Le Parti démocratique gabonais (PDG) temporise et réserve sa décision quant à son soutien pour l’élection présidentielle du 12 avril 2025. En se donnant le temps de la réflexion, la plus ancienne formation politique du Gabon affiche une posture stratégique, à l’écoute des dynamiques en cours et des attentes populaires.

Si le PDG ménage encore le suspense, il ne compte pas rester en marge du processus électoral. Il appelle ses militants à rester « concentrés et mobilisés » en vue du démarrage prochain de la campagne, réaffirmant ainsi sa volonté de peser dans le débat national. © GabonReview

 

Depuis l’avènement du CTRI le 30 août 2023, le Parti démocratique gabonais s’est engagé dans une profonde remise en question. Reconnaissant ses erreurs lors de ses assises d’autocritique et de refondation en mars 2024, il a entrepris une modernisation de son organisation interne, notamment à travers son 13ᵉ congrès extraordinaire du 30 janvier 2025. Cette mutation s’est traduite par la mise en place d’un exécutif national restructuré et l’abandon du modèle de direction collégiale au profit d’une présidence du parti.

Dans cette dynamique de reconstruction, le PDG a annoncé, lors de son 57ᵉ anniversaire, la mise en œuvre d’un processus de concertation interne visant à déterminer l’orientation du parti pour l’élection présidentielle. Une démarche qui s’inscrit dans une volonté d’ouverture et d’adaptation aux nouvelles réalités politiques du pays.

Un choix qui tarde, un suspense entretenu

Une vue des membres du Bureau politique et du comité permanent du PDG, le 19 mars 2025 au siège du parti. © GabonReview

Si le PDG avait historiquement investi son propre candidat à la magistrature suprême, le paysage politique actuel redistribue les cartes. « En suivant l’évolution démocratique de notre pays, en tenant compte du statut d’indépendant affiché par la plupart des candidats jusque-là autorisés à concourir, et en l’absence d’un candidat investi par le parti, la tenue d’un congrès extraordinaire d’investiture apparaît sans objet et hors de propos », explique la secrétaire générale du parti, Angélique Ngoma, au terme de la réunion de concertation du 19 mars au siège du parti à Louis.

Plutôt que de précipiter un choix, le PDG préfère observer et jauger les forces en présence avant de trancher. Un positionnement qui pourrait s’avérer payant, à l’heure où le CTRI et son président, Brice Clotaire Oligui Nguema, bénéficient encore d’un large soutien populaire et où les candidats déclarés peinent à structurer des offres politiques claires.

« Appréciant l’expression de la volonté populaire, fortement marquée par les actions entreprises par le CTRI au bénéfice des populations, et reconnaissant l’enthousiasme manifesté dans ce sens par le plus grand nombre, notre parti, acquis au progrès social, reste attentif à l’opinion majoritaire à laquelle se rattachent ses militantes et militants », poursuit la secrétaire générale.

Toutefois, le parti conditionne son soutien à une meilleure lisibilité des programmes des candidats en lice. « En l’absence des projets de société des candidats, le Parti démocratique gabonais fera connaître son choix et sa consigne de vote dans un proche avenir », précise-t-elle.

Cependant, si le PDG ménage encore le suspense, il ne compte pas rester en marge du processus électoral. Il appelle ses militants à rester « concentrés et mobilisés » en vue du démarrage prochain de la campagne, réaffirmant ainsi sa volonté de peser dans le débat national.

Dans l’attente de sa décision finale, l’attitude du PDG suscite interrogations et conjectures. Stratégie d’alignement sur une candidature jugée conforme aux attentes populaires, prudence politique ou attente d’une opportunité plus favorable ? Une chose est sûre : le parti entend conserver son influence et jouer un rôle clé dans le scrutin à venir.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Sans le pouvoir suprême et les nominations le PDG ne vaut rien. Les gens n y adhéraient pas pour une quelconque vision de développent. Le PDG est le marigot des plus vils des élites de notre pays. J’espère que le Président Oligui les réduira avec leur parti a leur plus simple expression.

  2. Gayo dit :

    Le PDG était jadis un parti de pouvoir. Il ne l’est plus depuis qu’il s’est rendu compte qu’Oligui n’allait pas se faire chanter avec des alliances conditionnelles moyennant des promesses de postes dans l’exécutifs et la haute administration pour le PDG.

    La déception se lit sur le visage de Agelique Ngoma et son nouveau président lorsqu’il parle de cette attente pour que leur soutien soit garanti d’être alimentaire. Sans le pouvoir le PDG est un parti moribond. Cette attente fait languir ACBBN, pas Oligui Nguema qui aimerait se passer de ce soutien.

  3. Lavue dit :

    On ne peut pas continuellement se moquer du peuple gabonais de cette façon. Le PDG ne respecte pas la volonté des Gabonais. En tant que Parti politique son désordre et ses pratiques décriés par tous sont à l’origine de l’avènement du CTRI. Le savent-ils ou feignent-ils de l’ignorer?

