trouvais à mon bureau, j’ai reçu un coup de fil du premier questeur de cette institution, Jonathan Ignoumba, une connaissance de longue date, qui m’a demandé de le rejoindre à son bureau. Ne me doutant de rien, je m’y suis rendu à bord de mon véhicule. J’étais seul, mon chauffeur étant parti le matin faire ma transaction financière à la banque. A mon arrivée, le député Jonathan Ignoumba m’a prié de prendre place dans son salon privé, attendant l’entretien qu’il accordait à des visiteurs. Cinq minutes plus tard, il m’y a rejoint. D’emblée, il m’a fait expliqué qu’il m’avait fait venir pour parler d’un article paru dans mon journal au sujet d’un présumé trafiquant d’organes humains, qui n’est autre que le collaborateur du président de l’Assemblée nationale, Félicien Moudionzo, élu dernièrement sénateur à Koula-Moutou», explique-t-il.

Il aurait donc été menacé de mort par ce sénateur qui estime qu’il a bafoué son honneur. Emmené dans les locaux de la Police judiciaire en vue d’une déposition, Jonas Moulenda a été rejoint par Désiré Ename, de la même maison d’édition que lui, venu s’enquérir de la situation. Après pourtant la relaxe de Moulenda, les deux journalistes ont finalement été rappelés puis amenés à la DGR, au prétexte d’un complément d’information. Ils y passeront la nuit alors qu’aucune plainte ne leur avait été notifiée.

Dans la soirée du vendredi 19 décembre 2014, l’on apprenait par voie de presse que le Conseil national de la communication (CNC) a suspendu l’émission «Les choses du village» de la télévision privée TV+, acquise à la cause de l’opposition gabonaise. De même, la rubrique «Lettre ouverte à…» animée par Jonas Moulenda dans l’hebdomadaire Echos du Nord, a été également suspendue pour une période d’un mois.

 

 
GR
 

7 Commentaires

  1. maboulegabon dit :

    C est la liberté d expression

  2. hurricane dit :

    Honte à ce pouvoir mafieux!Honte au CNC!!
    vous croyez que toute la presse gabonaise est aux ordres? C’est quel pays où l’on ne respecte pas l’homme comme ça.Vous clamez cher pouvoir en place que nous sommes un État de droit,démocratique,et autres sornettes mais vous ne savez même pas ce que ces concepts renferment.Mais un jour,vous répondrez de vos agissements envers ce peuple que vous prenez pour du gibier.
    Ravi de vous savoir enfin libre,jonas et désire.Prenez soin de vous et demeurez plus virulents envers ces mercenaires de la république bananière. God blessing

  3. Hope dit :

    il faut porter plainte contre celui qui vous a séquestré à l’Assemblée Nationale, même si l’on sait que la justice leur est favorable!!!

    quel pays?!! honte à nous! un gouvernement qui emprisonne étudiant, journaliste et tue les enfants du peuple ne fera jamais long feu

  4. Le Miroir de la petite émergence. dit :

    Notre pays est entre les mains de gangsters qui usent de tous les moyens pour nuire à ceux qui font la contre marche de ce régime de bananes voyous

  5. le curieux dit :

    C’est incroyable; s’il est vrai que vous avez été séquestré puis menacé avec un pistolet il faut porter plainte; il faut que cet homme soit entendu. c’est quand même le minimum à attendre de la justice non, même aux ordres?

  6. LA BASE dit :

    En tout cas cher grand frère trouve nous une autre rubrique semblable à la précédente. Honte à ce pouvoir, honte au C N C.

  7. Honey MOUKAGA dit :

    Je vous félicite pour votre travail et votre engagement pour la démocratie. Vous nous faites honneur rien que de savoir qu’ il y a encore parmi nous de braves citoyens. Que Dieu vous garde.

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