Retour probable à la convertibilité du franc CFA
Le 13 septembre 1993, la BEAC avait décidé d’arrêter de racheter ses billets en zone BCEAO pour endiguer la fuite des capitaux. La rumeur de la dévaluation du franc CFA, finalement décidée en janvier 1994, provoquait des mouvements de capitaux de plus en plus importants.
D’après Jeune Afrique, les autorités bancaires d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale seraient sur le point de reprendre les échanges de francs CFA suspendus depuis vingt ans. «Le moment est venu, nous y travaillons. Il y a un calendrier de rencontre techniques», a déclaré le 23 novembre Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la BEAC, lors de la célébration des 40 ans de sa création. Tiémoko Meyliet Koné, l’homologue de Abaga Nchama à la Banque des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a précisé qu’une rencontre était prévue à Dakar pour réunir des experts afin d’étudier un retour vers la convertibilité des billets entre les deux zones d’émission (UEMOA et BEAC). Il est question d’élaborer un cadre d’échange sécurisé qui ne favorise pas le blanchiment d’argent sale ni le financement du terrorisme.
Avant le mouvement de panique de 1993, le phénomène de la fuite des capitaux à travers les marchés informels de change du Nigeria préoccupait déjà les autorités monétaires d’Afrique centrale. Ces dernières s’inquiétaient également du rapatriement massif des recettes en CFA-BEAC des commerçants ouest-africains installés au Gabon, au Cameroun et au Tchad, notamment. Le financement en CFA-BEAC de leurs importations en provenance de la zone UMOA représentait également un risque à contenir en urgence pour préserver la stabilité financière de la zone BEAC. Certains de ces risques n’ont pas disparu, mais la volonté politique de fluidifier les échanges entre opérateurs économiques issus des deux zones implique de lever les restrictions liées à la convertibilité.
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