Régies financières : La Fecorefi fustige la félonie des collaborateurs d’Ali Bongo

L’entourage d’Ali Bongo est très critiqué après son discours à la Nation. Si une bonne partie de l’opinion se lâche sur les réseaux sociaux, la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) a accusé les collaborateurs du président d’éloigner ce dernier du peuple.

Des membres de la Fecorefi lors d’une précédente sortie. © Gabonreview
Le président Ali Bongo est-il mal entouré ? Depuis son discours à la Nation, d’aucuns critiquent vertement son entourage et répondent par l’affirmative. Parmi eux, les agents des régies financières clairement pointés du doigt par le chef de l’Etat le 31 décembre. Réagissant à ce discours, la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) a regretté une sortie de piste dans un contexte de front social en ébullition. «Nous nous rendons à l’évidence, sauf à s’y méprendre, que l’idéal d’un retour à la normalité dans notre pays n’est pas la chose la mieux partagée et que l’appareil décisionnel de l’Etat bat désormais pavillon des prestidigitateurs qui écument la présidence de la République», ont commenté les collecteurs dans un communiqué.
En 2017, les régies financières ont renoncé à 48 milliards d’arriérés de primes
Pour eux, Ali Bongo est entouré des collaborateurs qui l’amènent à être indifférent face à la déliquescence du tissu et de la cohésion sociale. «Complètement aphones face à la déstructuration du climat social dans nos administrations, les thuriféraires du pouvoir n’ont pas trouvé mieux que de jeter, une énième fois, la parole du chef de l’Etat en pâture en le plongeant dans une indécente autosatisfaction». Pour la Fecorefi, les grèves dans la quasi-totalité des administrations sont symptomatiques d’un profond malaise sociétal et que «le déni de la réalité offert par ce discours ne peut contrarier les effets pervers dans le quotidien de notre pays».
«Afin de justifier la situation catastrophique dans laquelle leur scabreuse gestion a conduit notre pays, ils n’ont pas trouvé mieux que de faire dire, par le chef de l’Etat, que les responsables de cette situation ne sont rien d’autres que les fonctionnaires en grève et principalement ceux des Régies Financières, véritables boucs-émissaires» regrette la fecorefi. Ses membres estiment qu’Ali Bongo aurait dû rassurer les partenaires sociaux de sa volonté de trouver des solutions aux problèmes légitimes qu’ils posent. «Comble de l’ironie, car le chef de l’Etat ne se doutait certainement pas que la félonie de ses collaborateurs l’éloignerait davantage du peuple».
Qui est irresponsable ?
Se demandant comment traiter d’irresponsables des partenaires sociaux qui dénoncent la gabegie et les dysfonctionnements qui plombent les administrations et emmener Ali Bongo à penser qu’ils sont à la base des manœuvres déstabilisatrices du pays, la Fecorefi rappelle qu’en 2017, les régies financières ont renoncé à 48 milliards de francs CFA sur un stock d’arriérés de primes de 64 milliards afin d’aider le Gabon à faire face à la forte crise économique qui sévissait. «En ce moment les partenaires sociaux étaient-ils irresponsables ?», s’interroge le syndicat. A cela, s’ajouterait une décote sur l’enveloppe des primes de plus de 30%, lors du premier accord avec le Fonds monétaire international (FMI) sur le mécanisme élargi de crédit qui exigeait du Gabon des mesures dites d’austérité.
«Dénoncer la félonie de ceux qui ont rédigé et soumis à la signature du chef de l’Etat les décrets 00428 et 00429/PR/PM du 24 décembre 2020 qui contribuent fortement à la déstructuration des régies financières, est-ce irresponsable ?», questionne la Fécorefi qui rend responsables de la crise économique actuel décrite par Ali Bongo, les personnes à l’origine des détournements et autres malversations impunies et «entretenues par certaines grosses légumes tapis dans les arcanes du pouvoir».

0 commentaire
Soyez le premier à commenter.