Alors que les partis politiques et une partie de l’opinion au Gabon se divisent sur la question du référendum attendu probablement en décembre prochain, l’Union nationale (UN) a, le 6 juillet dernier, dit son «oui de principe». Le parti actuellement dirigé par Jeanine Taty Koumba espère que la Constitution qui sera soumise à l’appréciation du peuple soit le fruit d’un consensus suffisamment large pour éviter les dissonances par la suite. Soit, un texte préalablement et suffisamment amendé par l’ensemble des institutions de la Transition.

Jeanine Taty Koumba s’exprimant le 6 juillet 2024 à Ntoum. © GabonReview/Capture d’écran

 

Au Gabon où certains acteurs politiques ont lancé une campagne pour boycotter le référendum qui devrait adopter la nouvelle Constitution du pays, l’Union nationale (UN) actuellement dirigée par Jeanine Taty Koumba a dit le 6 juillet lors de sa rentrée politique à Ntoum, son «oui de principe». «S’agissant du référendum, il y a plusieurs sons de cloches qui apparaissent. L’Union nationale en tant que soutien du CTRI affirme son oui de principe», a-t-elle déclaré. Le parti de Paulette Missambo souhaite pour ainsi dire que le texte qui sera soumis à l’appréciation du peuple soit vu par l’ensemble des institutions de la Transition pour avoir un texte qui fasse le consensus.

«La Constitution n’organise pas simplement le fonctionnement des institutions. Elle organise aussi notre vivre ensemble. Et pour cela, nous souhaitons qu’avant que le texte ne soit mis à la disposition du peuple pour le vote, que l’ensemble des institutions puissent avoir un regard et puisse donner un avis de façon à ce que nous ayons un texte qui soit consensuel pour éviter des dissonances par la suite», a expliqué Jeanine Taty Koumba. Alors que récemment sur la question du référendum le ministre de la Réforme des institutions affirmait que c’est le président de la Transition qui tranchera, la présidente par intérim de l’UN a fait un recadrage.

Un texte consensuel comme préalable

«Il faut éviter de penser que le référendum est une simple formalité et que par la suite c’est le président qui tranchera. Pas du tout», a-t-elle soutenu. «Nous sommes dans une République et dans une République c’est le peuple souverain qui décide. Une fois que le peuple a décidé, celui qui est là au pouvoir, il ne peut que se plier à la décision du peuple», a-t-elle ajouté insistant sur l’intérêt de faire en sorte que le contenu de la Constitution qui sera soumise à l’appréciation du peuple, obtienne le plus large consensus possible. Une mouture élaborée par le Comité constitutionnel national (CCN) a déjà été soumise à l’appréciation du président de la Transition et l’UN espère que cette mouture soit mise à la disposition de toutes les institutions.

«Sinon cela risquerait de nous amener à d’autres processus qui ne feraient que retarder la Transition», a prévenu Jeanine Taty Koumba. «Notre objectif c’est de faire en sorte que cette Transition se termine dans de bonnes conditions et qu’elle aille à son terme avec les objectifs que le CTRI a déclinés dès le départ», a-t-elle commenté rappelant que l’objectif dé départ du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) était de reformer les institutions. Un idéal auquel a d’ailleurs vite adhéré l’UN. «Nous espérons que nous n’allons plus avoir une Constitution qui soit maniable à tout moment comme ce fut le cas ces dernières années», a-t-elle indiqué promettant aux militants de l’UN à Ntoum, de revenir pour «expliquer pourquoi il faut voter oui». 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Rembourakinda dit :

    Pas de Président monarque, un mandat de cinq ans renouvelable une fois, ou un mandat de sept ans non renouvelable. Séparation des pouvoirs, élections libres et transparentes, suppression du Sénat. Sinon je voterais Non.

  2. Chris M dit :

    Comment peut on demander aux populations de voter OUI sans que l’on sache le réel contenu de cette nouvelle constitution?

  3. Marcus Garvey dit :

    La proposition d’un mandat présidentiel de 7 ans, renouvelable une fois, suscite des interrogations légitimes quant à son bien-fondé. Ceux qui ont avancé cette durée n’ont jamais clairement expliqué les raisons de ce choix, qui semble en décalage avec les réalités contemporaines. Il est crucial de se souvenir des 14 années désastreuses d’Ali Bongo Ondimba (ABO) et du long règne chaotique de son père. On a reproché à ABO d’avoir transformé la Constitution en simple chiffon. Lorsqu’une nouvelle constitution est rédigée, elle doit également tenir compte des évolutions d’un monde en perpétuelle mutation.
    La durée de 7 ans pour un mandat présidentiel, renouvelable une fois, ne garantit pas l’efficacité. Il est difficile de voir comment un mandat de 7 ou 14 ans peut être synonyme d’efficacité. Prenons l’exemple du Ghana ou des États-Unis, où le mandat présidentiel est de 4 ans, renouvelable une fois. Concrètement, cela signifie que dès qu’une personne est élue président, elle doit immédiatement se mettre au travail de manière rapide et efficace pour atteindre ses objectifs. Il lui incombe de choisir les meilleurs compatriotes pour bien travailler. Au bout de 4 ans, si le peuple est satisfait de son travail, il lui renouvelle sa confiance pour un total de 8 ans. Ensuite, il cède la place à une autre personne, apportant ainsi un souffle nouveau. Le pays progresse mieux ainsi.
    En cas d’incompétence du président en exercice, il n’est pas nécessaire d’attendre 7 ans pour le remplacer. Après 4 ans, si le bilan est négatif, on peut se séparer de lui pour éviter le pire. Car, comme nous l’avons vécu avec Ali Bongo, un président incompétent qui reste longtemps au pouvoir conduit inévitablement au chaos, surtout dans un monde en rapide évolution.
    Il est donc impératif de dire non au mandat présidentiel de 7 ans. Ce que nous voulons, ce sont des institutions fortes et impersonnelles, capables de s’adapter aux défis actuels et futurs, et non des mandats excessivement longs qui risquent de freiner le développement du pays.

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