Protection de la faune : enjeux et initiatives en forêt de production

Face aux menaces croissantes qui pèsent sur la faune sauvage en milieu forestier, la mise en place de stratégies efficaces devient une nécessité. Dans ce contexte, un atelier de formation s’est ouvert le 12 mars à Libreville afin d’outiller les acteurs impliqués dans la gestion de la faune en forêt de production. Cette initiative vise à renforcer l’application des plans de protection existants et à promouvoir des pratiques durables permettant de concilier exploitation forestière et préservation de la biodiversité.

Photo de famille à l’issue de la première journée. © GabonReview
Dans le but d’assurer une gestion et une protection durables des ressources fauniques, un atelier de formation et de diffusion des outils de gestion de la faune a été lancé le 12 mars 2025. Destiné aux acteurs directement impliqués dans la gestion de la faune sauvage au sein des concessions forestières gabonaises, cet atelier se déroule sous le thème : «Échanges sur les enjeux stratégiques de la protection de la faune en forêt de production avec les acteurs institutionnels et économiques». L’atelier, qui se tient jusqu’au 14 mars, arrive à point nommé. Il leur permettra ainsi de jouer un rôle plus actif et efficace dans la gestion de la faune.
Un constat alarmant

Instantanés de la journée du 18 mars 2025. © GabonReview
Malgré l’existence de plans d’aménagement intégrant des inventaires de la biodiversité animale et des recommandations sur les mesures de protection de la faune, leur mise en œuvre reste insuffisante dans les concessions en exploitation. Selon Hervé Charles Ndume Engone, le Directeur des Études, de la Programmation et de la Communication (DEPC), s’exprimant au nom de la direction générale de la Faune et des aires protégées (DGFAP), l’atelier est mis à profit pour échanger sur les enjeux stratégiques de la protection de la faune en forêt de production dans le bassin du Congo et de présenter des outils techniques aux acteurs et décideurs de la gestion forestière, tant au niveau national qu’international.
«Ces outils, largement applicables en milieu tropical, bénéficieront aux gestionnaires d’aires protégées, aux chercheurs locaux ainsi qu’aux étudiants», a-t-il déclaré. Durant ces trois jours, les participants seront formés à l’utilisation de ces outils facilitant ainsi leur appropriation et renforçant l’autonomie des concessionnaires. Ils seront également sensibilisés aux techniques d’inventaire et de suivi de la faune, ainsi qu’aux nouvelles méthodes de caractérisation des ressources et des menaces associées. «Il est essentiel que cette gestion soit efficace pour les entreprises et qu’elle puisse à terme générer des revenus additionnels, tels que des crédits biodiversité ou le tourisme d’observation», a souligné Luca Rondi, représentant de la Délégation de l’Union européenne (UE).
Un projet régional ambitieux
Cette formation, cofinancée par le programme allemand de conservation de l’exploitation certifiée des forêts, constitue la première activité du projet Tridom, financé par l’UE et mis en œuvre par les ONG Nature+ et Conservation justice au Cameroun et au Gabon. «Ce projet régional concerne ces deux pays et s’inscrit dans le programme Nature Africa de l’Union européenne, qui fait suite aux six phases du programme Ecofac déployé dans la région et au Gabon depuis 1992», a expliqué Luca Rondi. Le programme Nature Africa – Afrique centrale couvre deux vastes zones : le bassin du Congo et les territoires de transhumance.
Il englobe dix paysages transfrontaliers et une vingtaine d’aires protégées, dont le Parc de la Lopé, site emblématique de la conservation au Gabon. De son côté, Carl Moumbogou, assistant technique du projet UE Nature Africa Tridom, a insisté sur l’importance de cet atelier dans l’élaboration des plans de protection de la faune, qui sont désormais une obligation pour les entreprises d’exploitation forestière au Gabon. «Durant ces trois jours, nous aurons un véritable partage d’expériences entre Natures+ et la Faculté de Gembloux Agro-Bio Tech», a-t-il conclu.

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