Les Gabonais sont appelés aux urnes, le 16 novembre, pour voter par référendum le nouveau projet de Constitution qui prévoit l’instauration d’un régime présidentiel sans Premier ministre. François Ndong Obiang a le week-end écoulé, vanté un choix audacieux et stratégique dans un contexte où le Premier ministre n’exerçait pas vraiment le pouvoir avec à la clé, son autorité souvent bafouée par de hauts responsables administratifs.

François Ndong Obiang s’exprimant, le 19 octobre 2024. © D.R.

 

Au Gabon où la convocation du collège électoral a été annoncée pour le 16 novembre prochain en vue de la tenue du référendum constitutionnel, le projet qui sera soumis prévoit l’instauration d’un régime présidentiel sans Premier ministre. Alors que cette question continue d’alimenter les débats dans le pays, lançant un appel à la participation massive au référendum, le premier vice-président de l’Assemblée nationale de la Transition y a vu un aspect novateur. «L’introduction d’un régime présidentiel, bien qu’inhabituel dans notre histoire politique récente, représente un choix audacieux et stratégique», a déclaré François Ndong Obiang.

La volonté des commissaires d’Angondjé

Alors que le Gabon a toujours fonctionné avec un régime semi-présidentiel établi par la Constitution de 1958, il estime que le régime présidentiel offre au pays, la chance de reconstruire un avenir certain. «Le régime présidentiel que nous adoptons présente certainement des limites comme bien d’autres, mais telle a été la volonté des commissaires d’Angondjé réunis pour le Dialogue national», a-t-il déclaré. Selon François Ndong Obiang, le régime présidentiel a l’avantage de promouvoir une responsabilité accrue et une efficacité renforcée dans le processus décisionnel ; de centraliser le pouvoir exécutif de manière à garantir une gouvernance plus réactive et adaptée aux attentes des populations.

«De surcroît, il est temps de sortir de notre espace d’hypocrisie collective et de nous remémorer que Léon Mébiame, ancien Premier ministre de notre pays, a confessé lors d’une émission diffusée sur la télévision nationale qu’il n’avait jamais véritablement exercé le pouvoir», a-t-il lâché. Plus récemment, rappelle-t-il, Julien Nkoghe Bekale, ancien Premier ministre du président déchu, a exhorté les autorités de la République à envisager la suppression du poste de Premier ministre, arguant qu’il ne reflète pas la réalité gabonaise où le Président de la République détient un contrôle omniprésent sur les affaires de l’État.

Le Premier ministre « ne valait rien »

«Qui dans ce pays peut ignorer que certains directeurs généraux d’administrations centrales, pour des raisons diverses, ont souvent dédaigné l’autorité des Premiers ministres ?» a interrogé François Ndong Obiang qui note qu’avec le régime présidentiel, ils ne seront plus confrontés à un Premier ministre à défier, mais devront répondre directement au président de la République. Pour lui, le régime présidentiel permettra de créer un environnement où le chef de l’État jouera un rôle pivot dans l’unification des différentes composantes de la société gabonaise, de la gestion des crises et de la mise en œuvre des politiques publiques.

«Cela offre l’opportunité de développer une vision claire pour l’avenir du Gabon, en promouvant des initiatives qui répondent aux besoins socio-économiques de notre population», a-t-il déclaré estimant par ailleurs qu’il est crucial de soutenir ce changement avec des garanties solides en matière de transparence et de respect des droits fondamentaux. Il encourage à voir la nouvelle Constitution «non pas comme un simple changement de notre cadre légal, mais comme une véritable chance de renouveler notre engagement envers la démocratie et d’investir dans l’avenir de notre Nation».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Lavue dit :

    La constitution proposée dans ses grandes lignes tient la route.
    Le seul point important à revoir est celui de l’accession au poste de président de la République. Evitons d’être trop rétrograde, dans un monde de plus en plus ouvert.

    On pourrait faire plus simple en évitant de d’écarter des Gabonais nés d’un parent étranger. Les cas de Gabonais à part entière qui n’ont qu’une seule nationalité bien qu’ayant un parent étranger sont nombreux et cela pour diverses raisons. Ils ont un parent étranger et n’ont qu’une seule nationalité. Avoir un parent étranger ne signifie pas automatiquement qu’on a la double nationalité.

    Pour moi ce sont les Gabonais qui ont deux nationalités qu’il faut exclure. Les enfants adoptés ayant eu une nationalité antérieure doivent également être exclus. Les Gabonais ayant obtenu la nationalité d’une manière autre que celle d’avoir un parent Gabonais doivent être exclus. Cà suffit largement.

    Le cas d’Ali BONGO ne doit pas influencé les choix. C’est le mensonge, le clientélisme et le manque de courage de certains qui ont amené ALI BONGO à accéder au pouvoir; alors que la constitution de 91 le lui interdisait.

    Une société se bâtit avec des gens intelligents, brillants et honnêtes. Le milieu politique Gabonais manque beaucoup de tout ça. L’organisation du pouvoir en cercle d’influence ésotériques est la cause principale qui mine l’émergence d’une réelle politique responsable et freine le développement. Ces instruments de contrôle installés par les occidentaux servent avant tout les intérêts de leurs pays et ceux de leurs représentants locaux. C’est là l’origine du mal que nous vivons.

    On aurait pu voir comment, à travers la constitution, en endiguer l’effet négatif sur le développement du pays. Un tel sujet aurait été une véritable avancée.

    Si la constitution définit une cadre légal, c’est pas par lui que le développement se fera. Il faut que les hommes reconnaissent les origines des maux afin de mieux traiter les problèmes.

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