Refondation du Gabon : le dialogue national coûtera entre 3 et 5 milliards CFA
Entre 3 et 5 milliards de FCFA : c’est le budget pharaonique prévu par le gouvernement gabonais pour organiser le dialogue national devant dessiner les contours du Gabon de demain. Sur les antennes de Radio France internationale (RFI), ce 21 février, Murielle Minkoué Mintsa, ministre de la Réforme des Institutions, a fait le point sur les préparatifs et les attentes. L’essentiel de son entretien avec Sébastien Németh.
Murielle Minkoué Mintsa a dévoilé, sur RFI, les prochaines étapes du dialogue, soulignant la collecte et l’analyse des contributions des citoyens, ainsi que le déploiement d’équipes pour inclure diverses catégories sociales et professionnelles. Ministre de la Réforme des institutions, en charge de l’organisation desdites assises, elle explique : «Nous avons des équipes qui sont déployées actuellement à l’intérieur du pays pour recueillir aussi bien les contributions des étudiants et des élèves que celles des populations rurales, vulnérables, comme les populations autochtones ou autres.»
Amenée à s’exprimer sur la sélection des participants parmi les nombreux partis politiques, Mme Minkoué Mintsa insiste sur l’inclusivité du processus, tout en reconnaissant les défis liés à la diversité des intervenants : «Nous allons nous rassembler pour penser à l’avenir de notre pays, le devenir du Gabon sur un long terme. Donc, nous devrons mettre toutes les intelligences en commun pour réfléchir sur quelque chose de durable, de très durable.»
3 à 5 milliards de francs CFA de budget
Au sujet de la date et le lieu du dialogue, elle confirme avril 2024 comme échéance, avec le stade de l’amitié sino-gabonaise et le Palais des sports comme sites retenus. Précisant : « Deux sites ont été retenus. Il s’agit du stade de l’amitié sino-gabonaise et du Palais des sports. »
Le budget de l’évènement oscillera sur un montant de 3 à 5 milliards de francs CFA, Murielle Minkoué Mintsa ne soulignant pas moins la nécessité de trouver un équilibre entre les coûts et les priorités nationales : «Toute concertation de cette nature a un coût. Nous allons veiller également à ce qu’il ne soit pas exorbitant parce que nous avons également d’autres priorités, notamment infrastructurelles. Alors je vous renverrai à la loi de finances dans laquelle est inscrit un certain montant : autour de 3 à 5 milliards de francs CFA. Sachant qu’il s’agit d’une concertation qui va tenir environ sur un mois avec des compatriotes de la diaspora, de l’interpays… C’est un mal nécessaire pour notre pays, donc nous n’allons pas chipoter sur les chiffres. Mais nous allons veiller à ce que ce ne soit pas exorbitant non plus. Parce que nous avons de réels défis pour répondre aux besoins de nos compatriotes.»
Organisation et thèmes prioritaires
Interrogée sur le déroulement de la concertation, Murielle Minkoué Mintsa a détaillé un processus en commissions et sous-commissions, avec une présentation finale au président des assises : «Le président de transition a désigné l’archevêque de Libreville, qui a accepté de présider ces assises et les travaux se passeront en commission et en sous-commission. Les sous-commissions remonteraient l’information à la Commission. Chacune des commissions établira son rapport et le bureau du dialogue présentera le rapport définitif du dialogue avec les actes qui vont l’accompagner. C’est ce document final que le président des assises, donc l’archevêque Monseigneur Iba-Ba, présentera aux autorités de la transition.»
La ministre en charge de l’organisation du dialogue national appelle à un engagement responsable des participants, soulignant l’importance de cette opportunité pour façonner l’avenir du pays : «Ils ont là l’occasion de penser pour le pays, sur le devenir du pays, donc je n’ai pas de doute qu’en toute responsabilité, ils feront le travail qui est attendu par tous les Gabonais.»
Abordant les thèmes prioritaires, elle a mis en avant la politique, la gouvernance, l’éducation, la santé et les valeurs, affirmant que des sujets comme l’organisation des élections présidentielles seront abordés : «Il y a d’abord la question politique, parce que c’est un peu ce qui a conduit à l’acte salvateur du 30 août.»
