Comme prévu, la campagne en vue du référendum constitutionnel a été lancée ce mercredi 6 novembre sur l’ensemble du territoire national. À Libreville, à la tête d’un vaste mouvement baptisé «Coordination national pour le vote du oui à la Constitution», le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, et un grand nombre de membres de la haute administration ont lancé ce mouvement qui devra aller sur le terrain pour convaincre, argumentaires à l’appui, les électeurs à aller voter. Voter singulièrement le «OUI», a-t-il souhaité, pour créer un nouveau cadre du vivre-ensemble.

Raymond Ndong Sima et le bureau de la Coordination pour le vote du oui au Référendum, le 6 novembre 2024 à Libreville. © GabonReview

Au Gabon, la campagne pour le scrutin référendaire est désormais lancée. Dépouillé de son costume de chef du gouvernement, le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, endossant l’habit de Coordinateur national de la «Coordination nationale pour le vote du oui à la Constitution», a mobilisé, ce mercredi 6 novembre, ses troupes pour aller sur le terrain et appeler les populations à choisir le «oui». «Ce que j’attends, c’est d’aller au contact des autres et de leur dire d’aller voter», a prescrit le patron de l’administration aux membres de sa troupe.

La dernière ligne droite pour le référendum a donc été empruntée ce mercredi par les partisans du oui comme ceux du non. Ne voulant pas se déjuger puisqu’étant le porteur de ce projet de Constitution, soumis à la validation des Gabonais, le 16 novembre prochain, Raymond Ndong Sima, met toutes les chances du côté du «Oui». Avec son groupe, constitué notamment des présidents actuels des deux chambres du Parlement (Jean François Ndongou et Paulette Missambo), du vice-président et de la Secrétaire générale, intérimaires du Parti démocratique gabonais (PDG) Paul Biyoghé Mba et Angélique Ngoma, de plusieurs membres du gouvernement, de plusieurs responsables du régime déchu, ainsi que des personnalités telles que Jean-François Ntoutoume Emane, Paul Malékou, Zacharie Myboto… il entend conquérir la majorité des suffrages au terme de l’élection.

Le chef du gouvernement évoque 1991, pour rappeler qu’une Constitution a été rédigée de manière consensuelle entre les filles et fils de ce pays. Sauf que, a-t-il souligné, entre 1991 et 2023, ce texte a subi de nombreuses modifications. Et celle de 2023 ayant fait l’objet de modifications en pleine période électorale, a-t-il relevé.

Quelques personnalités membres de cette Coordination pour le vote du OUI au référendum. © GabonReview

Pour lui, celle présentée à la validation, par le peuple gabonais, est le fruit d’un processus partant du Dialogue national inclusif (DNI), qui a retenu plus de 1 000 recommandations, à l’Assemblée constituante en passant par le Comité constitutionnel national.  «Qu’on le veuille ou pas, cette Constitution a été la plus largement discutée par les populations», a déclaré le chef du gouvernement.

Il invite donc les membres de son écurie à aller sur le terrain, à «tenir l’argumentaire qui permet de convaincre les gens à aller voter». À voter le «Oui» parce que «dans la situation actuelle, nous devons avancer».

Appelant à voter le «oui», Raymond Ndong Sima, qui estime que «le taux de participation sera un élément principal dans cette affaire», se justifie, indiquant que «dans une vie en communauté, on fait des compromis. Mais, ce ne sont pas des compromissions». Il appelle donc les membres de la Coordination à «persuader les gens à aller voter le «oui» pour le nouveau cadre du vivre-ensemble» au Gabon.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Mike dit :

    A la suite de l’election de Trump, le New-York Times indique que, pour anticiper sur les éventuelles dérives autoritaires sous Trump: »Les fondateurs de ce pays avaient reconnu la possibilité que les électeurs puissent un jour élire un leader autoritaire et ont inscrit des garanties dans la Constitution, y compris des pouvoirs accordés à deux autres branches du gouvernement conçues pour être un contrôle sur un président qui plierait et enfreindrait les lois pour servir ses propres fins. Et ils ont promulgué un ensemble de droits – le plus crucial étant le Premier amendement – pour que les citoyens se rassemblent, s’expriment et protestent contre les paroles et les actions de leur dirigeant ».
    A la lecture de ce qui précède, les partisants du Oui qui font souvent référence au régime présidentialiste US pourront-ils justifier que le projet de Constitution actuel donne les garanties de contrôle sur l’hyper président qu’il va engendrer en cas d’abus totalitaristes? Quelles garanties pour les citoyens qui viendraient à contester si l’hyper président venait enfreindre la loi pour satisfaire ses intérêts personnels? Quelles sont les dispositions de ce projet de constitution et les mécanismes qui garantissent la séparation et l’équilibre des pouvours? Monsieur le PM , il est primordial d’éclairer la lenterne des citoyens sur ces questionnements au lieu de les inciter à voter mécaniquement pour le Oui comme les moutons.

Poster un commentaire