Référendum 2024 : « C’est le Non que le peuple gabonais a rejeté », Laurence Ndong
Alors que les regards sont tournés vers la Cour constitutionnelle, qui devra confirmer ou infirmer les résultats provisoires du référendum publiés par le ministre de l’Intérieur, Laurence Ndong, ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement, a fait le point sur ce processus électoral le 22 novembre à Libreville. Revenant sur les événements marquants tels que l’arrivée des militaires au pouvoir, la mise en place du gouvernement de la Transition, le Dialogue national inclusif, la Constituante, et enfin ce scrutin référendaire, elle a abordé tous les aspects essentiels. Concernant les résultats de cette élection, elle a affirmé que «le taux d’abstention n’est pas le pire de l’histoire du pays » et qu’il symbolise également « le rejet du Non».
En tant que porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong a fait, le 22 novembre, le kaléidoscope du dernier processus électoral consacré au référendum constitutionnel au Gabon. Comme une réponse du berger à la bergère, le chef du département de la Communication au gouvernement de la Transition s’est exprimé sur tous les points cruciaux de ce référendum, notamment le taux de participation, la victoire du Oui, le rejet du Non, et les prochaines étapes du chronogramme de la Transition.
«Une étape historique dans l’histoire du Gabon»
En attendant la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle, Laurence Ndong a commenté les critiques émanant du camp du Non concernant le taux d’abstention. Pour mieux contextualiser, elle a retracé les événements d’août 2023 ayant conduit à ce scrutin, inscrits dans le chronogramme défini par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Ce calendrier vise à sortir le pays de la situation exceptionnelle qu’il traverse. Selon elle, cet agenda a été respecté et «le référendum s’est très bien passé». Elle a qualifié ce processus de «moment historique dans l’histoire du Gabon».
Concernant le déroulement du scrutin, la ministre a souligné que le matériel électoral avait été acheminé à temps dans les bureaux de vote, aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger. Elle a également assuré que la plupart des bureaux avaient ouvert à 7 heures, malgré quelques retards mineurs.
S’agissant de la mobilisation, elle a reconnu une faible affluence en matinée, avant un regain de participation l’après-midi. Elle a aussi rappelé que le scrutin s’était déroulé en saison de pluies et en période scolaire, contrairement à la tradition des élections organisées en saison sèche et durant les congés scolaires. Ces éléments, selon elle, ont certainement influencé la participation.
«Ce taux d’abstention est aussi le rejet du Non»
La ministre a également évoqué la présence de plus de 30 missions d’observation, représentant 600 scrutateurs électoraux au Gabon, notamment de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE), de la CEEAC, du Canada, de la France, et du Réseau des Observateurs Citoyens du Gabon (Roc). Elle a rappelé que l’ancien régime n’autorisait ni les missions d’observation ni la présence de journalistes étrangers, comme ce fut le cas lors des élections générales d’août 2023.
Sur les résultats, Laurence Ndong a indiqué un taux de participation de 53,54 %, et une abstention de 46,46 %, qu’elle considère non alarmante. Elle a comparé ces chiffres avec ceux des précédentes élections : 56,64 % pour les générales de 2023, 58,68 % pour les législatives et locales de 2018, et 59,46 % pour la présidentielle de 2016. Selon elle, ces chiffres montrent que ce taux de participation reste acceptable.
«Lors des précédentes élections, il y avait des pratiques telles que le transport des électeurs, des doublons dans les votes, ou des procurations utilisées pour faire voter des personnes décédées», a-t-elle souligné pour répondre aux critiques du camp du Non. Elle a ajouté que «si l’on retirait les personnes décédées des listes électorales, le taux de participation serait plus élevé». C’est pourquoi elle affirme que «ce taux d’abstention est aussi le rejet du Non», avant de marteler : «Le Non a battu campagne, bénéficiant du même temps d’antenne dans les médias publics. C’est le Non que le peuple gabonais a rejeté».
Elle a rappelé que, conformément à la loi, les recours sont recevables à la Cour constitutionnelle dans les sept jours suivant le vote. Une fois le verdict rendu, les résultats seront incontestables et s’imposeront à tous. Les prochaines étapes du processus de sortie de la situation d’exception pourront alors se poursuivre.
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