N’ayant trouvé aucune oreille attentive à leurs récriminations par rapport aux traitements qui leur sont infligés par leur employeur, les salariés d’Olam Rubber Gabon ont menacé, le 2 septembre 2015, de ne pas accorder leur voix en 2016 à Ali Bongo Ondimba.

Les employés boudeurs d’Olam Rubber Gabon, le 2 septembre 2015. © Gabonreview

Les employés boudeurs d’Olam Rubber Gabon, le 2 septembre 2015. © Gabonreview

 

En acceptant d’être comptés comme membres du comité d’accueil pour la visite d’Ali Bongo Ondimba sur les installations d’Olam Rubber Gabon, les employés du site d’hévéaculture de Batouri à Bitam, escomptaient interpeller le président de la République quant aux difficultés qu’ils rencontrent quotidiennement dans leur environnement professionnel. Hélas, le déroulé protocolaire de l’évènement n’a pas offert cette opportunité à ces hommes et femmes qui se présentent comme des «victimes de la maltraitance malaisienne».

En effet, les appels lancés par ces derniers n’étaient pas assez dérangeants pour attirer l’attention du chef de l’Etat vers leurs mines de désarroi. Pis, les membres de la délégation présidentielle ont tout simplement décidé d’ignorer les hurlements de ces travailleurs, pour que l’heureuse circonstance n’en soit pas perturbée. «Nous sommes maltraités ici à Olam. On voulait voir le président pour lui exposer notre condition de vie imposée par les responsables d’Olam», a confié un des travailleurs. Indiquant qu’«ils (responsables Olam Rubber Gabon) amènent des Malaisiens ici qu’ils emploient au détriment de la main-d’œuvre locale. Ces derniers sont mieux payés que nous pourtant, nous faisons le même travail».

Après trois années de résignation, refusant ce qu’ils estiment être de la brimade et de l’exploitation suite, Jean Felix et ses collègues ont décidé, malgré leur intention échouée du 2 septembre dernier, de prévenir le président quant leurs votes contre lui lors de l’élection présidentielle de 2016, si rien n’est fait pour améliorer ce qu’ils estiment être une situation humiliante. «Avant les élections de 2016, il faudra que le président trouve une solution à cette situation, sinon, nous ne lui accorderons pas nos voix», ont-ils lancé.

Ces grognards de Olam Rubber Gabon réclament, entre autres, un traitement équitable à compétence égale par rapport à leurs collègues expatriés ; l’application de la mesure fixant le salaire minimum à 150.000 francs CFA ; la lumière sur les prélèvements de la Caisse nationale de sécurité sociale, et de l’assureur privé Ascoma. «Chaque fin de semaine, les Malaisiens perçoivent 100.000 francs CFA, pour faire des courses. Pendant ce temps, nous n’avons pas droit aux bons de caisses, pas de primes et nous n’avons aucune immatriculation d’assurance, alors qu’on nous la prélève», a indiqué Marc Edou, employé de l’entreprise.

 

 
GR
 

9 Commentaires

  1. MINKO dit :

    Ali est sourd mais pas muet , si ces employés attendent une revalorisation salariale et voté pour le système qui exploite honteusement les gabonais(es) , il y a encore l’héritage ….

    • koumangoye dit :

      Bon entendant et beau parleur Minko !
      Ou est la honte et l’humiliation ? Chez l’exploitant ou l’exploité ?
      Des Gabonais non contents de leur travail et qui restent quand même a subir ce qu’ils appellent « exploitation » ? Et ça demande en plus des primes ! Pitié ! Même les simples bonniches de maison de Libreville pas contentes de leurs conditions de travail rendent le tablier sans préavis ni attendre la visite d’un Ali. Ah Gabon, pays né avant, ou vacciné contre, la honte et le ridicule. Heureusement on n’en meurt pas !

      • louis dit :

