Pourquoi le couvre-feu reste-t-il figé à minuit alors que le ministère de la Défense précisait, le 16 novembre 2024, que son horaire avancé devait prendre fin avec la clôture officielle du processus référendaire ?  Cette prolongation inexpliquée alimente la grogne des Gabonais, déjà éprouvés par des années de restrictions. Elle suscite des interrogations sur les véritables motifs des autorités. Les conséquences économiques et sociales s’accumulent et laissent planer un doute inquiétant sur l’avenir des libertés fondamentales sous le CTRI.

Malgré l’engagement du ministre de la Défense nationale, Brigitte Onkanowa, fixant le couvre-feu à minuit uniquement pour la durée du processus électoral, l’heure reste inchangée, laissant la population perplexe face à cette restriction prolongée. © GabonReview

 

Depuis le 29 novembre, date marquant officiellement la fin du processus électoral avec la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle, les Gabonais scrutent l’horizon d’un retour à la normale. Pourtant, le couvre-feu, resserré à 24 heures à la veille du vote référendaire, demeure inchangé. Une situation qui intrigue et exacerbe les frustrations dans un pays déjà éprouvé par des années de restrictions.

Sauf Opiangah… un couvre-feu prolongé sans justification claire

Officiellement, le communiqué de Brigitte Onkanowa, ministre de la Défense nationale, annonçant l’avancement des horaires de couvre-feu justifiait cette mesure par la nécessité de garantir un scrutin paisible. Or, ce scrutin est aujourd’hui révolu, et avec lui, logiquement, les motifs de cette restriction exceptionnelle. Mais l’heure demeure figée : à minuit, les rues de Libreville et des autres villes du pays s’éteignent toujours prématurément, laissant la population s’interroger.
Pourquoi ce maintien ? Les autorités n’ont jusqu’à présent fourni aucune explication. Le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) se livrerait-il maintenant aux petits mensonges ?

Certaines rumeurs, alimentées par l’actualité toute récente, pointent la traque en cours de Hervé Patrick Opiangah, considéré par certains comme une menace pour la stabilité nationale. Est-ce cette chasse qui justifie le maintien de ce couvre-feu ? Ou s’agit-il d’une précaution plus large face à des risques non dévoilés ? Les militaires du CTRI redouteraient-ils des troubles latents, malgré la visible stabilité du pays ?

Des gouvernants accoutumés aux conséquences économiques et sociales de la restriction

Depuis mars 2020, le Gabon a vécu près de 28 mois sous couvre-feu, alternant entre restrictions sanitaires liées au Covid-19 et mesures post-putsch d’août 2023, avec une unique parenthèse de liberté de 16 mois entre mars 2022 et juillet 2023. Cette succession de restrictions a non seulement érodé la confiance de la population envers les décisions gouvernementales, mais a également imposé aux Gabonais un quotidien marqué par des libertés individuelles limitées.

Ces couvre-feux successifs ont gravement impacté l’économie nationale, particulièrement les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, des loisirs et transports nocturnes, entraînant des fermetures définitives d’entreprises et une augmentation du chômage, notamment chez les travailleurs non qualifiés et du secteur informel. Cette situation a accentué la précarité économique et a même poussé de nombreux acteurs économiques à réclamer des mesures de soutien pour relancer leurs activités.

À quand la liberté promise par le ‘Coup de libération’ ?

Le prolongement du couvre-feu sans explication claire amène en tout cas à plusieurs questions. Le maintien de cette mesure reflète-t-il une nouvelle norme implicite de gouvernance ? Si des raisons sécuritaires motivent ce prolongement, elles doivent être expliquées de manière transparente. En revanche, si le couvre-feu n’a plus de justification valable, son maintien apparaît comme une atteinte injustifiée aux libertés fondamentales.

En 1990, lors du retour au multipartisme, le Gabon s’était engagé sur la voie de la démocratie et du respect des droits. Aujourd’hui, alors que le pays traverse une phase fortement teintée d’espoir de renouveau, cette promesse ne doit pas être trahie.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. prince dit :

    Non mais le ministre peut même mettre le couvre feu de 19h à 06H C’est pas un problème tout va bien la transition se passe bien les gabonais sont heureux ils ont du boulot des routes des hôpitaux du courant de l’eau partout dans tout le pays c’est la joie avec le ctri .
    Gabonais, vous allez lire l’heur avec le Ctri!!! et pour se consoler, je vous invite à écouter le poète Akendengué dans sa chanson ( LIBEREZ LA Liberté)

  2. Jean Jacques dit :

    Comparez les choses qui se passent dans les pays où les personnes MÉRITENT LES GALONS par leur compétence et ñon les GALONS politiques. Comment comprendre les pays où il ya des djidistes Mali,Burkina et Niger ses 3 pays qui connaissent liberté des citoyens il n’y a pas de couvre feu.

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