Présidentielle 2023 : Ce que l’Église catholique a dit aux jeunes Gabonais et aux médias
Loin d’être hasardeux et sans doute pour un impact plus efficient, l’auditoire du message de l’Église catholique, le 29 janvier dernier, était fragmenté. Si l’adresse à la classe politique a été la plus répercutée, analysée et commentée, le clergé s’est également et distinctement adressé à la jeunesse et aux médias gabonais. Deux catégories censées jouer un rôle important pour l’avènement du «havre de vérité, de justice et de paix» appelé de toutes leurs prières par les dignitaires ecclésiastiques du Gabon.
Pour la transformation du Gabon «nous vous exhortons à ne pas vous laisser manipuler et tromper par les vendeurs d’illusion et les promoteurs de contre-valeurs du monde présent », a martelé le secrétaire général de la Conférence épiscopale du Gabon lors de la messe de clôture de la 30e assemblée plénière des Évêques du Gabon, le 29 janvier 2023 à la Paroisse Saint Pierre de Libreville.
Dire non aux maux du Gabon
Précisant son message, l’Eglise catholique du Gabon a invité les jeunes à dire non à l’homosexualité, non à la pédophilie, non à la corruption, non à la compromission, non aux promotions contre nature, non à la facilité. Ces maux ou travers seraient devenus, à son observation et analyse, le lot de la société gabonaise. Or, pour les Évêques du Gabon, les jeunes constituent l’avenir de l’humanité.
Les jeunes, à en croire la déclaration de l’Abbé Michel Ange Bengone Othoungha, ont «dans leur dynamisme, dans leur quête existentielle enthousiaste pour dire qu’ils sont le ciel de la terre, les rayons de lumière qu’ils portent en eux, l’espoir de vivre en homme libre capable de transformer le monde». C’est en sens, rappelle le Secrétaire général de la conférence épiscopale du Gabon, que le pape Jean-Paul II disait au peuple du Gabon en 1982 : «votre pays a besoin d’une jeunesse saine, consciente et courageuse, des jeunes qui réfléchissent et qui prient pour avoir le courage d’aller à contre-courant des manières de penser et de vivre, certainement destructrices de la personne humaine et de la société».
«C‘est par une vie de qualité qui respecte votre dignité par l’effort et l’amour du travail bien fait que vous serez des maillons sûrs de vos familles et du Gabon notre pays. Votre détermination à donner un visage de nouveau à notre société est un atout inestimable que vous devez préserver jalousement», a rappelé, sur le ton du conseil, l’Église du Gabon aux jeunes.
Engagement et action
Les évêques du Gabon en sont convaincus : l’engagement et l’action des jeunes dans les différents groupes et mouvements spirituels, pour réfléchir, peuvent transformer le Gabon afin d’en faire un «havre de vérité, de justice et de paix ». Ils doivent faire confiance au Christ qui illuminera leurs intelligences et leurs projets.
D’une certaine manière le Clergé chrétien du Gabon emboite le pas à Omar Bongo qui n’avait cesse de rappeler que «la jeunesse est sacrée». Le salut du Gabon serait-il entre les mains des jeunes s’ils venaient à s’engager pour la vérité, la justice et la paix ?
Les médias doivent contribuer dans la vérité, la justice et la paix
Les évêques ont également exhorté les communicateurs à respecter la norme éthique : «Que la communication soit véridique, complète, honnête, et convenable. Que l’accès aux médias soit équitable», a rappelé l’abbé Michel Ange Bengone Othoungha, s’adressant également, en biais, au régulateur et à la puissance gérant les médias.
Le IIe concile œcuménique du Vatican reconnaît, en effet, dans les médias, l’une des merveilleuses découvertes techniques, inspirée par Dieu. Il souligne le bien immense que l’on tire de leur usage. Ils rendent de grands services au genre humain et contribuent d’une manière efficace au délassement et à la culture de l’esprit, ainsi qu’à l’extension et à l’affermissement du règne de Dieu. «Que plus jamais la lumière du Christ ne soit cachée sous le boisseau mais qu’elle éclaire tous nos milieux de vie», a souligné l’Eglise du Gabon.
En tant que 4e pouvoir, les hommes des médias ont été appelés, en cette période cruciale et dans le contexte électoral, avec l’Église, à mener des actions à travers le pays pour des élections libres, transparentes et apaisées.
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