Régime de retraite complémentaire : l’Anareg en pleine réflexion
En plus du système de retraite par répartition où les actifs payent pour les retraités, en vigueur au Gabon, les membres de l’Association nationale des retraités du Gabon (Anareg) entendent proposer au gouvernement un projet de réforme relatif à l’instauration de la retraite complémentaire obligataire, conformément à la loi 28/2016 du 6 février 2017 portant Code de protection sociale en République gabonaise.
Face aux signes d’essoufflement affichés par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) à servir convenablement ses allocataires, le bureau exécutif de l’Association nationale des retraités du Gabon (Anareg) s’active à conduire une réflexion sur l’instauration du régime de retraite complémentaire obligatoire au Gabon. L’objectif est d’améliorer les conditions vie des retraités gabonais.
Versée en supplément du régime de base de l’assurance vieillesse, la retraite complémentaire fonctionne sur le même système de répartition. Ainsi, l’ensemble des salariés gabonais ainsi que des fonctionnaires et des indépendants doivent pouvoir bénéficier d’une retraite complémentaire. Lorsqu’un salarié part en retraite, l’organisme auquel les cotisations ont été transférées au fil de sa carrière professionnelle évalue la pension qui lui sera versée en complément de celle adressée par la sécurité sociale.
«Aujourd’hui, l’assiette de pension est plafonnée à 1,5 million de francs CFA quel que soit le niveau de votre salaire. Il se trouve que quand vous avez un certain niveau de salaire, une fois à la retraite les revenus sont complètement minimisés. Cette retraite complémentaire, pour laquelle nous sommes en train de travailler, sera un plus forcément par rapport à ce que nous percevons aujourd’hui. La retraite complémentaire est une nécessité dans la mesure où moi–même et plusieurs membres de notre association avons bénéficié de la retraite complémentaire», a déclaré le responsable de la communication de l’Anareg, Mathurin Mengue Bibang, après une rencontre avec le directoire de la CNSS et certains membres du gouvernement, le 19 janvier 2022.
Selon les partenaires sociaux, les évolutions démographiques plaident en la faveur du système complémentaire. Face au vieillissement de la population, l’allongement de la durée de cotisation, la hausse de l’âge de départ à la retraite et la baisse des pensions versées deviennent inéluctables. Il sera donc de plus en plus difficile de partir à la retraite avec une pension décente. Dans un tel contexte, il est donc important d’anticiper. Salariés cadres ou non-cadres, professions libérales, artisans, chefs d’entreprise, etc. tous les statuts sont concernés.
«Nous avons une mission dans les semaines qui vont suivre pour rencontrer des amis d’un pays étranger. Nous allons travailler en profondeur là-dessus, sachant que certains parmi nous ont déjà une expérience pour l’avoir pratiqué et bénéficier pendant la retraite. Il s’agit dans un premier temps de réaliser un brainstorming avec des pays qui la pratiquent pour nous tromper le moins possible pour voir ce qu’ils savent faire et le customiser par rapport à notre environnement. Il ne s’agit pas d’aller faire du copier-coller, il s’agit d’aller voir et d’échanger avec eux sur ce qu’ils font de bien dans ce domaine et le ramener au Gabon pour l’adapter à notre environnement», a conclu Mathurin Mengue Bibang.
4 Commentaires
Le pays sollicité est la Côte d’Ivoire. Du temps de Mr. Biyoghé MBA, ancien 1er Ministre, l’idée de l’élargissement du taux d’imposition avait été proposé, la hausse de l’âge de départ à la retraite aussi. Hélas ! Les illuminés du Syndicat Dynamique Unitaire s’étaient catégoriquement opposés. Croyant à une supercherie du gouvernement. Et voilà que de nos jours, les difficultés nous rattrapent.
Endundu
Le vrai problème étant le chômage des jeunes, la corruption et sans doute le train de vie dispendieux de l’État. Je vous renvoie à mes observations formulées dans un commentaire plus bas.
ENDUMU, j’espère que tu as revu ta copie après le commentaires clairvoyant de Paul Bismuth. Malheureusement le problème de Ali Bongo, ses gouvernements et les pédégistes ce sont des réflexions aussi simplistes que les tiens, dignes d’amateurs de première catégories. Une médiocrité et une incompétence trop longtemps démontré que les gabonais ne supportent plus que les bédéistes déplacent les problèmes en faisant croire que ce sont des solutions. Transformer les écoles primaires en établissements secondaires pour déplacer l’absence de salle de classe vers les petits enfants du primaire, prolonger l’âge de la retraite pour résoudre le problème des retraites alors que le problème provoqué est la mauvaise gestion des cotisations pour engraisser les cadres altogoveens de la CNSS et le chômage endémique des jeunes qui empêche de maintenir ou d’augmenter le niveau des cotisations pour répondre au besoin présent.
L’essoufflement de notre système de retraite par répartition n’est pas tant lié au vieillissement de la population(problème qui concerne surtout l’Europe et le Japon)qu’au chômage endémique qui frappe la jeunesse. Donc, au lieu de demander à des gérontes grabataires de travailler plus longtemps, on devrait plutôt œuvrer à faire en sorte qu’il y ait plus de jeunes qui trouvent un emploi déclaré et durable.
Du reste, prévoir et implémenter sine ira et studio, en toute sincérité et dans un but d’intérêt général, des politiques de lutte contre la fraude sociale et la corruption, me paraissent inéluctables pour protéger notre modèle social.
Cordialement 🙂