Rejet de candidature : Me Essola Efountame crie à la manipulation politique et saisit les instances internationales

Le 21 mars 2025, Maître Marlène Fabienne Essola Efountame a pris la parole pour dénoncer ce qu’elle qualifie de «mascarade judiciaire et politique», après le rejet définitif par la Cour constitutionnelle gabonaise de sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril prochain. Pour elle, cette décision constitue une violation flagrante du droit fondamental à un recours effectif, en totale contradiction avec la Déclaration universelle des droits de l’homme, pourtant intégrée dans le préambule de la Constitution gabonaise. Face à cette « farce institutionnelle », elle annonce son intention de porter l’affaire devant les juridictions internationales. Mais au-delà de son cas personnel, cette invalidation massive de candidatures – réduisant le champ des prétendants à huit – révèle, selon elle, «l’agonie d’un État de droit » au Gabon et un « coup de grâce porté aux principes démocratiques ».

Le 21 mars 2025, Marlène Fabienne Essola Efountame a dénoncé une «mascarade judiciaire et politique», après le rejet définitif de sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril prochain, par la Cour constitutionnelle gabonaise. © D.R.
Nouvelle illustration du recul démocratique au Gabon ? La Cour constitutionnelle a rejeté la candidature de Maître Marlène Fabienne Essola Efountame et de plusieurs autres candidats à l’élection présidentielle du 12 avril prochain, confirmant ainsi l’éviction de plusieurs candidats jugés ‘’gênants’’. Dans une déclaration tonitruante relayée sur YouTube, l’avocate dénonce une décision arbitraire qui viole le droit fondamental à un recours effectif, en contradiction flagrante avec la Déclaration universelle des droits de l’homme, intégrée au préambule de la Constitution gabonaise. Face à ce qu’elle qualifie de ‘’non-droit’’, elle appelle à la mobilisation pour défendre l’État de droit et la justice électorale.
Dans sa déclaration, Maître Essola Efountame a fustigé une décision qu’elle juge non seulement infondée juridiquement, mais aussi révélatrice d’une instrumentalisation des institutions judiciaires pour évincer des candidatures jugées gênantes. «Je suis une idéaliste, je crois en l’État de droit et j’avais, au fond de moi, espoir que la Cour lise le droit. Mais aujourd’hui, je dois me rendre à l’évidence : la Cour n’a pas dit le droit. La Cour a violé une énième fois mes droits absolus et a choisi de servir les intérêts d’un individu plutôt que de faire respecter la justice».
L’avocate dénonce un rejet basé sur une interprétation biaisée des exigences administratives. Elle met notamment en exergue une incohérence dans l’argumentation de la Cour : si l’on s’en tient strictement au raisonnement adopté dans sa décision, « aucune candidature ne devrait être validée». En effet, la Cour a statué que le moindre défaut de dossier au moment du dépôt impliquait un rejet automatique. Ce qui aurait dû logiquement concerner toutes les candidatures repêchées Elle s’interroge donc sur les véritables motivations de cette décision et affirme que le verdict était écrit d’avance.
Un recours impossible, un droit fondamental bafoué
Au-delà de sa propre éviction, Maître Essola Efountame dénonce une atteinte grave au principe du recours effectif, pilier fondamental de toute justice équitable. La Cour, en rejetant sa requête sans débat juridique sérieux, s’est transformée en simple chambre d’enregistrement des décisions du pouvoir exécutif. «La Cour constitutionnelle gabonaise vient d’envoyer un message clair : aucun contrôle sérieux des décisions administratives ne sera possible. La justice électorale n’existe plus. La voix des citoyens, tout comme celle des candidats évincés, est muselée».
L’avocate, candidate recalée, rappelle que l’article 8 de la Déclaration universelle des droits de l’homme garantit à toute personne le droit à un recours effectif devant une juridiction compétente. Or, la Cour a fermé cette porte en se contentant d’un formalisme strict, ignorant les arguments juridiques soulevés. «Nous avons soulevé des moyens juridiques solides. La Cour s’est contentée de les réciter sans jamais y répondre. C’est une parodie de justice».
Un combat qui se poursuit sur la scène internationale
Face à cette impasse nationale, Me Essola Efountame annonce sa détermination à saisir les juridictions internationales. Elle prévoit de porter plainte pour violation des engagements internationaux du Gabon en matière de droits humains et de justice électorale. «Je vais saisir toutes les juridictions internationales pour que cette injustice soit dénoncée et que le Gabon soit condamné pour ces violations répétées», affirmant également que des documents juridiques ont déjà été transmis à des instances extérieures pour éviter toute tentative de pression ou de censure. «Quoi qu’il m’arrive, le combat continue. J’ai déjà filmé les décisions, j’ai déjà mandaté un commissaire de justice en France. Nous irons jusqu’au bout».
Avec cette décision controversée, la Cour constitutionnelle gabonaise s’expose à de vives critiques, non seulement sur le plan national, mais aussi au niveau international. L’issue des recours engagés par Me Essola Efountame pourrait bien être déterminante pour la crédibilité du processus électoral et, plus largement, pour l’avenir démocratique du Gabon.
L’élection présidentielle de 2025 est-elle déjà jouée d’avance ? À en croire les faits, le doute n’est plus permis.

2 Commentaires
Entre ton affiche bien poncée et la réalité, faut assumer madame !
La vérité ne se maquille pas, elle…
Nous sommes en plein vaudeville!
Les mots (les commentaires, les accusations) sont fort.es: « mascarade judiciaire et politique ».
Déjà, nous n’apportez aucune preuve d’une « mascarade judiciaire ». En tant que plaignante, il vous incombe la charge de la preuve (actori incumbit probatio).
Quand vous jugez les décisions d’une haute juridiction fondées sur des « arrières pensées » politiques, on n’est plus dans le domaine du droit. Mais
celui d’un procès en sorcellerie.
« Nemo censetur ignorare legem » signifie « Nul n’est censé ignorer la loi ». Dans la mesure où il est interdit de commenter les décisions de justice en portant
atteinte à l’autorité de justice ou à son indépendance, vous commettez une infraction pénale.
C’est curieux, la candidature de Monsieur Yama est gênante. La votre également. Mais, quel est votre « poids politique » en terme puissance électorale? Vous
n’avez pas le même parcours politique que Mme Missambo qui porte en elle un électorat significatif. Même si votre candidature aurait été retenue, il aurait été bizarre aux yeux de l’électorat gabonais de la présence de trois (3) membres d’une plate-forme politique sans qu’il ne soit conclu à une divergence de point de vue politique. D’ailleurs, elle est moins flagrante entre ACBBN et vous.
Pour le moment, vous n’êtes qu’une moutarde en quête de maturité politique. Sachez que tout vient à point à celle qui sait apprendre (attendre). Je vois
plus comme une « ogresse des prétoires » que comme une femme politique. Vous êtes trop idéaliste. En ce cas, veuillez défendre des causes plutôt que des projets politiques au risque de vous traiter de « kounabéliste » inversée. Vous donnez
l’impression d’être une louve qui souhaite entrer dans la bergerie. Auquel cas, votre passage à « Ensemble pour le Gabon » n’aura pas été inutile.
Cordialement.