Présidentielle 2025 au Gabon : la CEEAC salue une élection apaisée et démocratique

Déployée au Gabon dans le cadre de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, la mission d’observation de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), conduite par le médiateur tchadien Saleh Kebzabo, a salué, ce 14 avril, un scrutin globalement bien organisé, révélateur d’une maturité politique du peuple gabonais. Elle invite toutefois à des améliorations pour les scrutins à venir, notamment en matière d’inclusivité et de formation.

Conformément à son mandat d’accompagnement des processus démocratiques, la CEEAC a déployé une mission d’observation électorale composée de 31 observateurs issus des 10 États membres. © GabonReview

C’est dans le contexte sensible de la transition politique engagée le 30 août 2023 que s’est tenue l’élection présidentielle gabonaise du 12 avril 2025. Conformément à son mandat d’accompagnement des processus démocratiques, la CEEAC a déployé une mission d’observation électorale composée de 31 observateurs issus des 10 États membres. Leur objectif : évaluer l’intégrité du processus électoral, dans un pays en quête de stabilité démocratique.

« La mission s’inscrivait dans le cadre général de l’appui à l’ancrage de la démocratie en Afrique centrale », a affirmé Saleh Kebzabo, chef de la mission et médiateur de la République du Tchad, lors de la déclaration préliminaire livrée ce 14 avril 2025 à Libreville.

Durant leur séjour du 6 au 15 avril, les observateurs ont couvert la campagne électorale et le jour du scrutin dans plusieurs provinces du pays, dont l’Estuaire, le Moyen-Ogooué, la Ngounié, la Nyanga, l’Ogooué-Maritime et le Woleu-Ntem. Le constat général dressé par la mission est positif. « Le scrutin s’est déroulé dans des conditions sécuritaires, matérielles et organisationnelles globalement satisfaisantes », a souligné M. Kebzabo.

Le matériel électoral était disponible en quantité suffisante, le secret du vote respecté, et les électeurs ont eu un bon accès à leurs cartes électorales. Des retards d’ouverture de bureaux ont toutefois été observés, dus à l’arrivée tardive du matériel ou à l’aménagement des lieux.

La participation des citoyens a été jugée encourageante. « L’engouement de la population démontre l’importance que les citoyens accordent à ce moment démocratique », a-t-il déclaré. La mission a salué le climat apaisé de la campagne et la maturité politique dont ont fait preuve les Gabonais, y compris les différents candidats, qui ont eu un accès équitable aux médias publics.

La mission a également relevé « une représentativité conséquente des femmes et des jeunes parmi les membres des bureaux de vote », signe d’un engagement croissant des nouvelles générations dans les affaires publiques.

Des défis à relever pour renforcer l’inclusivité

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Malgré cette appréciation favorable, des insuffisances ont été signalées. La mission note une accessibilité difficile de certains bureaux pour les personnes vivant avec un handicap, des lacunes dans la formation des forces de sécurité, et une compréhension parfois limitée du rôle des observateurs par les agents électoraux.

Saleh Kebzabo insiste : « Nous recommandons une meilleure formation des agents, une sensibilisation accrue des forces de sécurité, et un aménagement plus inclusif des lieux de vote ». La mission invite également les partis politiques à déployer systématiquement leurs délégués dans les bureaux de vote pour garantir la transparence.

Cette mission d’observation électorale fait suite à celle du référendum constitutionnel de novembre 2024. Elle s’inscrit dans la continuité de l’appui de la CEEAC au processus de transition politique au Gabon. « L’élection présidentielle du 12 avril 2025 est une étape essentielle du retour du Gabon à l’ordre constitutionnel », a rappelé le chef de mission, soulignant la solidarité des États de la sous-région envers le peuple gabonais.

La mission promet la publication d’un rapport final détaillé dans les semaines à venir, à l’intention des autorités gabonaises et des instances de la CEEAC. À travers ce travail, l’organisation régionale entend consolider les avancées démocratiques et contribuer à une sortie de transition apaisée et crédible.