Présidentielle du 12 avril : Oligui Nguema en duel contre des adversaires… invisibles ?

Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition et candidat à la présidentielle du 12 avril 2025, ne se reconnaît aucun adversaire politique. Lors d’un entretien avec Gabon Télévision et Gabon 24, il a déclaré que ses véritables opposants ne sont ni les sept autres candidats en lice ni les figures politiques historiques du pays, mais plutôt le chômage des jeunes, la vie chère et les infrastructures défaillantes. Il invite les Gabonais à juger les résultats de la Transition sur 19 mois face aux bilans des anciens ministres ayant passé plus de 20 ans au gouvernement sans impact notable.

Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition et candidat à la présidentielle du 12 avril 2025, ne se reconnaît aucun adversaire politique. © D.R.
A quelques heures du démarrage officiel de la campagne pour la présidentielle du 12 avril, Brice Clotaire Oligui Nguema a trouvé une approche originale pour éviter le duel politique : il n’a, selon lui, « pas d’adversaires ». Pas de débat, pas de confrontation d’idées, juste un ennemi à combattre : le chômage des jeunes, l’eau, l’électricité et la vie chère. Une posture qui, si elle peut sembler pragmatique, interroge sur la place des autres candidats dans cette élection.
« Je n’ai pas d’adversaire. Mon adversaire, c’est le chômage des jeunes. Ce sont les routes qui manquent dans toutes nos villes. Mon adversaire, c’est l’eau, l’électricité. Mon adversaire, c’est la vie chère », a-t-il lancé à la faveur d’une interview avec la presse locale. Plutôt que de se positionner face à ses rivaux, il oriente le débat sur sa gouvernance et le bilan de la Transition.
Le président-candidat appelle ainsi les électeurs à comparer son action en 19 mois à celle des anciens ministres qui, selon lui, n’ont pas su transformer le pays en plusieurs décennies, allusion faite au dernier Premier ministre du régime déchu, Alain Claude Bilie-By-Nze. « Les Gabonais sauront faire la différence entre ceux qui ont un bilan en 19 mois et ceux qui sont restés plus de 20 ans ministres dans un gouvernement sans aucun résultat». Il oppose également son pragmatisme à l’inexpérience de certains nouveaux candidats, estimant que « la différence va se jouer sur le courage et le pragmatisme».
Une élection sous le signe de la comparaison ?
L’enjeu du scrutin, selon le président de la Transition, n’est donc pas l’affrontement idéologique ou politique, mais l’évaluation des résultats. «Je pense que le peuple gabonais sera mieux outillé pour nous juger les uns et les autres. » Il place ainsi la présidentielle du 12 avril sous le signe d’un choix binaire : d’un côté, l’action et les résultats de la Transition, de l’autre, l’immobilisme des anciens gouvernants ou l’inexpérience des nouveaux candidats.
Oligui Nguema se positionne comme le candidat du pragmatisme face aux discours théoriques, du bilan face aux promesses, et surtout, comme un dirigeant qui n’affronte pas ses adversaires politiques, mais les maux structurels du pays. Reste à savoir si les électeurs gabonais partageront cette vision… ou s’ils considéreront que le véritable adversaire de cette élection se cache ailleurs.

2 Commentaires
ce sont des propos démagogiques arrogants méprisants , dire que rien n’a été fait durant tout ce temps ?c’est faire preuve de malhonnêteté surtout d’une personne qui a été fabriquée par le système qu’il critique actuellement , tout comme Billie by nze il est aussi comptable de la faillite du Gabon. nous attendons un débat télévisé pour que Monsieur Oligui nous explique pourquoi il a mis autour de lui les mêmes personnes qu’il juge n’avoir rien fait ? sous sa transition nous avons enregistré les mêmes détournements, en 18 mois seulement les militaires et les civiles du ctri sont tous devenus milliardaires du jour au lendemain . et alors ?
Pour ma part je préfère cette approche à celle que l’on nous a toujours servit depuis des années, la vente des projets non actés et le rêve d’un idéal toujours aussi lointain.
Je préfère ce candidat peu éloquent mais qui bouge les lignes que d’un candidat qui parle depuis plus de 20ans mais dont on ne voit jamais les actes corroborés ses dires.