Présidentielle 2016 : Bilan à mi-parcours de la MOE-UE
L’adjointe à l’observatrice en chef de la Mission d’observation électorale (MOE-UE) a fait un bilan de leur présence au Gabon, à 48 heures de l’ouverture de la campagne électorale.
L’adjointe à l’observatrice en chef de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE) a dressé le bilan de leurs deux semaines de présence au Gabon. Polyna Lemos a expliqué que la MOE-UE a eu des séances de travail avec les institutions en charge des élections (Cour Constitutionnelle, ministère de l’Intérieur, Conseil national de la Communication, et Commission électorale nationale autonome et permanente) mais aussi avec la présidence de la République, le Conseil national de la démocratie ainsi que les ministères des Affaires étrangères et de la Communication.
Sur les 14 candidats en lice, elle a révélé en avoir rencontré dix. Deux ont envoyé des représentants et les deux derniers ont été sollicités pour des entretiens. «Nous avons aussi rencontré les partis politiques, la société civile et les médias», a-t-elle ajouté. «Ce que nous faisons nous, au niveau national, les observateurs à long terme, le répètent. Ils font la même chose en parallèle dans les neuf régions du pays», a-t-elle précisé.
Les observateurs déployés à l’intérieur du pays ont déjà participé à 37 séances de travail avec les gouverneurs, préfets, maires et les représentants de l’administration électorale. Sur les 85 commissions électorales locales, à peu près la moitié a déjà été visitée, tout comme les représentants des candidats. «Pour être un peu plus précis, au niveau de la mouvance présidentielle, ils ont rencontré 18 représentants du PDG et 26 représentants de l’opposition», a-t-elle expliqué. Pour elle, ces chiffres traduisent la volonté de la MOE-UE d’avoir le regard le plus panoramique possible. L’objectif étant de ne pas perdre de vue des éléments qui peuvent s’avérer essentiels dans le bon déroulement et la transparence de l’élection.
La distribution des cartes d’électeurs ayant débuté, Polyna Lemos a indiqué que ce processus est aussi suivi par ses équipes, qui devraient s’agrandir dans les jours à venir. La MOE-UE a également assisté à la formation des personnels tout comme elle observe les meetings tenus ça et là. «On est bien au courant des événements de pré-campagne auxquels ont assisté nos collègues à l’intérieur et nous ici à la capitale», a-t-elle lancé.
Pour Polyna Lemos, trois mots clés sous-tendent le travail de toutes les missions d’observation de l’UE : «l’impartialité, la transparence au niveau du travail et l’indépendance au niveau du financement».
Répondant aux préoccupations des journalistes qui s’interrogent sur la plus-value de cette mission, l’adjointe à l’observatrice en chef adjoint a indiqué que leur séjour est pris en charge par l’UE. «Nos financements sont exclusivement de l’Union européenne», a-t-elle dit, ajoutant que la MOE-UE ne se livre pas à un audit du fichier électoral. Au terme de leur travail, un rapport sera rendu public. Il contiendra des recommandations pour améliorer, si nécessaire, l’organisation des prochains scrutins dans le pays. Sera-ce encore nécessaire ? Voire…
Quant à l’inquiétude relative à la cellule du ministère de l’Intérieur mise en place pour les encadrer, les observateurs ont revendiqué leur indépendance. Selon eux, elle sert simplement à la facilitation des accréditations. En attendant le rapport final de cette Moe-UE que l’on souhaite «objectif et efficace», les Gabonaises observent d’un regard inquisiteur ces hommes et femmes «bien lotis» déployés dans tout le pays, se demandant simplement «si avec autant de commodité et de bienveillance à leur égard, ils pourront dire autre chose que ce qui aura été dit». Ira-t-on pour une fois au-delà des sempiternelles «irrégularités qui ne sont pas nature à fausser la sincérité du scrutin ?»
