Révolution silencieuse à la SEEG : comment le câble ACCC pourrait mettre fin aux délestages

Confrontée à une crise énergétique qui perturbe la capitale gabonaise et sa périphérie depuis plusieurs mois, la SEEG mise sur une solution technologique de pointe : la pose du câble ACCC. Cette initiative stratégique, détaillée par Steeve Saurel Legnongo dans un entretien accordé à L’Union, vise à accroître la capacité de transit d’énergie sur le réseau Haute Tension du Grand Libreville et à réduire les délestages récurrents. Entre modernisation des infrastructures et renforcement des capacités de production, la SEEG engage une course contre la montre pour stabiliser l’approvisionnement en électricité.

Le câble ACCC est thermiquement stable, résistant à la corrosion, respectueux de l’environnement et bénéfique pour répondre à la forte demande de la clientèle domestique et industrielle du Grand Libreville. © GabonReview-Graphium Lab
Face à une crise énergétique persistante qui dérange la vie dans le Grand Libreville depuis près de cinq mois, Steeve Saurel Legnongo, Administrateur provisoire de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), a dévoilé les stratégies de l’entreprise pour stabiliser le réseau électrique. Dans un entretien accordé au quotidien L’Union fin février 2025, il met notamment en avant l’installation du câble ACCC comme solution technique majeure.
Une solution technique pour augmenter la capacité de transit d’énergie
Steeve Saurel Legnongo a insisté sur le rôle central du câble ACCC dans la stabilisation du réseau électrique du Grand Libreville. Il s’agit, selon lui, d’un levier majeur pour améliorer la capacité de transport d’énergie sur le tronçon critique Owendo-Bisségué. Ce câble de nouvelle génération, doté d’un cœur en fibre de carbone, présente plusieurs avantages techniques majeurs : «Il s’agit d’un conducteur central en fibre de carbone dont l’implémentation et la mise en œuvre augmenteront significativement le mouvement d’énergie et la capacité de transit de puissance de la ligne haute tension sur le tronçon 90 kV Owendo-Bisségué.» Le câble ACCC se distingue par sa stabilité thermique, sa résistance à la corrosion et son respect de l’environnement. Ces caractéristiques lui permettent de supporter des niveaux de charge élevés sans perte de performance, même en cas de pics de consommation : «Le câble ACCC est thermiquement stable, résistant à la corrosion, respectueux de l’environnement et bénéfique pour répondre à la forte demande de la clientèle domestique et industrielle du Grand Libreville», a expliqué Legnongo.
Le recours au câble ACCC vise à réduire la surcharge du réseau, en permettant une meilleure gestion de la distribution de l’énergie lors des périodes de forte demande. Cette amélioration est particulièrement attendue dans le contexte actuel, où la vétusté des infrastructures de la SEEG limite considérablement la capacité de production : «L’âge moyen des groupes thermiques est de 30 ans, celui des groupes hydroélectriques de 50 ans. Ces machines sont fortement éprouvées […] Le rythme de réalisation des investissements n’a pas suivi celui de l’augmentation de la demande», a expliqué ‘Administrateur provisoire. Face à une demande énergétique en hausse de plus de 12 % en 2024, la modernisation du réseau à travers le câble ACCC permettra de mieux équilibrer l’approvisionnement et de réduire les délestages rotatifs imposés par la faible capacité de distribution : «La qualité de puissance disponible à la distribution étant fortement limitée, la SEEG se voit obligée d’avoir recours à des délestages rotatifs», avait déjà expliqué Steeve Saurel Legnongo.
Une stratégie globale de modernisation du réseau
La pose du câble ACCC s’inscrit dans une démarche plus large de réhabilitation des infrastructures et de renforcement des capacités de production de la SEEG. Outre la mise en service prochaine de la centrale flottante de 70 MW du groupe turc Karpowership (KPS), la SEEG a également lancé un programme de maintenance de ses équipements, tout en prévoyant de nouvelles acquisitions stratégiques en 2025 : «Nous avons également entamé la maintenance et la réparation de nos équipements. De nouvelles acquisitions d’équipements lourds sont aussi prévues pour cette année 2025 pour couvrir les besoins de nos clients.» L’objectif de ce plan est de réduire progressivement la dépendance aux producteurs privés d’énergie, tout en renforçant la résilience du réseau face aux fluctuations de la demande.
Le choix du câble ACCC est donc un pari technique, mais aussi stratégique. En renforçant la capacité de transit d’énergie sur le réseau haute tension, la SEEG espère garantir une qualité de service améliorée aux habitants du Grand Libreville, tout en posant les bases d’une modernisation structurelle à long terme. La réussite de cette initiative dépendra toutefois de la capacité de la SEEG à mener à bien la pose du câble dans les délais annoncés et à assurer une maintenance régulière du réseau. Si le câble ACCC tient ses promesses, il pourrait marquer le début d’une nouvelle ère dans la gestion de l’énergie au Gabon, après des années de crise et d’instabilité. Un défi de taille, mais une solution technique ambitieuse qui pourrait enfin stabiliser le réseau électrique du Grand Libreville.

2 Commentaires
Un câble électrique, quelque soit sa technologie actuelle (connue) ne PRODUIT pas l’énergie électrique, et ne peut donc pas résoudre les problèmes de délestage actuel de la SEEG.
Pour produire l’énergie électrique, il faut des groupes de production:
– hydro-électrique (turbine hydraulique + alternateur).
– thermique gas-oil (moteur Diesel + alternateur).
– thermique gaz (turbine à gaz + alternateur)
– éolienne (dispositif aérogénérateur)
– solaire (panneaux solaire + générateur).
Le câble électrique ne fait que transporter l’énergie électrique produit par les groupes de production. Les problèmes actuels de la SEEG réside dans la PRODUCTION, et non le TRANSPORT du courant électrique.
Je pense que l’objectif est de réduire les pertes d’énergie due aux chutes ohmiques. Cependant, cela ne résoudra pas le véritable problème qui est le déficit de production d’électricité.