On prend acte de la promesse d’ouverture du président sortant. Mais, on ne peut faire fi des questions politiques ou institutionnelles et prétendre impulser le développement.

Pour garantir la solidarité, il faut se fixer des règles et des idéaux admis par tous. Pour assurer la cohésion des territoires, il faut se doter d’une politique d’aménagement du territoire. Pour asseoir un leadership, il faut améliorer la gouvernance. © GabonReview (Montage)

 

Candidat à la présidentielle, Ali Bongo a publié son offre politique. Intitulée «Pacte social républicain», elle repose sur «trois engagements majeurs» : «Un pacte de solidarité qui renforce les liens entre tous les Gabonais et Gabonaises», «un pacte de cohésion des territoires qui renforce notre unité nationale» et, «un pacte de leadership qui réitère notre ambition d’être un pays pionnier et exemplaire dans le concert des nations». Le candidat du Parti démocratique gabonais (PDG) dit vouloir s’inscrire «dans une exigence continue de performance et de gouvernance paritaire qui intègre à la gestion de la chose publique les forces vives de la nation aussi bien issues de la nation que de la société civile». Affirmant avoir «gagné en expérience et en sagesse», il se dit disposé à tendre «la main à toutes celles et tous ceux qui souhaiteront prendre part à cet édifice collectif».

Vie publique verrouillée dans le seul intérêt du PDG

On prend acte de sa promesse d’ouverture. Mais, nulle part il n’évoque les réformes inhérentes au principe de participation. Ni l’élargissement de l’espace civique ni la pacification du jeu politique ne font l’objet de propositions. Sur le renforcement de la liberté d’expression, de la liberté d’association ou de la liberté de réunion, il ne se prononce guère. La même remarque vaut pour le libre choix des dirigeants ou l’implication des populations dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques. Pourtant, de notoriété publique, les lois relatives aux associations et aux partis politiques sont lacunaires. Révisée en août 2017, celle sur les réunions publiques est assimilée à une «camisole de force». Quant à la dernière réforme de la Haute autorité de la communication (Hac), elle est perçue comme un «recul démocratique», les journalistes ayant perdu le droit de désigner leurs représentants.

Même avec toute la mauvaise foi du monde, on doit en convenir : notre vie publique est verrouillée dans le seul intérêt du PDG. Les élections se suivent et se soldent toujours par la victoire du même camp, avec en prime des contestations, des mises au ban et tueries. Récemment, Ali Bongo lui-même exprimait une volonté de parvenir à des «élections aux lendemains apaisés». C’est dire s’il a conscience des dégâts causés par ces scrutins truqués. C’est aussi dire s’il sait combien notre vivre-ensemble est compromis. Sauf à confondre débauchage et inclusion, achat de conscience et participation, on aurait aimé savoir comment le président sortant s’y prendra pour restaurer «l’ordre républicain», rompre «avec les méthodes du passé» ou instaurer une «politique de tolérance».

Améliorer la gouvernance

Pour garantir la solidarité, il faut se fixer des règles et des idéaux admis par tous. Pour assurer la cohésion des territoires, il faut se doter d’une politique d’aménagement du territoire. Pour asseoir un leadership, il faut améliorer la gouvernance. Or, comme en atteste la polémique sur le «bulletin unique», Ali Bongo a toujours été fermé aux suggestions faites par d’autres. S’il dit vouloir mobiliser «5 milliards/an d’investissements par province», cet engagement a quelque chose de déjà-entendu. Il ne dit pas comment les hommes et les activités seront répartis. S’il évoque «une justice impartiale et au service des populations», il ne dit rien sur l’égalité des personnes physiques et morales devant la règle de droit, la responsabilité des gouvernants, la séparation des pouvoirs, la prise en compte des avis divergents et, la lutte contre corruption. Le candidat PDG veut-il «mettre fin au gaspillage de l’argent public» ? Ses suggestions n’en restent pas moins incantatoires. A aucun moment, il n’évoque le rôle ou la réforme de l’administration fiscale, de la Cour des comptes, de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif), de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI). Jamais, il n’aborde le cadre juridique et institutionnel de gestion de la commande publique.

Pourtant, comme le disait Kofi Annan, «la bonne gouvernance est indispensable pour construire des sociétés pacifiques, prospères et démocratiques». Comme il le rappelait, «en absence de légalité, d’une administration prévisible, de pouvoir légitime et de règlements bien conçus», toute marche vers la prospérité demeure illusoire. Autrement dit, on ne peut faire fi des questions politiques ou institutionnelles et prétendre impulser le développement. Pourquoi Ali Bongo n’a-t-il pas dit comment compte-t-il lutter contre la préférence partisane et l’arbitraire ? Pourquoi ne s’est-il pas avancé sur la mise en œuvre de la décentralisation, le fonctionnement des préfectures et des collectivités locales ? Pourquoi a-t-il éludé la légitimité des gouvernants et leurs rapports aux gouvernés ?  Pourquoi n’a-t-il pas abordé l’alignement de notre pays sur les standards internationaux ? Si on n’a pu le lire sur ces questions, on espère avoir l’occasion de l’entendre.

