Réforme des retraites : la CNSS en quête d’un équilibre financier

La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a organisé, en collaboration avec le ministère de tutelle, les partenaires sociaux et les représentants patronaux, une concertation le 11 mars 2025 sur la réforme paramétrique du régime de retraite qu’elle administre. Depuis 2005, aucune réforme paramétrique n’a été réalisée. Cette situation a entrainé une dégradation du régime de retraite.

La ministre Nadine Awananga épse Anato ouvrant les travaux. © D.R.
Face à un déficit structurel croissant, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) cherche à mettre en place des mesures pour rétablir l’équilibre financier de la branche vieillesse. Alors que depuis plusieurs années, elle est confrontée à une hausse exponentielle des prestations de retraite par rapport aux recette dédiées à celles-ci, elle a organisé le 11 mars avec le ministère des Affaires sociales et les partenaires sociaux, une concertation sur les réformes du système social. Ce, d’autant plus que les recettes engrangées connaissent une contraction préoccupante. «Le déficit croissant de cette branche, s’explique en grande partie par son mauvais paramétrage», a déclaré le directeur général de la CNSS, le Dr Olivier Rebienot Pellegrin.
Un déficit structurel alarmant
À ces paramètres inadaptés à la conjoncture actuelle, s’ajoutent une gouvernance perfectible, des textes législatifs obsolètes, ainsi que des chocs économiques majeurs tels que la crise de 2014 et la pandémie de Covid-19. Des études actuarielles menées en 2006, 2013 et 2021 ont mis en lumière l’aggravation continue de la situation. Malgré la validation en 2014 d’une modification des paramètres par le gouvernement et les partenaires sociaux lors des Assises de la sécurité sociale, aucune avancée concrète n’a été observée. «Pour garantir à la CNSS une efficacité dans l’accomplissement de ses missions régaliennes, un certain nombre de réformes sont envisageables, en priorité, la réforme paramétrique des régimes de base», a-t-il dit.
«Notamment le régime de retraite qui concentre l’essentiel des dépenses», a-t-il ajouté. Concrètement, a-t-il indiqué, en 2024 sur un encaissement de 150 milliards de francs CFA, 118 milliards ont été orientés au paiement des pensions. Soit plus de 78% des encaissements. Selon Olivier Rebienot Pellegrin, l’objectif principal de cette réforme est de garantir un retour rapide à l’équilibre financier et de générer des excédents techniques, essentiels à la pérennité de l’institution. Un examen comparatif des taux de cotisation révèle que la CNSS est à la traîne par rapport à ses homologues.
Une réforme nécessaire et urgente

Olivier Rebienot Pellegrin et Nadine Awananga épse Anato échangeant lors de la concertation pour repenser le système, et photo de famille. © D.R.
Trois leviers principaux sont envisagés pour cette réforme : l’ajustement du taux de cotisation, la modification du taux d’annuité déterminant le taux de remplacement, et le relèvement de l’âge de départ à la retraite. L’expérience récente de la réforme de la Caisse des pensions et prestations familiales des agents de l’État (CPPF) sert de référence, notamment en ce qui concerne la baisse du taux d’annuité, une mesure qui pourrait permettre de limiter l’augmentation des dépenses tout en stabilisant les finances de la branche pension. Pour sa part, la ministre des Affaires sociales, Nadine Nathalie Awanang épse Anato, a souligné le rôle crucial de la sécurité sociale.
Ce, dans l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables. Elle a insisté sur l’urgence d’une réforme structurelle de la CNSS, notamment à travers la modernisation du système d’information, jugé inadapté aux exigences actuelles. Selon elle, le manque d’évolution de la Caisse ces vingt dernières années a freiné son développement et la qualité des services offerts aux assurés. Elle plaida pour l’adoption rapide de nouveaux textes réglementaires permettant d’accompagner efficacement cette réforme paramétrique et salue les efforts de gestion entrepris par la nouvelle direction de la CNSS, qui permettent à l’institution de continuer à remplir sa mission malgré les défis financiers rencontrés.
La réforme de la CNSS s’impose aujourd’hui comme une nécessité pour garantir la viabilité du système de retraite. Reste à voir quelles mesures concrètes seront adoptées et comment elles seront mises en œuvre pour assurer la pérennité de l’institution au bénéfice des retraités et des futurs cotisants.

1 Commentaire
Laissez la Cnss à une gestion par la FEG
Ainsi la societe sera gérée de façon cohérente
L administration gabonaise est impuissante car l outil n est pas adapté
Il faut le réformer trop en profondeur