Renforcer la lutte contre les maladies virales du manioc : Un atelier de simulation pour sauvegarder les agriculteurs
Le 9 février 2024, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, en partenariat avec le programme « Central and West Africa virus epidemiology for good security » (Wave), a orchestré une rencontre stratégique visant à évaluer et à simuler le plan national de prévention et de riposte contre les maladies virales du manioc. Une démarche cruciale pour préserver la sécurité alimentaire et le bien-être des agriculteurs gabonais.
Le Gabon, tout comme d’autres nations d’Afrique centrale et de l’Ouest, se heurte à une menace sérieuse pour sa sécurité alimentaire : les maladies virales du manioc. Ces agents pathogènes peuvent entraîner des pertes de récoltes considérables, compromettant ainsi la subsistance des agriculteurs et l’accès à cet aliment essentiel pour de nombreuses communautés.
Dans ce contexte, l’atelier d’évaluation et de simulation du plan national de prévention et de riposte, initié par le ministère de l’Enseignement supérieur en collaboration avec Wave, a réuni les principaux acteurs engagés dans la lutte contre ces maladies. En adoptant l’approche « One Health », qui reconnaît l’interconnexion entre la santé humaine, animale et environnementale, cet événement avait pour objectif de définir les rôles et les responsabilités de chacun dans la mise en œuvre du plan de riposte.
Le ministre de l’Enseignement supérieur a souligné l’importance de cette initiative en raison du rôle crucial du manioc dans l’alimentation quotidienne des ménages gabonais, de sa vulnérabilité aux maladies dans le climat équatorial, et de son impact sur l’emploi et les revenus des populations. «Ces questions liées aux maladies du manioc se posent avec acuité dans notre contexte local, et ce, pour trois raisons qui justifient que nous portons de l’attention à cette problématique. Le manioc est le produit de base de l’alimentation quotidienne des ménages gabonais, et ensuite, cette spéculation est particulièrement exposée aux maladies en raison du climat équatorial qui prévaut dans notre pays et enfin, la production du manioc occupe une population active sur tout l’étendu du territoire, en cela, elle constitue un gisement d’emplois et de revenu», a souligné le Pr Hervé Ndoume Essingone.
Les maladies virales du manioc, telles que la mosaïque africaine du manioc (CMD) et la striure brune du manioc (CBSD), représentent une menace grave pour la productivité agricole. Elles peuvent entraîner des pertes de rendement allant jusqu’à 100 %, compromettant ainsi la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des agriculteurs. «Le manioc pourrait constituer une culture stratégique pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté dans notre pays. En effet, le manioc, une des plantes les plus cultivées et les plus consommées au Gabon renferme d’énormes potentialités aussi bien sur le plan nutritionnel, médicinal… malgré ses nombreux avantages, le manioc est confronté à une menace d’ordre biologique notamment virale qui affecte sa productivité et réduise de façon significative les rendements», a déclaré le directeur pays du programme Wave, le professeur Jean François Mavoungou.
Pour contrer ces maladies, les participants à l’atelier ont souligné l’importance des mesures de prévention telles que l’utilisation de plants sains, la rotation des cultures et la sensibilisation des agriculteurs. De plus, le programme Wave Gabon a développé l’application « Plant Village Nuru », utilisant l’intelligence artificielle pour surveiller et détecter les maladies virales du manioc, renforçant ainsi les efforts de prévention.
En unissant leurs efforts sous la bannière du concept «One Health» et en adoptant des approches novatrices telles que «Plant Village Nuru», le Gabon aspire à protéger ses cultures de manioc, à garantir la sécurité alimentaire et à préserver les moyens de subsistance des agriculteurs face aux défis posés par les maladies virales.
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