        Si les éléments relatés par les grognards sont avérés, c’est quand même scandaleux. Je pense que lorsqu’on s’emploie autant à militer pour plus d’investissements, d’installations de facteurs de production dans le pays c’est aussi parce qu’on entend agir sur le chômage.C’est d’ailleurs l’un des buts de la croissance extensive.Il faut que les entreprises respectent la main d’œuvre locale, les accords passés avec l’État. Et il faut que ce dernier soit davantage regardant sur ses contrats et songe à mieux former ses citoyens afin d’améliorer leur employabilité. Ces messieurs et dames de la société Olam ne peuvent « rendre leur tablier » aussi facilement parce qu’ils sont bien conscients que trouver un emploi au Gabon ne relève pas du truisme. On est vraiment loin du chômage frictionnel. Et les avancées sociales ont toujours été la conséquence de grognes sociales. Mais ce constat ne doit bien évidemment pas dispenser les salariés de travailler. Parce qu’il faut quand même dire que beaucoup de gabonais appréhendent l’activité économique sous un angle hédoniste (on veut gagner plus en ne faisant que très peu, voir rien). Or penser ainsi est quand même rédhibitoire pour le développement économique du pays. Logique a rebours du bon sens ayant été instaurée par Omar Bongo et ses gérontes, dont certains aujourd’hui opposants prétendent avoir changé (ce que je ne crois pas).
        Le salaire minimum au Gabon est actuellement à 80000 fcfan (on doit s’en indigner). Ali Bongo a dit qu’il allait être revalorisé au point d’attendre 150000 fcfa (cela reste assez insuffisant au regard de l’inflation constante. Je ne vis pas au Gabon et j’aimerais savoir si la mesure est déjà entrée en vigueur ou s’il s’agit d’une énième arlésienne. Et j’aimerais par ailleurs savoir si quelqu’un sait combien touche le président, le ministre, les directeurs de cabinet, les conseillers etc. Je souhaite constater l’écart qu’il y a en termes de salaire entre les patriciens susmentionnés et les plébéiens touchant le salaire minimum.

  2. Le Rapporteur du Palais dit :

    Regardez seulement la photo. Ca croise les bras et ca demande des primes, en plus qu’Ali décrete une augmentation de leurs salaires ! Et ici et là , leurs suppots de pseudo-intellos qui se rient de l’Emergence, s’etonnent que le Gabon ne soit pas attractif aux investisseurs ! Ou sont donc les Berets Verts et les gaz lacrimo ?

    • AZOTH dit :

      Les supo..zi..tttt ne disent jamais non , quant il faut faire une randonnée glissante dans les gorges des galbes d’un rapporteur au palais mal brossé !

      les investissements , doivent donc fouler au pied , les principes édictés , par la nouvelle donne mondiale , qui demande, entre autres, d’harmoniser les principes, les process ??

      Les normes, la concordance des actions , pour avoir les memes effets : le respect , la probité, le devellopement harmonieux et equitable des terriens…. car il est bien question d’un village maintenant , tous les terriens doivent être traités sur le même pied ..

      Mais bon, cette notion de planète , une population , développement équitable, respect , norme…unité, UN….OUROBOROS !!!!!

      C’est pas facile a comprendre n’est ce pas?…. limité??

  3. Mabanda dit :

    Qu’est-ce qu’on peut bien faire avec moins de 150 000 cfa par mois dans 1 pays comme le Gabon où tout coûte cher? Ali est donc incapable et si faible qu’il ne peut instaurer le salaire minimum tant promis en 2009. Ces asiatiques, et mêmes les arabes qui montent leur business au Gabon ramènent souvent leur main d’oeuvre. Je peux comprendre qu’ils puissent ramener des ingénieurs ou des formateurs. Mais quand même le petit job qui pourrait soulager un gabonais est occupé par ces expatriés là ça devient problématique. Et Ali en fera les frais bientôt.

  4. kombila dit :

    La surdité du président me déconcerte. Voilà plusieurs mois que des centaines d’employés gabonais se plaignent des mauvaises conditions de travail ou de rémunération auxquelles ils sont confrontés sur leurs lieux de travail. La président, un jour, a pourtant bien déclaré qu’il ne sera « heureux que si les Gabonais sont heureux ». Après les employés de l’ONEP, après les agents de la Nouvelle Gabon Minning, après les employés d’Olam Kango, après les fonctionnaires gabonais de l’Education et après bien d’autres, qui ont tous crié haut et fort leur désespoir et leur mécontentement, puis cette fois-ci encore les employés d’Olam à Bitam, comment Ali Bongo peut-il donc trouver le sommeil ? Car, s’il est partie prenante dans ces entreprises privées, il ne peut que leur donner, à travers son silence et celui de son gouvernement, les raisons de continuer à fouler impunément aux pieds les intérêts des travailleurs gabonais.

  5. abo dit :

    GAGAN GUPTA qui est le CEO d’OLAM vit a 100 metres du President est partenaire en business avec le fils et l’epouse du President et est souvent en deplacement avec le president….OLAM est bien protege tant que ABO est president……..

  6. Danny dit :

    Quand tout va bien dans le meilleur des mondes, les médias n’ont jamais servi aux employés opprimés, quelque soit le secteur d’activité pour dire que le patron a augmenté les salaires, amélioré les conditions de travail ou de vie. Ces gens qui crient, VOTERONT LE PDG en 2016. Souffrez davantage, Dieu vous fait payer de votre MALHONNÊTETÉ face aux journalistes.

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