La dernière sortie de l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016, Jean Ping, sur les antennes de France 24, a été assimilée à un appel à l’insurrection, voire à un coup d’État par le gouvernement gabonais qui l’a d’ailleurs menacé, le 2 mars dernier, de poursuites judiciaires. La Coalition pour la nouvelle République (CNR) dont il est le leader s’est prononcé le 8 mars, estimant que la réaction du gouvernement est «totalement ridicule, inappropriée et belliqueuse».

Le porte-parole de la CNR, Vincent Moulengui Boukosso, le 8 mars 2021. © Gabonreview/Capture d’écran

 

«Je suis en train de tracer la ligne à suivre, et mes partisans sont là. Je les vois tous les jours. Il suffit de claquer des doigts pour qu’ils avancent dans une direction ou dans une autre. Mais je ne souhaite pas que le Gabon entre en guerre civile. Donc, je fais tout pour que la passation de pouvoir se fasse d’une manière pacifique». Le 28 février dans une interview accordée à France 24, le président de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), Jean Ping, challenger d’Ali Bongo au scrutin de 2016, laissait supposer sa capacité d’action, s’il le souhaitait, pour un changement à la tête du  pays.

Déclaration qui a fait réagir l’ex-porte-parole du gouvernement, Madeleine Berre. Les autorités gabonaises condamnaient «des propos séditieux, gravissimes» assimilables à un appel à la guerre civile. De même, elles le menaçaient de poursuites judiciaires, de même que la chaîne de télévision française.

Comme on pouvait s’y attendre, la réaction de la CNR rappelle à l’opinion nationale et internationale que «les thuriféraires de ce régime, gangréné au cœur, sont à l’origine de violence et de plusieurs assassinats politiques». Elle invoque des morts en 2009, mais surtout en 2016 et parle des «arrestations arbitraires» dont celle de Bertrand Zibi.

Le porte-parole de la CNR, Vincent Moulengui Boukosso, souligne que «Jean Ping, grâce à ses qualités reconnus de diplomate, d’homme de paix et d’expérience, est le leader qui a su contenir la colère du peuple gabonais pour éviter la guerre civile». «Ses armes sont ses paroles de vérité, sa détermination inébranlable pour la justice».

Après cette interview et ces déclarations sur le média français, le gouvernement faisait remarquer que «les propos séditieux de Jean Ping appellent de fait nos concitoyens à la violence, en vue de susciter un coup d’État et même la possibilité d’une guerre civile, et que de tels propos tombent sur le coup de la loi».

A cette observation, la Coalition estime que «le gouvernement illégitime des usurpateurs continue avec les pratiques d’un autre âge. C’est-à-dire le mensonge, la violence, la diffamation, l’intimidation, traduisant de fait un pouvoir aux abois, sans gouvernail». «Il est temps qu’ils partent», a martelé le porte-parole de la CNR qui met également en garde ce qu’elle appelle les «Faucon du régime agonisant». «S’ils veulent prendre sur eux la responsabilité de plonger le Gabon dans le chaos, en orchestrant, comme il se susurre dans l’opinion, l’arrestation du président Jean Ping pour des délits imaginaires, ils porteront seuls l’entière responsabilité des conséquences qui s’en suivront».

Vincent Moulengui Boukosso affirme que «rien ne sera plus comme avant» et que «le Gabon peut vivre en paix et doit être le maitre de son destin en se débarrassant des corrompus qui dilapident les richesses de notre beau pays».

 
GR
 

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