Réalité du service fait : la DGCRCP met en cause 52 milliards de francs CFA
Initié pour mettre fin à la gabegie et au fiasco généralisé en matière de gestion des finances de l’État, la Direction générale du contrôle des ressources et des charges publiques (DGCRCP) commence à réaliser ses missions. Elle a ainsi refusé son visa à des marchés, d’un montant global de 52 milliards de francs CFA, dont la réalité du «service fait» est sujette à caution.
Afin que l’ensemble des acteurs économiques s’alignent sur les principes de la bonne gouvernance financière, la Direction générale du contrôle des ressources et des charges publiques (DGCRCP) a initié, cette année, des actions de proximité. Ainsi, pour le contrôle de la réalité du service fait, en matière de dossiers d’investissement, 102 missions sur le terrain ont été effectuées portant sur un montant global de marchés chiffré à 932 milliards CFA.
«Ces contrôles ont permis de différer le visa de la DGCRCP sur des marchés dont la réalité du service fait a été remise en cause», explique une source de cette structure qui indique que le montant de ces marchés est d’environ 52 milliards de francs CFA. La DGCRCP voit dans ces manquements la justification de sa stratégie «off shore». Elle incite à une prise de conscience et à la fin de tout laxisme. Fini l’âge d’or des contrats «ampoulés» et des négociations à l’amiable. Les missions de la DGCRCP sur le terrain participent d’une nouvelle conception des politiques publiques dans ce domaine.
En effet, lors du conseil des ministres délocalisé du 4 Mars 2010 à Port-Gentil, le président Ali Bongo avait confirmé la dissolution de la Direction générale du contrôle financier (DGCF) et de la Direction générale de la comptabilité Publique (DGCP). Mandat avait donc été donné au gouvernement de créer une structure ayant pour mission de renforcer le contrôle de la réalité du service fait et d’assurer la surveillance générale des ressources et charges globales de l’Etat. Ce qui avait débouché sur la création de DGCRCP.
Dirigé depuis une quinzaine de mois par Jean-Fidèle Otandault, 47 ans, expert-comptable diplômé du Conservatoire des arts et métiers (France) et inscrit à l’Ordre des experts-comptables de Paris et de la région Ile-de-France, qui avait déjà géré la Direction générale du contrôle financier, la DGCRCP est une direction du ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique. Entre fin 2011 et fin 2012, la nouvelle structure s’est attelée à la mise en place d’outils de gestion financière permettant de mesurer l’effectivité, l’efficience et l’efficacité de la dépense publique et par la modernisation des systèmes d’information. Toutes choses qui ont permis de réaliser les résultats ci-dessus indiqués.
Pour 2013, selon la même source, la DGCRCP envisage de mettre en exergue le contrôle de la réalité du service fait, notamment par le recrutement d’agents au profil d’ingénieurs. Ce qui permettrait de renforcer la direction du contrôle du service fait. Jean-Fidèle Otandault engagerait également la DGCRCP, l’année prochaine, à poursuivre et à intensifier la campagne de sensibilisation des administrateurs de crédit, des gestionnaires de programmes et de l’ensemble des acteurs économiques du pays.
Le renforcement des capacités en audit des ressources publiques et en passation des marchés sera également au programme, indique notre source. S’étant donné pour mots d’ordre l’exigence, la rigueur et la responsabilité, les dirigeants de la DGCRCP souhaitent «professionnaliser» leur direction pour en faire véritablement, en 2013, le «surveillant général des finances de l’État».Toutes choses qui devraient faire en sorte que «tout franc sorti des caisses de l’État soit dépensé effectivement pour le bien de toute la collectivité», souligne un spot télévisuel conçu par les services de la DGCRP.
5 Commentaires
Enfin un peu de contrôle sur ce qui se fait au Gabon. Reste à étendre cela aux autres domaines d’activité et on fera sans doute d’énormes économies !
esperons que ce ne sont pas les mêmes qui sont responsablse de la dérive étatique en matière de financement public qui ont pouvoir de créer et de dissoudre la DGCRCP, car ils en useront tôt ou tard si ça va à l’encontre de leurs intérêts.
Contrôle t il aussi les depenses publiques des agences rattachees a la Presidence?
5% de refus de certification.La peche est maigre. Quels sont les projets en question? Les fameux echangeurs de Lbv?
J’ai peine à croire que les 5% de refus de certification correspondent aux 500 milliards de coût de la corruption au Gabon tel que décrit récemment par le Président de la CNLCEI.
GabonReview devrait enquêter sur ce sujet.