Au prix fort de la grève paralysant le secteur de l’éducation nationale assortie des menaces de radiation des enseignants grévistes proférées par le chef de ce département ministériel, le Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec) a invité Patrick Mouguiama-Daouda à revoir sa copie. «Ce que vous envisagez, loin d’être une solution, est plutôt un aveu d’échec», a déclaré, le 16 décembre, le président de ce syndicat, Mathurin Ovono Ébè.

Le président du Snec, Mathurin Ovono Ebè. © D.R.

 

La crise à l’Éducation nationale perdure. Au lieu de procéder par le dialogue et la concertation, le gouvernement a opté pour une menace de radiation des enseignants en grève. Est-ce une intimidation ou une menace réelle ? Toujours est-il que le président du Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec), Mathurin Ovono Ébè, s’est prononcé sur cette option.

Pour ce syndicaliste, le ministre de l’Éducation nationale ne devrait pas brandir la menace de radiation, d’autant plus qu’il est plus difficile de radier un enseignant de la Fonction publique que de faire évincer un membre du gouvernement. En clair, il invite le ministre Patrick Mouguiama-Daouda, à assouplir ses positions.

Depuis la rentrée des classes en fin novembre 2021, les enseignants n’ont jamais regagné leurs lieux de travail. Ils réclament notamment la régularisation des situations administratives, de meilleures conditions de travail et l’ouverture des concours d’entrée à l’École normale supérieure (ENS) et à l’École normale des instituteurs (Eni).

Face à ces revendications légitimes, Patrick Mouguiama-Daouda a menacé de radier des effectifs de la Fonction publique, tous les enseignants engagés dans ce mouvement.  «Ce que vous envisagez, loin d’être une solution, est plutôt un aveu d’échec», a fait savoir le président du Snec, relayé par depeches241.com. «Ceux qui viendront à l’Éducation nationale par recrutement direct seront confrontés aux problèmes de ceux qui y sont actuellement. Optez plutôt pour la résolution des problèmes soulevés par les enseignants que vous menacez de radiation», a proposé Mathurin Ovono Ébè, réagissant par rapport à un éventuel recrutement direct des enseignants pour remplacer les grévistes.

Le ministère de l’Éducation nationale avait en effet annoncé le 6 décembre une série de sanctions visant les enseignants grévistes, dont une mesure de radiation pour ceux ayant totalisé au moins 3 mois d’absence dans les salles de classe. Pour les remplacer, le gouvernement a annoncé une campagne de recrutement direct d’enseignants dans les tout prochains jours.

 
GR
 

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