Caractère des résolutions
La ministre a indiqué qu’il est encore prématuré de se prononcer sur le caractère contraignant ou non des résolutions du dialogue national. Des discussions sont en cours entre le gouvernement et le Comité de transition pour définir les grands contours et les modalités pratiques de ce dialogue. Un acte officiel ainsi qu’un règlement intérieur viendront préciser le statut des résolutions et leur portée. Quoi qu’il en soit, la mise en œuvre des décisions du dialogue relèvera du ministère de la Réforme des institutions dans l’optique de refonder les institutions gabonaises. Le dialogue n’est donc qu’une étape dans ce processus de réforme plus vaste.
Murielle Minkoué Mintsa a insisté sur la différence entre ce dialogue et les précédentes concertations, soulignant une ambition renouvelée pour le Gabon et rejetant toute comparaison avec les tentatives antérieures : «d’abord il s’agissait antérieurement, du moins ces 3,4 dernières années, de concertations de forme, pour entériner les actes en vue d’asseoir les ambitions de quelques-uns. Vraiment la démarche n’est pas du tout la même. Et l’esprit et l’ambition que nous avons pour notre pays. À mon sens comparer serait déplacé. C’est déplacé de comparer le dialogue national à venir, à ce qui s’est fait antérieurement, après 1991. Nous avons constaté qu’à chaque fois c’était pour permettre à quelques compatriotes de s’asseoir, d’affirmer leurs positions.» Chiche !
5 Commentaires
Quand on sait que les dialogues d’Ali Bongo presque sectaires autour de personnes qui lui font allégeances opposition comme majorité ou lui ressemblent ne représentant pas vraiment les gabonais dans leur diversité coutaient plus cher pour distribuer des enveloppes à des participant corrompus, on peut dire que ce montant est raisonnable pour un dialogue qui apparemment va rassembler toutes les couches de la société gabonaise. Mais on peut faire mieux. Dans un pays ou il y aurait des patriote en quantité suffisante ceux qui participent devraient le faire avec leur propres moyens ou trouver des financements en dehors de l’argent du contribuable. Seul le transport devraient etre pris en charge. Ceux qui ne peuvent pas prendre en charge ou trouver des sponsor pour prendre en charge ne sont pas dignes d’y participer. C’est le moment où il faut prouver qu’on est capable de faire beaucoup pour son pays avant de se demander ce que son pays peut faire pour soit pour paraphraser un grand homme d’état américain. Abat le Gabon de la mangeoire, de l’opportunisme et l’égoïsme pour que naisse le Gabon des patriotes.
La grande inconnue est la projection du midus operandi du dialogue national, pour comprendre ce cout; c’est ça d’abord la transparence.
-le coût de la proposition;
– nombre de Propositions;
-le chronogramme de la présentation des propositions;
-le ou les modes d’exposé de propositions.
-cadre organisationnel centralisé ou décentralisé …
-voyage, hébergement des participants, etc.
Que ce dialogue depasse en organisation et effets la Conférence nationale de 1990;que ses actes soient suivi d’applications et ne restent pas au stade de recommandations vagues.
Que ce Dialogue ne soit pas inutilement pantagruelique comme le NY forum for africa.
Que le futur Dialogue ne soit pas du tourisme politique.
Vous avez parfaitement raison ,NGOMAH. Il serait bon qu’ils nous disent comment ils ont obtenu ce montant. Parce qu’en lisant l’article, il me paraît sorti du chapeau. On a dit qu’on voulait une république de la transparence, allons donc au bout de notre idée.
Sur la question des actes du dialogue, il aurait été bon qu’on communique en amont sur ce qu’on en fera. Parce que, encore une fois, en lisant l’article , il y a comme un flou sur leur devenir. Or, on sait que lorsque c’est flou, c’est qu’il y a un loup. J’espère e tout cas que le devenir de ces actes n’est pas conditionné à ce qu’ils servent les ambitions de… quelques uns.
bonjour,
pourquoi une interview sur RFI, c’est un dialogue gabono-gabonais , la primeur à mon entendement doit revenir à Radio Gabon, par ailleurs ce dialogue doit avoir du moins ses résolutions, un caractère contraignant pour le Ministère de la Réforme des Institutions, la crainte c’est de faire un dialogue avec son coût et voir ses résolutions détricotées par le Gouvernenment ou l’Assemblée de Transition, si c’est le cas c’est sera une fois de plus une occasion manquée par ce que le peuple ne va pas se reconnaitre dans la monture finale. cher CTRI le monde nous regarde.
Bjr. Le relookage du stage d’Angondjé y est peut être pour beaucoup. Par contre la gestion des panélistes c’est à mon avis un peu excessif. Amen.