La « Révolution des casseroles » initiée pour protester contre les mesures anti-covid jugées trop restrictives, a été sanctionnée par les arrestations de plusieurs personnes dont certaines proches du pouvoir. À travers une déclaration ce 15 mars, l’organisation internationale Tournons la page s’est indignée en dénonçant la violation de la Constitution gabonaise par les autorités du pays.

TLP s’indigne des arrestations liées de la « Révolution des casseroles ». © D.R.

 

Tournons la page vient de donner une chiquenaude aux autorités pour leur gestion de la Révolution des casseroles. Initiée dans le pays pour protester contre les mesures anti-covid jugées trop restrictives, elle a donné lieu à des violations qui tendent à démontrer que le Gabon «est loin de vouloir s’arrimer aux principes en la matière».

Depuis le 13 octobre 2020, a rappelé l’organisation Tournons la page (TLP) à travers un communiqué ce 15 mars, le Gabon siège à la Commission des Droits de l’Homme des Nations unies. Ce, «malgré un indice de liberté dans le monde en 2020 peu reluisant qui place notre pays dans la catégorie ‘’État pas libre’’, avec un score de 22/100 dont 3/40 en droits politiques et 19/60 en libertés civiles». «Par cette élection, l’opinion nationale pensait que le Gabon ferait preuve d’exemplarité afin de ne pas trahir la confiance placée en lui par les Nations unies», commente TLP.

Violation flagrante de la Constitution

L’organisation juge arbitraires les arrestations des citoyens ayant initié et/ou participé à cette manifestation pacifique qui consistait à cogner de chez soi sur une casserole pendant cinq minutes, dans le but d’attirer l’attention des autorités sur les risques liés aux mesures restrictives prises depuis plus d’un an dans le cadre de la riposte contre le Covid-19. «Manifestations pacifiques au cours desquelles, il faut le rappeler, deux citoyens ont été assassinés par balle dans leurs quartiers aux heures de couvre-feu».

TLP «condamne les arrestations et détentions arbitraires ayant sanctionné le mouvement des casseroles et dont sont victimes plusieurs personnes au nombre desquelles : Philippe Arsène Owono, Gaël Koumba Ayoune, Jeff Blampain, Dimitri Ombinda et Offman».

Selon TLP, ces arrestations sont faites en violation de l’article 1 alinéa 2 de la Constitution gabonaise qui dispose que «la Liberté de conscience, de pensée, d’opinion, d’expression, de communication, la libre pratique de la religion, sont garanties à tous, sous réserve du respect de l’ordre public» et alinéa 23 selon laquelle, «nul ne peut être gardé à vue ou placé sous mandat de dépôt s’il présente des garanties suffisantes de représentation, sous réserve des nécessite de sécurité et de procédure». Par ailleurs, «exprimer pacifiquement son désaccord à l’égard d’une mesure fusse-t-elle prise par le gouvernement de la République ne constitue nullement un trouble à l’ordre public», estime TLP.

Se disant attachée au respect des libertés fondamentales, l’organisation internationale invite le Gabon, pays membre de la Commission des Droits de l’Homme des Nations unies, et l’ensemble des partenaires internationaux à œuvrer pour le respect des libertés fondamentales. Elle appelle à juste titre, le pays à publier la liste et à libérer «toutes les personnes arrêtées dans le cadre de cette manifestation pacifique et à faire toute la lumière sur l’assassinat par balle aux heures de couvre-feu des deux citoyens : Gildas Iloko et Djinki Derick Emane Mvono».

Face à ce qu’elle qualifie de montée croissante des violations de Droits de l’Homme, la coalition internationale informe qu’elle prendra toutes les dispositions nécessaires pour que seule la loi soit appliquée et qu’un climat de paix véritable soit préservé au Gabon au bénéfice de tous sans exception.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Paul Bismuth dit :

    Cogner comme ils l’ont fait sur des casseroles peut être constitutif d’un trouble à l’ordre public (atteinte à la tranquillité publique). Par ailleurs, quand on veut manifester, on procéde à une déclaration auprès des autorités compétentes.
    Cependant je ne suis pas certain qu’ils auraient obtenu une « autorisation » s’ils l’avaient sollicité. Et ce refus n’aurait eu aucun rapport avec le contexte sanitaire. Car, comme on le sait tous, dès lors qu’on souhaite manifester contre une mesure du gouvernement, on se voit systématiquement notifié un refus. Voilà la République démocratique du pdg.

Poster un commentaire