Exécuté de deux balles dans la tête dans la nuit du 27 octobre 1979 dans le Lot-et-Garonne (France), l’amant de Marie-Joséphine Nkama Dabany, alors Première dame du Gabon, a-t-il été la victime des «tueurs» d’Omar Bongo ou celle d’un des nombreux courtisans français du chef de l’État gabonais décédé en 2009 ? Plus de 44 ans après, le mystère sur lequel est revenu le site français Ladepeche.fr n’a toujours pas été levé.

Omar, Ali Bongo et Patience Dabany en 1983. © AFP

 

Le dossier judiciaire a été refermé le 14 mars 1983, rappelle le site Ladepeche.fr dans le sixième et dernier numéro de sa série «Les maisons du mystère». La veuve du disparu avait fini par se désister et a accepté un arrangement financier de 1 million d’anciens francs français proposé par l’association des Amis du Gabon. Cette raison officielle arrangeait en fait Libreville et Paris. D’autant plus que près de 45 ans après, on ne sait toujours pas qui a tué Robert Luong Nhu Truat de deux balles dans la tête, dans la nuit du 27 octobre 1979 au pied de son immeuble de la cité HLM du Pont-de-Marot à Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne. Jeune commissaire au SRPJ de Toulouse, Roger Marion, qui avait la charge de l’enquête, avait tout de suite flairé un contrat.

Quels sont les deux hommes (des Européens, selon la sœur de la victime) qui avaient exécuté ce contrat avant de s’enfuir à bord d’une Renault 5 de couleur orange ? Mais surtout, qui avait commandité cette exécution ? Si les premières accusations avaient presque immédiatement été portées sur Omar Bongo, c’est parce que le président gabonais à l’époque avait de «bonnes» raisons de faire assassiner ce peintre décorateur de 39 ans, né d’une mère guyanaise et d’un père indochinois, qui, bien que marié et père de famille, entretenait une relation dite «amoureuse» avec son épouse, l’ancienne Première dame, Marie-Joséphine Nkama (Patience Dabany pour son nom d’artiste).

L’idylle, dit-on, était très peu cachée, au point que l’amant encombrant avait été expulsé du Gabon manu militari à bord de l’avion présidentiel, le 16 janvier 1979, soit moins d’un an avant son assassinat. Une expulsion et des menaces qui ne l’avaient pas empêché de se rapprocher à nouveau de la mère d’Ali Bongo à chaque fois que le couple présidentiel gabonais était à Paris, «jusqu’à être surpris à l’hôtel par le mari».

Mais d’autres accusations se portent aussi sur des proches de l’Élysée et des courtisans français d’Omar Bongo qui était alors un des dirigeants africains les plus généreux vis-à-vis de la France, donc un des plus «chouchoutés» à cause de son pétrole et ses mallettes d’argent liquide. La présidence française s’était-elle résolue à en finir avec Robert Luong dont l’entêtement risquait de compromettre la relation avec Libreville ? Un des «amis» d’Omar Bongo avait-il donné sa tête en cadeau au très précieux président décédé en 2009 ? Mystère… et pour longtemps encore, semble-t-il.

 
GR
 

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