Alors que la révision du fichier électoral annoncée pour le mois de janvier 2025 était initialement prévue pour avril prochain dans le chronogramme officiel des militaires au pouvoir, le parti politique Pour le changement (PLC) ne voit pas d’un bon œil la décision d’avancer cette opération. Surtout que les travaux d’élaboration du nouveau Code électoral ne sont pas achevés.

Des militants de PLC, dont des membres du bureau exécutif, le 25 décembre 2024 à Libreville. © D.R.

 

Réuni samedi 28 décembre à la nouvelle permanence du parti au quartier Ondogho dans le 1er arrondissement de Libreville, le bureau exécutif de PLC a pris acte de la publication, la veille, de l’arrêté du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité relatif à la révision du fichier électoral, en prélude aux élections de 2025. Une opération fixée du 2 au 31 janvier 2025 qui permettra au Gabon de sortir de la période de transition ouverte le 30 août 2023. Seulement, celle-ci ne manque pas de susciter quelques interrogations de la part du parti, voire des «inquiétudes profondes, notamment parce qu’elle déroge au chronogramme officiel du CTRI».

L’annonce du gouvernement intervient en effet un peu plus tôt que prévu. Si l’on se réfère au chronogramme officiel de la transition rendu public en novembre 2023 (communiqué n°26 du CTRI), c’est en avril 2025 que l’opération de révision de la liste électorale aurait dû être lancée. La période de début janvier à mi-mars 2025 était quant à elle réservée au lancement des travaux d’élaboration du nouveau Code électoral, à la collecte des observations et remarques sur la première mouture du document, au débat, à l’adoption par le Parlement et de la promulgation par le chef de l’État dudit Code.

Risques sur la transparence et la crédibilité des processus électoraux

Au PLC où l’on rappelle que la révision du fichier électoral devait se faire après l’adoption du nouveau Code électoral en cours d’élaboration, on invoque deux préoccupations majeures suscitées par l’apparente précipitation des militaires au pouvoir. La première réside dans le fait que la commission chargée de rédiger le nouveau Code électoral n’a pas encore achevé ses travaux. Mieux, en raison de sa charge, le délai initialement fixé à 15 jours n’a pas suffi à la commission dédiée pour rendre sa copie. La clôture de ses travaux est finalement annoncée pour le 4 janvier prochain, soit 2 jours après le début de l’opération de révision du fichier électoral.

La décision d’avancer la révision de la liste électorale au mois de janvier est enfin mal perçue par la jeune formation politique parce que l’opération risque d’être effectuée sous l’ancienne loi électorale, alors que d’autres opérations électorales pourraient être menées sous l’égide du nouveau code. «Cela pourrait compromettre la transparence et la crédibilité des processus électoraux», s’inquiète PLC. Aussi, le bureau exécutif invite-t-il le gouvernement de transition et le CTRI à «clarifier (leur) démarche auprès du peuple gabonais, afin de garantir une compréhension partagée et une adhésion totale au cadre normatif des élections générales à venir».

 
GR
 

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