Au Gabon, la vie reprend timidement son cours ce dimanche 13 avril après la journée du samedi exclusivement consacrée à l’élection présidentielle. Si la circulation en centre urbain a été moins dense que les jours ordinaires et les commerces volontairement fermés, ils ont été ouverts par leurs propriétaires qui estiment qu’«il n’y a pas péril en la demeure». Dans les états-majors des candidats, en attendant les résultats provisoires, l’heure est aux calculs d’après-élection.

Les véhicules de transport et les particuliers sur les routes de Libreville au lendemain de l’élection présidentielle. © GabonReview

 

L’élection présidentielle au Gabon est désormais derrière. Du moins, la phase du vote accomplie le 12 avril s’est achevée dans une atmosphère moins tendue que par le passé. Ce qui fait qu’en attendant le résultat provisoire annoncé pour ce dimanche 13 avril, la population reste sereine et croit dur comme fer que les épisodes de contestation postélectorale, doublée de violences et de pillages des biens d’autrui sont dorénavant révolus.

«L’élection s’est passée sans tension et c’est ce qui nous réconforte»

Instantanés de la reprise des activités après l’élection présidentielle. © GabonReview

En attendant les résultats provisoires du scrutin de la veille qui devraient être annoncés en mi-journée, selon le ministère de l’Intérieur, la vie reprend son cours normal, notamment dans la capitale, Libreville. Les boutiques ont ré-ouvert, le flux du transport urbain est plus important, de même que les populations vaquent, confiants, à leurs occupations du dimanche.

«Il n’y a aucune crainte. Il n’y a aucune appréhension. L’élection s’est passée sans tension et c’est ce qui nous réconforte et nous amène à reprendre nos activités», a déclaré un commerçant du 6e arrondissement.

Le jour du scrutin, alors même que le gouvernement n’a imposé aucune interdiction concernant l’ouverture des marchés et autres commerces, en dehors de l’obligation de fermeture des débits de boissons pour 24 heures, les opérateurs économiques, pour l’essentiel, ont opté pour la fermeture.

«Il n’y a pas de policiers ni de gendarmes, ni de militaires dans les carrefours»

«Hier, on a fermé pour deux raisons. Il fallait respecter le jour du vote et permettre aux électeurs d’aller voter et aussi, on ne sait jamais ce qui pouvait se passer», a expliqué un autre commerçant. Il se remémore les vives tensions de 2009, 2016 et de 2023 à l’issue de la publication des résultats des élections de ces années. «Malgré le fait que les boutiques avaient été fermées, barricadées pour certaines, plusieurs ont été vandalisées, cassées et vidées», a-t-il rappelé.

Pour les populations rencontrées, «la tendance montre que les choses se sont bien déroulées et qu’il n’y a surtout pas trop de contestations». «Il n’y a pas de policiers ni de gendarmes, ni de militaires dans les carrefours. Il n’y a pas de chars d’assaut et de voitures des forces de l’ordre et de sécurité partout dans la ville. Il n’y a pas eu de coupure d’Internet. Pas de stress ! Rien que le fait de ne pas avoir ce genre d’images rassure», a confié une maman revenant de l’église à l’occasion de la fête des rameaux.

Dans la ville, même si les commerces n’ont pas encore entièrement ouvert, les observateurs de la vie publique gabonaise soulignent que le dimanche, au Gabon, est généralement réservé au repos. «Les boutiques ouvrent un peu un peu. C’est dimanche. Les gens sont à l’église, dans les réunions, en visite chez leurs parents, chez leurs amis. C’est comme ça. On ne va pas tout mettre sur les élections», a observé un quinquagénaire à l’ancien feu tricolore de Nzeng-Ayong.

«Le chapitre élection est définitivement clos et les résultats devraient confirmer Oligui Nguema»

Dans ce coin névralgique de la capitale gabonaise, les commerces ont grandement ouvert leurs portes. Les taxi-clandos, reconnaissables à leur couleur jaune sont alignés comme d’habitude et attendent les clients afin de desservir leurs différentes zones de prédilection. Dans le même environnement, les vendeurs de friperie et autres vivres-frais ont étalés leurs marchandises et espérèrent faire le chiffre ce dimanche. «On n’a pas vraiment travaillé hier. C’est dimanche aujourd’hui et nous sommes encore le matin. On sait qu’au retour du culte, les gens vont s’arrêter ici», a fait savoir un jeune débrouillard de cet espace devenu commercial par la force des choses.

Pour beaucoup, «le chapitre élection est définitivement clos et les résultats devraient confirmer Brice Clotaire Oligui Nguema à la présidence de la République». «Si on est là, c’est qu’on a senti que tout s’est passé dans le calme. On n’a pas eu la pression des années passées. C’est ce qui nous rassure», a fait savoir un quidam allant à l’église.

 
GR
 

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