 
GR
 

20 Commentaires

  1. Evariste dit :

    Pourquoi avez vous besoin de faire un montage photographique pour illustrer votre propos.?cette tâche n’est elle pas d’évolué à un organe de propagande du dit candidat.?
    j’avais cru en votre impartialité hélas .

  2. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonsoir Mme Roxanne BOUENGUIDI,

    Le Président sortant a la tête aussi dure que le Kévazingo, l’Acajou, l’Ebène. Nos présidents passent mais le PDG demeure. Vous le résumez en une phrase: « Notre vie publique est verrouillée dans le seul intérêt du PDG ».

    Le PDG est l’Etat. Tous nos Hommes politiques (femmes et hommes) passent par le PDG: c’est une curiosité mondiale! Dans aucun pays, il ne s’est vu pareil ineptie.

    Le PDG a été conçu par la France pour nous abreuver d’illusions et ça continue. Nos institutions son une bizarrerie. Résumons.

    Nous sommes un pays « démocratique » avec un parti politique-Etat majoritaire (unique avant la Conférence nationale de 1990) dans les deux assemblées régit par une famille régnante (le pays). Le Gabon est une monarchie constitutionnelle absolue. Pourquoi s’emmerder à organiser des élections?

    Si le PDG est toujours aussi vivace, c’est bien parce qu’il arrange les intérêts étrangers et pas seulement français. Pourquoi le démonter? La France, principalement, sait avec qui elle traite.

    Si le PDG disparaît, alors la France perdra ses intérêts. Mais elle n’est pas prête à torpiller le PDG. Tout ceci n’est qu’un théâtre d’opérations. A la fin du mois d’août 2023, le représentant du PDG aux élections sera désigné Président de la République gabonaise.

    Il y aura des contestations réprimer dans le sang. La France restera muette. Les Etats-Unis également.

    Quand on aura plus rien à donner à la France, alors elle partira. Elle dénoncera les abus démocratiques et son « tralala » habituel.

    Concernant le programme politique du Président sortant: aucun commentaire! C’est totalement inutile. Rien ne sera réalisé. Il joue son pipeau habituel. Une rhétorique creuse et qui sonne faux. Dans cinq ans, on refera les mêmes bilans négatifs et ce « type » viendra de nouveau réclamer le suffrage universel. La Constitution l’oblige, il est candidat à vie!

    Cordialement.

    • evariste dit :

      Franchement votre disque est usé….
      Nous avons vendu le pays aux chinois, libanais et indiens d’Olam et vous parlez encore de la France ???
      Quels intérets ??? On a chassé Véolia, Bouygues est parti, Colas est en chomage technique…. Les français ont mieux ailleurs, et des pays qui payent leurs dettes…
      Bientot 63 ans… Faut grandir…

      • Désiré NGUEMA NZONG dit :

        Bonsoir Evariste,

        Un pays libre est celui qui ne possède pas de base militaire étrangère sur son sol. Or dans notre pays il y a toujours des bases militaires françaises. Avez-vous une explication? J’aimerai bien la connaître mon « petit monsieur ».

        A la fin de la seconde guerre mondiale, l’armée américaine s’est installée Roubaix en France. Le Général De Gaulle a demandé aux troupes américaines de déménager leurs installations. D’après vous, pourquoi?

        J’attends votre réponse mon « petit monsieur »!

        Cordialement.

        • Inongo Ayile dit :

          cher Nguema Ndong

          Le cas de la deuxième guerre mondiale est totalement différent. La rance avait été libérée en grande partie, par l’implication des forces américaines. Leur présence n’avait pas force d’implantation. Au bout d’un bail, on peut rompre un contrat.
          Renseigner vous aussi sur les réformes qu’il y a eu ces derniers temps en ce qui est de la présence militaire au Gabon.
          Arrêtons de croire que la GR, prétendument Républicaine, articule sa raison d’être au service d’un seul homme sous la bienveillance du camp de Gaulle.

          • Désiré NGUEMA NZONG dit :

            Bonjour Monsieur Inongo Ayile,

            Votre participation au débat me ravit. Il est important que la vérité soit faite sur la situation du pays par tous les moyens (et informations pertinentes) à notre disposition.

            Un point important: je n’ai jamais comparer le GR présente au Gabon à la présence de l’armée américaine sur le sol français après la seconde Guerre mondiale.

            Je me posais la question de savoir pourquoi il y a des bases militaires françaises au Gabon depuis des décennies. Ma question a un intérêt. Si on veut être libre, pourquoi une présence militaire étrangère sur notre sol? Pourriez-vous me répondre en toute franchise? Ma question ne s’adressait simplement à Monsieur Evariste. Mais à l’ensemble des lecteurs.

            La culture de la transparence revêt pour ma part une importance capital. Aussi bien géo-politique qu’économique!

            Cordialement.

