Le deuxième congrès ordinaire du parti Réappropriation du Gabon, pour son Indépendance et sa Reconstruction (Réagir) a abouti le 16 mars 2025, à plusieurs décisions majeures. Parmi elles, la révision des statuts, des sanctions envisagées à l’encontre de Michel Ongoundou Loundah et ses partisans, la reconduction de François Ndong Obiang à la présidence du parti, mais surtout l’annonce officielle du soutien à Brice Clotaire Oligui Nguema en vue de la présidentielle du 12 avril. Reste à voir quelle sera la réaction du clan Ongoundou Loundah face à cette rupture.

François Ndong Obiang reconduit à la présidence du parti, le 16 mars 2025. © D.R.

 

Le 16 mars 2025, le parti Réagir a officiellement donné le mot d’ordre de soutien de la candidature de Brice Clotaire Oligui Nguema pour la présidentielle de 2025. Selon ce parti, le général de brigade s’est engagé à bâtir l’unité nationale en rassemblant les différentes composantes de la société autour d’un projet commun. Réagir lance donc un appel à la mobilisation sans réserve de tous ses membres autour de cette candidature en sollicitant la bénédiction des ancêtres et l’appui du Très-haut dans l’écriture d’une nouvelle page de l’histoire du Gabon.

Une page, estime ce parti «marquée par le développement, le progrès et la dignité restaurée du peuple Gabonais». Le congrès qui a pris plusieurs décisions, a choisi de présenter des candidats lors des législatives et locales, sur l’étendue du territoire national selon des critères définis par son directoire. Après avoir composé le collège électoral avec les 20 membres statutaires, il a procédé à l’élection d’un nouveau directoire. François Ndong Obiang désigné comme candidat consensuel, a à l’issue d’un scrutin à mains levées, été élu à l’unanimité président du parti.

François Ndong Obiang reconduit à la présidence du parti

Instantanés de la journée du 16 mars 2025. © GabonReview/D.R

Il rempile à ce poste et sera entouré de quatre vice-présidents dont Persis Lionnel Essono Ondo. Bruno Ondo Mintsa qui a présidé le comité d’organisation du congrès, conserve son poste de conseiller du président. Le parti qui fait face à des tensions internes, a expliqué cette crise par une «mauvaise interprétation volontaire des textes». Une situation qui aurait emmené François Ndong Obiang, en sa qualité de président statutaire, à nommer un nouveau président intérimaire après la démission de Guy Roger Aurat Reteno, entrainant ainsi une restructuration du directoire.

Une crise ayant débouché sur la scission de ce parti avec d’un côté le clan Léyama avec pour président intérimaire Michel Ongoundou Loundah et de l’autre, le clan Ndong Obiang avec pour président intérimaire Persis Lionel Essono Ondo. Le congrès a également abouti au réaménagement des statuts de ce parti en permettant entre autres, que les adhésions se fassent également à son siège ; la modification de l’article 16 sur les incompatibilités en stipulant désormais «Réagir appliquera le régime des incompatibilités fixés par les textes en vigueur en République gabonaise». L’énumération des fonctions concernées par l’incompatibilité a pour ainsi dire, été supprimée.

Réaménagement des statuts, exclusion potentielle de Michel Ongoundou Loundah et ses alliés

Réagir a tout aussi augmenté son nombre de structures et créé de nouveaux postes de responsabilité. Autre décision, celle des intérimaires des structures exécutives et de gestion désormais désignés par le bureau exécutif. Le congrès a tout aussi décidé de se réunir désormais tous les 4 ans en session ordinaire sur convocation du président du parti qui fixe l’ordre du jour, au lieu de 3 ans ; que le conseil national qui se réunissait tous les 6 mois, se réunira désormais tous les 2 ans ; que le mandat du bureau exécutif qui était de 3 ans renouvelable une fois, est porté à 4 ans renouvelable. Le parti pourrait revoir son logo. Du moins, créer un logo «compatible à la réappropriation de la culture et de l’identité nationale promue par le parti».

Considérés comme des cas d’indiscipline couronnés par la présentation irrégulière d’une candidature à la présidentielle du 12 avril au nom du parti Réagir qui exige une investiture préalable par le congrès, Michel Ongoundou Loundah, Félix Bongo, Jean Valentin Léyama, Jocelyne Afouari et d’autres pourraient être exclus par le nouveau directoire. Les congressistes ont pour ainsi dire, ordonné au bureau exécutif d’engager sans délai, des procédures disciplinaires à leur encontre estimant qu’ils ont commis des faits graves préjudiciables à la réputation du parti. Un état de fait qui pourrait exacerber les tensions internes et mettre fin à cette crise ?

 
GR
 

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