Livrant son classement annuel dans le cadre de la célébration, ce vendredi 3 mai, de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Reporter sans frontières (RSF) accuse la Haute autorité de la communication (Hac) de freiner l’avènement d’une véritable liberté et de l’indépendance de la presse au Gabon. Le pays gagne néanmoins 38 places en 2024 par rapport à l’année précédente.

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Avec un score de 65,83, le Gabon est classé 56e sur 180 pays sur l’indice de la liberté de la presse de Reporter sans frontières (RSF) en 2024. Le pays bondit ainsi de 38 places après avoir été classé 94e mondial l’an dernier. Un regain que certains sont tentés de mettre à l’actif des militaires au pouvoir dont le chef de file, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a promis, dès son investiture en tant que président de la Transition, d’aider «d’aider la presse à faire son travail», notamment en lui accordant toutes les libertés nécessaires.

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Seulement, beaucoup reste à faire, estime RSF qui n’hésite pas à pointer un doigt accusateur en direction de la Hac dont les «sanctions zélées» freineraient l’aboutissement du chantier lié à «l’avènement d’une presse libre et indépendante» dans le pays. Le régulateur des médias est accusé de mener «une politique répressive» faite de «suspensions abusives». Et si la Hac elle-même «manque cruellement d’indépendance» du fait que ce soit à nouveau le pouvoir en place qui désigne l’ensemble de ses membres, l’organisation indique qu’il en est de même pour les médias, particulièrement les privés, y compris la presse en ligne, tous confrontés à un contexte économique difficile.

«Même si depuis 2020, l’aide à la presse écrite est répartie de manière plus équitable, les journalistes restent confrontés à de lourdes difficultés financières. La crise des matières premières de 2014 et la crise sanitaire de la Covid-19 ont provoqué la faillite de nombreux médias. Le marché publicitaire s’est également rétréci, et les annonceurs fuient les titres, stations et chaînes critiques», énumère RSF.

Note positive : au Gabon, les arrestations arbitraires sont rares, bien que les journalistes continuent de faire l’objet d’intimidations, notamment au travers de convocations par des services de sécurité. 

 
GR
 

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