Présidentielle 2016 : la presse, troisième adversaire
Trois journalistes identifiés ont été victimes de violences de la part des forces de l’ordre, à Libreville le 23 juillet 2016.
La presse gabonaise vient d’apprendre à ses dépens qu’elle ne jouit nullement de son présumé statut de neutralité, lors des confrontations entre les forces de l’ordre et les manifestants politiques. Les journalistes veulent informer, mais se retrouvent parfois en danger. Au cœur des manifestations, ils sont partagés entre le devoir d’informer et la nécessité d’assurer leur propre sécurité du fait de réactions d’hostilités, non seulement de la part des manifestants, mais aussi des forces de sécurité.
Un mois à peine après un séminaire de formation sur «la liberté d’expression et la responsabilité sociale dans le cadre du processus électoral», organisé à l’adresse des hommes de médias et des forces de l’ordre, voici q’une soudaine épidémie d’amnésie semble avoir atteint les hommes en treillis. Le rassemblement, annoncé pacifique, des candidats de l’opposition, des membres de l’Union sacrée pour la patrie, de la société civile et de la population, débuté dans la journée du 23 juillet dernier au carrefour Ancien Sobraga, et très vite stoppé par les tirs de gaz lacrymogène, a servi de test grandeur nature de l’appropriation, par les forces de l’ordre, des concepts et principes enseignés lors des ateliers thématiques du séminaire sus cité.
À quoi ont donc servi ces formations, initiées par les systèmes des Nations unies en collaboration avec le ministère de la Communication, s’il fallait encore qu’aujourd’hui, le correspondant de l’Agence France presse (AFP), Jean Rovis Dabany, les confrères, Franck Charly Mandoukou (AFP) et Armand (Radio télévision Nazareth – RTN), soient victimes de destruction de matériel de travail, très coûteux, de blessures corporelles, en sus de l’intoxication aux gaz lacrymogènes, des bris de verre, rebonds de projectiles, surdités temporaires et autres inhérents au contexte du reportage.
En effet, alors qu’il avait une caméra aisément identifiable par des autocollants, le reporter du service télé de l’AFP, Jean Rovis Dabany, a été passé à tabac par des gendarmes cagoulés qui l’ont ensuite jeté dans un pick-up avant de le relâcher. Il s’en est tiré avec des douleurs dans le dos ayant nécessité un examen radiographique dans un hôpital. Franck Charly Mandoukou, pour sa part, s’est vu arracher son appareil photo par des éléments des forces de l’ordre.
Si avec les smartphones tout le monde se livre désormais à la prise de vues, les journalistes sont généralement identifiables par leur attitude ou leur attirail. Dire que «Le journaliste n’est pas l’ennemi des décideurs», ainsi que l’assénait la défunte consoeur Sylvaine Eyang Ella à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux de la presse au président de la République, le 8 janvier 2015.
8 Commentaires
Après avoir été faire le guignol dans une marche en France pour soutenir les journalistes en Danger. Tout un symbole pour la liberté d’expression et de la Presse « je suis Charlie ». Vous Ali Bongo venez de démontrer au monde entier via cette agression prémédité vis à vis des journalistes que « vous êtes charlot « . Les journalistes eux ne vous rateront pas et ce n’est plus la fenêtre mais la porte de la CPI qui s’ouvre à vous.
Chers journalistes prompt rétablissement.
Un peu trop facile de tout mettre sur les forces de l ordre.
quand on est journaliste et que l on veut couvrir un événement, il faut respecter certaines règles. Notamment porter un badge bien distinctif indiquant ce que vous êtes, ne pas se mêler aux manifestants comme si vous aussi vous étiez entrain de manifester.
Malheureusement ce correspondant de l’AFP ne l a pas respecter et les conséquences ont été celles la.
GR habituellement j apprécie vous articles pour leur objectivité mais je me rend compte que vous derivez depuis quelques temps.
restez juste svp. Ne versez pas dans le parti pris et vous n en serez que plus apprécié.
top mon frère, pour ne citer que l’exemple de JR Dabany comment comprenez vous le passage » alors qu’il avait une caméra aisément identifiable par des autocollants » ? Les journalistes en général pour faire leur travail en pareilles circonstances portent le plus souvent un badge en plus des autocollants désignant pour qui ils travaillent sur leurs appareils.
La destruction des Equipements de TV+ il y’a quelques années vous dit quelque chose? Bref le débat est ailleurs
Je constate pour le déplorer que la presse est prise pour cible par tout le monde. Notamment le pouvoir en place. Cela n’étonne personne. C’est dommage pour quelqu’un qui se dit démocrate.
le réseau gabonais des journalistes de droits de lhomme condamne fermement le comportement des forces de sécurité et de défense du gabon à l’encontre de la presse
pourquoi parler seulement de la presse? je condamne les agissements des hommes en treillis contre leurs propres frères alors qu’ils sont conscients que les choses vont de mal en pis dans notre pays dans les pays des hommes intègres, ce sont ceux en treillis qui libèrent le peuple opprimé
Il n’existe aucune presse gabonaise. il n’existe que celle des BONGO, dans laquelle, on ment, on déforme. Celle bien encadrée sous l’idéologie de l’école du Parti, même si quelques-uns ont eu quelques stages à l’étranger. il en est de même de la Haute et de la moyenne Administration, où ils ont été versés en masse, brouillant les pistes par des compléments de parcours ça et là. Mais le fondement est là, profondément enraciné car tous ceux qui dirigent le Gabon ont essentiellement été préfabriqués par le PDG, des près ou de loin, c’est selon. Du coup, l’évidence de la catastrophe gestionnaire puise dans cet « héritage » que la parentèle, l’ethnisme, le partage des cercles ésotériques, les crimes servent d’autel à l’idéologie de la ,mise à mort du Gabon par BONGO et ses parents étrangers qui ont soumis quelques-uns de nos frères et sœurs toujours en première ligne lorsque tuer « du gabonais » est leur meilleur festin…
Tout à fait d’accord Axelle MBALLA
Je confirme