7 Commentaires
Excusez moi, j’ai toujours pas confiance en vous. Vous avez toujours le meme constat dans toutes les elections. Bon…. Je crains que Ali vous achete comme il aime le faire.
Il serait souhaitable que la mission d’observation de l’Union européenne nous livre ses premières impressions sur la fiabilité du processus électoral en cours en vue d’édifier les gabonais sur leur impartialité.
Il serait souhaitable que la mission d’observation de l’Union européenne nous livre ses premières impressions sur la fiabilité du processus électoral en cours en vue d’édifier les gabonais sur leur impartialité.
Si nous comprenons bien c’est une mission de villégiature. La mission « ne se livre pas à un audit » (sic). En français facile ça veut dire que cela ne les intéresse pas de savoir si la liste électorale est fiable, si le système biométrique répond aux attentes de toutes les parties, si surtout sa partie « authentification » existe pour garantir un seul vote pour chacun et que personne ne peut usurper l’identité d’un autre; non plus ils ne sont intéressés par la consolidation des votes et l’ édition des resultats, bref ils ne sont là que pour la forme. Ou peut-être que… Je pense que ce sont des négociateurs. Vous connaissez les APE (Accords de Partenariat Économique )? En ce moment, l’Union Européenne s’est mise en tête de nous imposer cet accord, dans le but d’ouvrir les barrières douanières des états de la sous-région CEMAC pour les produits en provenance de l’UE. Le premier problème est que les produits européens sont subventionnés à l’export, les nôtres non. Donc ce sera tout bénéfice pour leurs exportateurs, donc leur industrie. Le deuxième problème est qu’ils vont amener une qualité qu’il nous sera difficile de suivre avec nos embryons d’industries, donc ce sera à coup-sûr la fermeture de plusieurs petites structures balbutiantes et donc la mort dans l’oeuf des initiatives. Le troisième problème est que la levée des barrières douanières entrainera un manque à gagner financier pour les états qui peineront encore plus pour financer les grands projets d’infrastructures dont a tant besoin la sous-région pour la lancer son économie. Ces derniers seront donc obligés de recourir encore plus aux emprunts (chez qui? L’UE bien sûr!) avec les intérêts qui en découlent. L’une des solutions est souvent de jouer avec la valeur de sa monnaie pour essayer de gagner à l’exportation. Mais, comble, non seulement nous n’exportons, et n’exporterons plus grand chose à part un peu de pétrole, mais notre monnaie (le franc CFA) ne nous appartient pas. Sa valeur est fixée par les européens et ils gardent chez eux un grand pourcenatge des bénéfices de notre activité pour garantir la fixité au change de cette monnaie. Nous ne pouvons donc pas juger de l’impact réel de notre activité. Ne vous demandez plus ou va aussi l’argent que nous produisons, pourquoi le peuple reste si pauvre. Enfin, il vont adouber les méthodes anti-démocratiques avec le risque de contestations et autre violences qui s’en suivent. Mais ils ont pensé à tout. Vous avez la quantité d’armes et autres engins de repression déjà commandés et livrés? Bon, résumons. À mon sens, l’UE n’est pas venue pour nous garantir un gagnant accepté de tous grâce à une élection transparente et un fichier électoral fiable. L’UE est venu nous imposer d’etre à jamais ses consommateurs, en imposant au négociateur « president-candidat » d’accepter et signer les APE, sous peine de ne pas se faire reconnaître la victoire. La question que je me pose est celle-ci: le president-candidat va-t-il hypothéquer l’avenir de toute la sous-région, juste pour être president pour le pouvoir? La suite nous la connaitrons en septembre.
Il serait souhaitable que la mission d’observation de l’union européenne livre ses premières impressions en vue d’édifier l’opinion nationale et internationale sur la fiabilité du processus électoral en cours.
Nous espérons que la présence de la mission de l’union européenne empêchera la suspension des moyens de communication pendant le scrutin, sauf si cette équipe est elle-même complice des restrictions des libertés d’expression.
Le bilan de Ali Bongo est acceptable .