Présidentielle 2025 : Au lancement de sa campagne, Oligui aspire à être «le bâtisseur immortel»

Ça y est ! Au Gabon, la campagne en vue de l’élection présidentielle du 12 avril 2025 a été officiellement lancée, le 29 mars. Comme on pouvait s’y attendre, Brice Clotaire Oligui Nguema, le président de la Transition, candidat indépendant porté par la plateforme le Rassemblement des Bâtisseurs (RdB), a organisé un grand meeting d’ouverture de campagne au stade de l’Amitié d’Angondjé. Devant ses sympathisants, ses soutiens et même les curieux ayant fait le déplacement, il a fait une esquisse de ce que sera son septennat, s’il est élu. En clair, il fonde son action sur six piliers constituant son projet de société pour les sept années à venir et rêve d’être «un bâtisseur immortel».

Brice Clotaire Oligui Nguema et la foule en liesse à l’ouverture de sa campagne, le 29 mars 2025 au Stade d’Angondjé. © D.R.
Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a démarré sa campagne en perspective de l’élection présidentielle du 12 avril par la province de l’Estuaire, particulièrement dans la commune d’Akanda. Et c’est au stade de l’Amitié d’Angondjé que la grande mobilisation a eu lieu et au cours de laquelle le candidat a dévoilé les grandes lignes de son projet de société. Un texte intitulé «Bâtissons l’édifice nouveau pour notre essor vers la félicité», articulé autour de six piliers axés notamment sur l’amélioration des conditions de vie des populations, la réforme des institutions, l’éducation, l’emploi, la santé, le sport, le développement des infrastructures.
«Notre pays peut et doit atteindre les sommets qu’il mérite»

Instantanés de l’ouverture de la campagne. © GabonReview
Le moment tant attendu a été la prise de parole de Brice Clotaire Oligui Nguema après les allocutions de plusieurs personnalités. S’en remettant à Dieu, le chef de file des «Bâtisseurs» a déclaré que «notre pays peut et doit atteindre les sommets qu’il mérite». Avant de décliner son projet de société, celui qui occupe encore la présidence de la Transition a dénoncé «les comportements de certains qui, ces 14 dernières années, ont saccagé le Gabon». Il souhaite donc, a-t-il indiqué, «rendre ses lettres de noblesse à notre pays», pour «un Gabon plus grand, plus juste et plus prospère».
Son action pour les sept (7) prochaines années s’articule autour de six (6) piliers bâtis sur l’accès à l’eau et l’électricité, l’entreprenariat et l’emploi des jeunes, le développement des infrastructures, le capital humain, l’économie et le développement et la gouvernance des institutions.
Esquissant quelques solutions pour les problèmes d’énergie, Oligui Nguema a affirmé : «le peuple gabonais a trop souffert des délestages. Nous devons mettre fin à tout ceci». Il prévoit d’injecter, d’ici à 2027, plusieurs milliards dans ces secteurs afin d’apporter des solutions pérennes aux délestages et aux coupures d’eau. Pour la jeunesse, 20 milliards de francs CFA devraient être investis dans l’entreprenariat, pour leur permettre de créer plus de 20 000 emplois par la suite.
«Nous investirons massivement dans l’éducation, le sport et la santé»
«Mon projet vise à favoriser l’initiative privée pour aboutir à 120.000 emplois dans tout le pays», a annoncé le candidat Oligui Nguema, rappelant que 1000 logements ont été construits en 19 mois et qu’il entend faire bien plus à l’avenir. Dans le secteur de la sante, des projets sont annoncés notamment pour mettre fin aux évacuations sanitaires grâce à la modernisation des infrastructures sanitaire du pays.
«Nous investirons massivement dans l’éducation, le sport et la santé». «Il y a une différence entre ce qui se faisait hier et ce qui se fait aujourd’hui», a-t-il déclaré, souhaitant être un «bâtisseur immortel», tout en annonçant la poursuite des travaux de la Transgabonaise et la transformation des matières premières du pays sur place afin de leur conférer une meilleure valeur ajoutée.
Pour cette entrée en matière du candidat Oligui Nguema, ce fut la mobilisation des grands jours. Dans la ville, de grands groupes de personnes ont été observés arborant des t-shirts, chemises, pagnes, drapelets et autres gadgets floqués à l’effigie de leur porte- étendard. Tous ont convergé vers le stade de l’amitié où s’est tenu ce grand meeting d’ouverture de campagne. Là aussi, des banderoles, des affiches, des pancartes et autres flyers, vantant les qualités et les mérites du candidat et appelant à son élection, ont été installées un peu partout dans l’enceinte et à l’extérieur du rectangle vert. Comme lors des grandes retrouvailles festives, outre les chants et les danses de la foule, les artistes locaux ont été mis à contribution.
«Tout pouvoir vient de Dieu»
Accompagné de son épouse Zita Oligui Nguema, des membres de la coordination de sa campagne, des responsables des associations et des partis politiques lui ayant apporté leur soutien, ainsi que de diverses personnalités du pays, parfois de l’ancien régime, le président de la Transition a pris un bain de foule sous la liesse populaire avant sa prise de parole.
Mais avant, plusieurs personnalités se sont succédées à la tribune pour argumenter sur les raisons de choisir Oligui Nguema, le 12 avril prochain. Parmi ces personnalités, la déléguée spéciale en charge du premier arrondissement de la commune d’Akanda, Catherine Olendo, les représentants des jeunes, des femmes, des sages, de la diaspora et de la Coordination de la campagne. Ce sont notamment Jean-François Ntoutoume Emane, Alexandre Barro Chambrier, François Ndong Obiang, Taty Koumba et Alfred Nguia Banda qui ont pris la parole pour appeler à voter leur candidat. Ce, tout en insistant sur le fait que «tout pouvoir vient de Dieu» et que «le bilan d’Oligui Nguema se voit dans tout le pays».
«Nous sommes à un tournant historique de notre histoire politique»
Pour Alexandre Barro Chambrier, il faut voter pour leur porte-drapeau parce que «depuis 19 mois, il y a une nouvelle dynamique». Il s’en est pris à ceux qu’il considère comme «les responsables de la déliquescence du pays», devenus, selon lui, des «donneurs de leçons». «Le pays est en chantier», a-t-il rappelé, appelant à ne pas se tromper et à voter pour «le candidat de l’espérance ». «Il ne faut pas baisser la garde, aucun combat n’est gagné d’avance». «Je vous appelle à l’engagement», a-t-il lancé.
François Ndong Obiang, l’actuel vice-président de l’Assemblée nationale de la Transition quant à lui, a indiqué qu’«on ne construit pas les écoles, les routes, les hôpitaux si on n’aime pas son pays». Il faut donc voter pour Oligui Nguema, a-t-il dit, parce qu’il est «un homme qui aime son peuple». S’inscrivant dans son sillage, Alfred Ngui Banda, de retour d’exil, estime en ce qui le concerne que «nous sommes à un tournant historique de notre histoire politique».
Le processus électoral prévoit 14 jours de campagne. Les huit candidats ont donc jusqu’au 11 avril à minuit pour faire leur propagande, ventiler leur projet de société dans le but de conquérir les électeurs. Le scrutin est prévu, le 12 avril 2025.

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