            Nous analysons l’actualité brûlante du pays avec les informations dont nous disposons. Nous conjecturons

        • evariste dit :

          De quelle armée parlez vous ?
          Celle qui contribue à former nos soldats puisque nous en sommes incapables ?
          Celle qui par moment entretient des troncons de route, des ecoles des hopitaux ?
          Celle qui accompagne des élèves du Prytanée de Lbv ?
          Celle qui paye des loyers à nos bailleurs ?
          Celle qui embauche, paye, cotise aux caisses du personnel civil, du personnel de maison ?
          Celle qui fait ses courses, visite le pays, occupe les sites de loisirs, paye l’école de ses enfants ?

          Alors rassurez vous, elle est en partance cette armée là.
          La moitié des familles ne sont pas renouvelées et ne resteront pas ici pour la plupart.
          Reste que quelques soldats, le mess Pompidou va fermer et la moitié du camp de Gaulle, dont la France n’est que locataire, reviendra à notre armée…
          Rassurè grand monsieur ?

          Nous sommes un confetti à l’echelle mondiale et nos turpitudes n’interessent plus personne à Paris…

          • Désiré NGUEMA NZONG dit :

            Bonjour Monsieur Evariste,

            C’est tout! Un peu court!

            Merci d’avoir pris le temps de me répondre. Le dialogue est toujours important même si on ne partage pas les mêmes points de vue. Peut-être une question de génération! Rassuré? Non. Inquiet! Peut-être. En tout état de cause, je reste sur ma faim. Malheureusement. Argumenter, c’est convaincre. Je ne suis séduit par votre exposé. C’est un peu gênant de vous le dire pour moi. J’espère qu’un jour, nous trouverons des points de convergence.

            Bonne continuation.

            Cordialement.

      • Inongo Ayile dit :

        Bien dit Evariste!

        • Désiré NGUEMA NZONG dit :

          Bonjour Inongo Ayile,

          Je souhaiterai que vous nous faites don de vos analyses globales par rapport au sujet d’accroche plutôt que de donner des bonus par-ci et des malus par-là.

          Avec d’écrire, il faut penser! J’ai l’eau à la bouche en attendant de vous lire.

          Cordialement.

  3. Gayo dit :

    Un homme qui a promis prendre des mesures pour des élections apaisé et qui n’hésite pas à faire adopter de nouvelles règles partisanes et qui renforce l’opacité du scrutin en sa faveur et avalise des actes de corruptions d’intimation, de violence et de menace pour permettre aux candidats de sa famille dont sa fille Malika Bongo et son frère Bongo Andjoua par ailleurs fils de la Tour de pise de gagner des sièges de député sans avoir à combattre, vaincre et convaincre à l’image de toute sa vie de menteur, de fraudeur et de médiocre. Quelqu’un qui a démontré son incompétence teinté d’une démagogie maladive. Evidemment qu’il faut être fou pour croire aux promesses d’Ali Bongo. Ali Bongo ne sera jamais un républicain, même à l’heure de sa mort. Son cœur est méchant, noir et voilé à jamais.

  4. Serge Makaya dit :

    TOUT CE QUE VOUS VOYEZ ACTUELLEMENT A ETE PREPARE DEPUIS FORT LONGTEMPS : LORS DU PASSAGE DU ROITELET DU MAROC DANS NOTRE PAYS, AVEC SYLVIA BONGO ET… LA FRANCAFRIQUE… CROYEZ-MOI, MEME LES YEUX FERMES… SVP… CROYEZ MOI SINCEREMENT SVP…

    SERGE MAKAYA, ANCIEN AGENT SECRET AU B2

  5. Serge Makaya dit :

    Si je mens, je suis prêt a venir chez un OPPOSANT au régime SATANIQUE des Bongo… pour témoigner… ECRIVEZ-MOI… à l’adresse de NATALIE YAMB… Je suis tout écoute…

  6. Serge Makaya dit :

    ALI BONGO EST MORT OU HS TOUT SIMPLEMENT. CE QUE VOUS VOEZ ACTUELLMENT EST PURE MENSONGE. ET D’AILLEURS, IL N’Y A AUCUN MEMBRE VRAI DE LA VRAIE FAMILLE BONGO QUE NOUS CONNAISSONS TOUS. OU EST:

    FREDERIC BONGO ?
    PASCALINE BONGO ?
    PATIENCE BONGO ?
    JUNIOR BONGO ?

    C’EST UNE ELECDTION PIPEE D’AVANCE… CROYEZ-MOI EN TANT QU’ANCIEN DU B2…

    SERGE MAKAYA DU GABON

  7. Serge Makaya dit :

    Sergehttps://www.youtube.com/watch?v=n3qQtSRmHxo MAKAYA ne ment JAMAIS. ALLAH AKBAR. Pour nos frères musulmans…

  8. JAS dit :

    La personne ou les personnes qui ont le ou les réponses à vos questions sont ceux ou celles qui écrivent ces discours.
    Pour ma part, il m’a fallu voir la conférence de press du PDG réfutant l’affirmation de 13 promesses tenus sur 105.
    Réaliser que TOUS les officiels GOUV + Haut-Commis ne pouvaient pas produire un chiffre à eux, a été une révélation de taille. Juste un chiffre. Mais, ils veulent garder les commandes.
    Depuis lors, je comprends mieux ce qui se passe.

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