Présidentielle et législatives : Vers une bataille sans merci
Pour la présidentielle et les législatives du 26 août au Gabon, les électeurs devraient avoir en face d’eux une urne unique et trois bulletins de vote distincts dont le choix de l’un annulera celui des autres avec à la clé, l’impossibilité de choisir deux candidats issus de deux partis différents. Ce qui affaiblit l’idée d’un candidat consensuel de l’opposition ou d’une majorité autour d’Ali Bongo. Ça devrait donc jouer dur dès l’ouverture de la campagne.
Une urne estampillée « présidentielles législatives » et trois bulletins de vote dont un avec la photo du candidat issu d’un parti politique à la présidentielle ainsi que la photo du candidat de son parti aux législatives ; un avec uniquement la photo du candidat aux législatives sans celle d’un candidat à la présidentielle et l’autre avec uniquement la photo d’un candidat à la présidentielle sans celle d’un candidat aux législatives. Le 26 août au Gabon, les électeurs participant à la présidentielle et aux législatives, devraient finalement faire le choix d’un parti politique, de l’abstention pour la présidentielle ou de l’abstention pour les législatives.
Impossibilité de choisir deux candidats issus de deux partis
Alors que le Centre gabonais des élections (CGE) annonçait pour les législatives et la présidentielle un bulletin unique, le site One Gabon plutôt proche de la présidence de la République, explique qu’il s’agit en réalité de trois bulletins de vote, mais dont le choix de l’un annule les deux autres. En clair, l’électeur qui choisira le bulletin empreint de la photo du candidat d’un parti politique à la présidentielle, sera obligé de voter pour ce candidat à la présidentielle et son candidat aux législatives. Dans les faits, si au deuxième arrondissement de la commune de Libreville un électeur soutien du candidat Ali Bongo fait le choix du bulletin imprimé Ali Bongo Ondimba pour la présidentielle, il devra obligatoirement voter pour Fidèle Marcellin Allogho Nkoghe, le candidat de son parti aux législatives sur ce siège, même s’il ne s’agissait pas de son choix.
Une démarche qui, si elle est admise le 26 août, pourrait annuler l’idée d’une majorité autour d’Ali Bongo ou d’un consensus autour d’un candidat de l’opposition à la présidentielle. Tant, même si certains partis signataires de la charte de la majorité autour d’Ali Bongo ont réaffirmé leur soutien à la candidature d’Ali Bongo à la présidentielle de cette année, ils ont sur les mêmes sièges que le Parti démocratique gabonais (PDG) auquel est adossé la candidature d’Ali Bongo, positionné des candidats pour briguer des sièges à l’Assemblée nationale. Ce, sans au préalable jouer au jeu des alliances. Il en est de même pour les membres de la plateforme Alternance 2023 dont les partis politiques n’ont pas présenté des listes communes sur la plupart des sièges.
À la guerre comme à la guerre ?
Ainsi au deuxième arrondissement de Libreville, un membre du Bloc démocratique chrétien (BDC), parti membre de la majorité, qui choisira de voter pour Ali Bongo votera de facto contre le candidat du BDC aux législatives. Du côté de l’opposition s’il y avait consensus, le scénario serait le même. Difficile d’imaginer dans ce contexte que les acteurs politiques se réclamant de la majorité ou de l’opposition choisissent de voter contre les candidats investis par leurs partis à moins de renoncer à leur ambition d’occuper des sièges à l’Assemblée nationale. Ce qui laisse croire que dès l’ouverture de la campagne présidentielle, le 11 août, l’on pourrait assister à une bataille sans merci des différents candidats à la présidentielle fussent-ils du même bloc (opposition).
Et moins d’engouement autour d’Ali Bongo du côté des partis se réclamant de la majorité qui pourraient puisque n’ayant pas de candidat à la présidentielle, s’atteler à affûter leurs armes en attendant le 16 août, date d’ouverture de la campagne électorale pour le tour unique des législatives et des locales. Face à l’impossibilité de choisir deux candidats issus de deux partis distincts, ça devrait donc jouer dur même si pour beaucoup, tout est mis en œuvre pour permettre à Ali Bongo de gouverner durant le prochain quinquennat.
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