Présidentielle du 12 avril 2025 : une chimère enterrée avant d’exister ?
Annoncée pour le 12 avril 2025, l’élection présidentielle censée clore la transition gabonaise n’aura tout simplement pas lieu. C’est ce qu’a affirmé, sans équivoque, Albert Ondo Ossa dans une déclaration fracassante le 29 janvier 2025. Pour lui, il n’est ni envisageable ni nécessaire d’organiser un nouveau scrutin, car le Gabon a déjà un président élu depuis le 26 août 2023. Il exige donc la restitution du pouvoir par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) et menace les militaires d’un retour forcé dans les casernes, sous peine de poursuites judiciaires.
«Sans ambiguïté, l’élection fixée par le gouvernement au 12 avril 2025 n’est ni possible ni techniquement envisageable. Disons simplement qu’elle n’aura pas lieu et nous ferons tout, j’ai dit bien tout, pour qu’elle n’ait pas lieu». C’est la déclaration sans équivoque d’Albert Ondo Ossa, qui rejette catégoriquement tout projet de scrutin porté par le gouvernement en place. Pour lui, la seule élection légitime reste celle du 26 août 2023, dont il revendique toujours la victoire.
En parallèle, l’économiste de renom et candidat malheureux (ou plutôt privé de victoire, selon lui) à la dernière présidentielle annonce son investiture officielle dans les semaines à venir. Il prévoit une refonte des institutions, un plan économique audacieux et une reprise en main du pays, en partenariat avec les bailleurs de fonds internationaux. Un ultimatum clair adressé à la junte militaire, sommée de quitter la scène avant qu’elle ne soit évincée par la force du droit et de la mobilisation populaire.
Les raisons avancées sont multiples : une situation économique désastreuse, illustrée par la récente dégradation de la note du Gabon par Fitch Ratings de CCC+ à CCC, et un contexte institutionnel vicié, où les militaires se maintiennent au pouvoir au mépris du verdict des urnes. Pour lui, l’unique issue légitime repose sur la reconnaissance des résultats du 26 août 2023. «Les militaires du CTRI ont l’obligation de remettre le pouvoir aux gagnants de ladite élection, et c’est ce qui sera fait, croyez-en moi», a-t-il insisté, mettant en garde contre toute tentative de passage en force. Il évoque ouvertement la possibilité de sanctions sévères en cas de résistance. «Qu’ils se tiennent prêts, en cas de résistance, à être déposés soit à la CPI pour cause de violations de la loi internationale, de torture, de sévices et d’assassinats, soit à la prison centrale de Libreville pour crimes économiques et financiers».
Une investiture en préparation et un plan de redressement national
Convaincu d’avoir été élu en 2023, Albert Ondo Ossa annonce son investiture prochaine. « Dans les semaines à venir interviendra l’investiture officielle du président élu le 26 août 2023 », déclare-t-il. À cette occasion, il compte donner des orientations claires pour redresser le pays. Sa première priorité sera l’élaboration d’une loi de finances rectificative pour 2025, et l’élaboration d’un programme triennal (2025-2027) visant à relancer l’économie gabonaise afin de répondre aux urgences économiques et sociales.
Il prévoit ensuite la réhabilitation de la Constitution de 1991 et la mise en place d’une assemblée provisoire consensuelle de 60 membres, incluant la diaspora, chargée de voter une nouvelle loi électorale. Ce cadre institutionnel devra garantir des élections législatives et locales transparentes, la formation d’un gouvernement resserré de 25 membres, composé exclusivement de personnalités compétentes et intègres.
Sur le plan social, il promet le paiement des pensions et des arriérés dus aux retraités, ainsi que le renflouement des caisses de la CNSS et de la CNAMGS. Il prévoit aussi d’assurer le versement des bourses aux étudiants, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
D’un point de vue économique, son projet repose sur la réduction des coûts de production et de l’énergie. Il propose une baisse significative des tarifs : l’électricité passerait de 122,96 francs CFA à 80 francs CFA le kilowattheure, l’essence de 595 à 400 francs CFA le litre, et le gasoil de 575 à 300 francs CFA. Il envisage également une refonte administrative pour favoriser la création et le développement des entreprises, tout en mettant en place un plan de lutte contre la corruption.
Enfin, il affirme que les bailleurs de fonds internationaux, notamment la Banque mondiale et le FMI, sont prêts à accompagner le Gabon dès qu’un pouvoir légitime sera en place. Il assure que les grandes entreprises étrangères attendent également ce moment pour investir dans le pays. «En moins d’un an, il est possible, dans une telle configuration, de faire tomber le taux de chômage des jeunes de 50% à 20%», avance-t-il avec optimisme.
Le choix est clair : redressement avec A2O ou chaos avec Oligui
Dans un discours où il ne mâche pas ses mots, Albert Ondo Ossa oppose une vision structurée à ce qu’il qualifie de «gesticulations des putschistes». Il moque leur gouvernance, les accusant de transformer la jeunesse en une masse désœuvrée, abreuvée d’alcool et de distractions stériles. «Les kounabellistes font ce qu’ils affectionnent le mieux : danser, s’amuser, distraire et dépraver notre jeunesse», tacle-t-il.
Il insiste sur la nécessité d’un sursaut patriotique, exhortant chacun à se préparer pour la reconstruction du pays. «Nous devons nous préparer à nous mettre résolument au travail pour soulager la misère de notre peuple, laver toutes les blessures et toutes les humiliations. Le monde entier attend de nous un sursaut patriotique dans la paix et la sérénité», déclare-t-il. Il prône une transition apaisée, sans règlements de comptes, tout en mettant en garde contre le tribalisme. «Le tribalisme est l’arme privilégiée des médiocres», rappelle-t-il.
Face à l’impasse politique, il pose un ultimatum clair aux Gabonais : «Où le redressement certain avec A2O ou le chaos assuré avec Brice Clotaire Oligui Nguema et ses zélés du PDG-CTRI» Un choix qui, selon lui, ne laisse place à aucune hésitation.
4 Commentaires
Qui a peur d’affronter les autres tout seul dans les urnes, ce ne sera plus la coalition cette fois-ci.
Ce Monsieur s’ennuie. Qui l’écoute encore en 2025.
Le Général B.C Oligui Nguema déclarait, lors d’une conférence de presse : « Si un examen de mathématiques a été annulé pour raison de fraude et que vous aviez obtenu une note de 20/20. Au prochain examen, vous aurez toujours 20/20 si vous êtes bon en mathématiques ».
Que Monsieur A2O aille aux prochaines élections présidentielles s’il souhaite diriger le pays les sept (7) prochaines années (1). S’il gagne la future
élection, c’est bien lui « l’élu » du peuple gabonais. Il faut lui rappeler qu’il a été soutenu par alternance 2023. Tout seul, ce serait différent.
Si au final il ne va pas aux élections (alors qu’il est éligible), c’est bien qu’il fait de l’esbroufe en jouant les opposants utiles.
(1) Est-il éligible? S’il a plus de 70 ans cette année, alors son dossier de candidature sera rejeté sur la base de l’article 43 de la Constitution.
Aujourd’hui, les choses sont claires,les menteurs sont les 1ers a dire le gouvernement précédent été la dictature, on a détruit l’économie, corruption, detournements, Gabon est géré par les étrangers. Maintenant c’est pire qu’Ali,un code électoral taillé pour favoriser un individu, la corruption, detournements, mensonge, le chômage, l’hepotisme ,crime contre les humains, les de la présidence en passant par le gouvernement .
La BM a bien de suspendre,FMi,la BAD devraient suivre la décision de la BM