En effectuant des «dépenses inéligibles» au projet de Contrôle de l’aménagement forestier (CAF) visant à appuyer l’État gabonais dans le suivi et le contrôle de la gestion forestière, l’administration dont le ministre des Eaux et Forêts a la charge  s’est rendue coupable de détournement de fonds, au point que l’Agence française de développement (AFD) a récemment menacé de suspendre les contrats liés au fonctionnement dudit projet. En clair, de procéder à un arrêt définitif du projet au Gabon.

L’AFD a attiré l’attention du Pr Lee White sur les «dépenses inéligibles» au CAF qui pourraient occasionner l’arrêt définitif du projet si elles ne sont pas remboursées à temps. © Com. gouvernementale

 

Qu’a pu bien faire Pr Lee White de l’argent de l’AFD initialement consacré à la conduite du projet CAF ? Si l’on continue de s’interroger au bureau régional du Gabon et de Sao Tomé et Principe, l’on n’évoque pas moins un détournement. En effet, dans un courrier daté du 25 juin 2021 adressé au ministre des Eaux et Forêts, la directrice Leatitia Dufay a attiré l’attention du membre du gouvernement sur des «dépenses inéligibles» au projet consenties par l’administration gabonaise. Des dépenses qui n’auraient pas été remboursées jusqu’à lors, et qui ont conduit à l’épuisement des fonds disponibles dans la caisse d’avance en fin juin dernier.

Une situation pour le moins regrettable qui a contraint la direction générale de la Dette à prendre des mesures préventives en bloquant par exemple le renouvellement de cette caisse d’avance. Aussi, l’AFD avait-elle prévenu le Pr Lee White de ce que le personnel travaillant sur le projet ne percevrait pas son salaire du mois de juin et que le projet ne parviendrait pas à financer son fonctionnement. La situation avait également occasionné l’arrêt de la composante Infrastructures du projet, d’autant que le paiement des entreprises qui y interviennent a été bloqué.

«Si les dépenses inéligibles du CAF ne sont pas remboursées d’ici le 31 juillet 2021, nous proposons de prendre les mesures de sauvegarde qui s’imposent, à savoir la suspension à compter du 1er août 2021 de tous les contrats liés au fonctionnement l’UGP du CAF (budget annuel de plus de 200.000 euros). Faute de suspension, les dettes liées au fonctionnement vont s’accumuler et ne pourront être honorées puisque le budget consacré au fonctionnement est d’ores et déjà consommé. Consécutivement, la suspension des contrats va entraîner la probable dissolution de l’UGP et l’arrêt définitif du projet», menace Leatitia Dufay dans sa lettre au Pr Lee White.

La date limite du versement des fonds du CAF est fixée au 27 décembre 2021, ce qui permettrait de relancer le projet. Seulement, l’AFD n’envisage pas de renouvellement si les dépenses inéligibles ne sont pas remboursées avant. Le Gabon devrait logiquement piocher dans l’enveloppe de 17 millions de dollars obtenue de la part de la Norvège pour ses résultats en matière de préservation de ses forêts.

Fac-similé de la lettre de Laetitia Dufay (Directrice de l’agence régionale du Gabon et de Sao Tome à l’AFD) à Lee White (ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, Chargé du Plan Climat, et du Plan d’Affectation des Terres). © D.R.

 

 

 

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GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    BOB-LE-FOU avait raison de se lever contre les actions financières de l’AFD avec le gouvernement corrompu du Gabon. Même si Lee White le voulait, gérer l’argent d’où qu’il vienne de façon saine est une mission impossible dans le système Bongo dont le pilier pour continuer a exister est la corruption qui est une culture du PDG. BOB-LE-FOU le sait, les gabonais le savent, les autorités françaises qui bombardent le peuple gabonais de prêts de l’AFD dont l’argent est récupérée par la France et l’économie Française le savent. Ici ont fait le bruit uniquement parce que ce n’est pas l’un de ces prêt que l’AFD donne aux Bongo sans demander au peuple gabonais qui n’en bénéficie pas si ils en veulent de ces prêts qui condamnent l’avenir de nos enfants au profit des jeunes Français. Nous savons que ce n’est pas Lee White le problème, car cela devait se passer ainsi. Au Gabon on a un pouvoir ultra centralisé et ou les décideurs reçoivent des menaces pour faire des choses peu orthodoxes et parfois contre leur volonté. Si des députés, soient disant élus du peuple, reçoivent des menaces d’Ali Bongo pour avoir voté contre une loi qui n’a aucune incidence sur la politique du pays, vous imaginez Lee White, simple ministre qui peut-être demis le même jour, refuser un ordre d’Ali Bongo ou de la présidence d’utiliser l’argent de l’AFD a d’autres fins? Si l’argent de l’AFD était réellement destiné au bien-être des gabonais, les Français ne le donneront pas au gouvernement mais garderont des projet eux-mêmes avec les populations et la société civile depuis longtemps. Malheureusement la France ne s’est jamais soucié de la bonne gouvernance dans nos pays, au contraire elle a toujours combattu les plus intègres de nos leaders parce que la corruption arrange ses affaires de contrats mafieux qui spolient l’Afrique.

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