    Et comment leur faire comprendre qu’ils doivent se retirer de la gouvernance de quelque manière que ce soit et se positionner dans une opposition constructive afin que les nouvelles forces qui ont pris la gestion du pays aient un contrepoids crédible. C’est cela la démocratie.

    Il faut que le PDG apprenne à faire de l’opposition une fois dans sa vie. Venir soutenir leur tombeur OLIGUI est simplement stupide et irrespectueux en vers les Gabonais.

    Les Gabonais ne sont pas dupes. Soit OLIGUI est une fabrication du PDG avec un coup d’Etat factice ou c’est un patriote qui veut qu’on passe à autre que le spectacle pitoyable du PDG de ces dernières années. Si c’est ce dernier cas qui est vrai, alors le PDG ne doit pas apporter de soutien à son tombeur ILIGUI NGUEMA, mais plutôt s’organiser pour être une force d’opposition capable de revenir un jour au pouvoir.

    C’est comme ça que ça se passe ailleurs. Je le répète, ce serait manquer de respect aux Gabonais, se moquer d’eux que le PDG vienne à soutenir OLIGUI NGUEMA. Ce serait insensé pour toutes ces personnes qui se considèrent pour des élites politiques. Malheureusement ce ne sont pour beaucoup que des assoiffés du pouvoir qui ont perdu leurs privilèges et ne connaissent pas la honte. Ils sont prêts à tout pour s’accrocher à la mamelle nourricière de l’Etat.

    Gabonais soyez vigilants et dénoncer ouvertement ces manies dont le but à terme est de noyer le changement voulu par OLIGUI NGUEMA et la jeune classe, convaincus d’en finir avec un triste passé qui a longtemps retardé le développement d’un pays pourtant riche.

    Soyons vigilance mes frères. La politique pratiquée des décennies durant par le PDG, plus personne n’en veut. On doit faire attention à ses résidus qui peuvent faire renaître ce monstre de gabegie.

  4. Yann Levy Boussougou-Bouassa dit :

    J’ai toujours cru, au regard des déclarations de ses pontes, que le PDG voulait accompagner la vision du Général Oligui Nguéma. A mon avis il y a des gages en termes de prébendes qui n’ont pas été donnés. De toute façon, pour qui veut gagner une élection politique dans le cadre d’un scrutin sincère et transparent, c’est un coup de main qu’il faut absolument éviter. Dans le cas contraire…

    cordialement

  5. DesireNGUEMANZONG dit :

    Monsieur Ferdinand Ndo Ella disait récemment que le « PDG n’est pas mort! Il est dans l’air du temps. Il ne mourra jamais ». Mais rien ne dit que le PDG donnera une majorité au Parlement au Général B.C Oligui Nguema (s’il est élu le 12 avril). Parce que les sièges de parlementaires ne s’achètent peut-être plus.
    Il y a une faible probabilité que le PDG soit majoritaire au Parlement (Assemblée nationale et Sénat) dans la situation politique actuelle du pays.

    Le Général B.C Oligui Nguema en mettant sur pied les « Bâtisseurs » veut éviter le soutien du PDG ou le rendre inutile. C’est pourquoi, le PDG a le cul entre deux chaises (pardonnez
    l’expression). En clair, ce parti se trouve dans un cul-de-sac (impasse). Il ne soutiendra pas ACBBN parce que ce dernier n’a
    rien à proposer et potentiellement il n’est pas en mesure de gagner cette election. Il paie de sa mauvaise image auprès de l’opinion et de sa fidélité à l’ancien régime.

    Le PDG ne souhaite pas s’inscrire dans l’opposition (Monsieur Lavue a en l’occurrence raison sur ce point) parce que c’est un
    parti où la culture de l’opportunisme est ancrée en elle. C’est pourquoi, il serait souhaitable quele PDG arrête de pomper l’R aux gabonais.es. C’est un mensonge de dire qu’il s’est restauré
    durant la Transition. Que les virus de son système d’exploitation ont été nettoyés! Malgré ses excuses, c’est un parti en fin de vie cérébrale qui mérite qu’on lui lise son extrême onction.

    « A la fin de l’envoi, je touche ».

    Le candidat B.C Oligui Nguema peut se passer du soutien du PDG grâce à sa popularité intérieure (des femmes aussi) et le soutien des organisations financières internationales prêtes à soutenir ses projets.

    Dans ces conditions, c’est un candidat qui a le « vent en poupe » tandis que pour candidats, c’est la pétole.

  6. Omva dit :

    « On ne devrait jamais hésiter trop longtemps et le cul entre deux chaises n’a jamais mis personne à l’aise. » On risque meme dans ces cas de se faire Bai..r…

    Il faut simplement laisser mourir maintenant le PDG. C’était lui le système et très surement on le retrouve infiltré tel des métastases dans tout le système étatique et dans toutes le provinces..
    Il conserve donc encore toute sa capacité de nuire au pays et au CTRI

    Force est de lui couper tous ses accès aux fonds publique et si il doit et veut survivre, il devrà compter sur les cotisations de ses membres…,

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