Préemption d’Assala Energy : Décryptage d’une acquisition stratégique
Si la récente opération d’acquisition d’Assala Energy par Gabon Oil Company (GOC) a généré un vent d’optimisme, ses modalités complexes ont soulevé des interrogations. GabonReview revient, pour les clarifier, sur les détails financiers de cette transaction stratégique pour le Gabon, sujette à interprétations erronées. Le montage comprend le rachat des actions à 730 millions de dollars et une facilité de crédit de 600 millions. Loin d’un mauvais deal, l’arrangement garantit au Gabon le contrôle de ses ressources pétrolières.
La récente acquisition de la société pétrolière Assala Energy par Gabon Oil Company (GOC) a marqué un tournant significatif dans la stratégie économique du Gabon, particulièrement mise en avant lors des annonces présidentielles. Cette opération, au cœur des discussions économiques nationales, a généré une vague d’optimisme tout en soulevant plusieurs questions quant à ses modalités réelles.
Face à la complexité et à l’importance de ce rachat pour la politique énergétique et économique du pays, il est essentiel de clarifier les détails de cette transaction, souvent sujette à confusion ou à interprétation erronée.
La vente d’Assala Energy par le groupe Carlyle à la GOC, remplaçant un accord initial avec Maurel & Prom (M&P) établi en août de l’année précédente, a été influencée par un changement de direction politique au Gabon. Le gouvernement a opté pour l’exercice du droit de préemption par la GOC, une démarche légale permettant de renforcer le contrôle national sur des actifs jugés stratégiques, notamment dans le contexte actuel de transition énergétique.
Selon les détails rapportés par Reuters et confirmés par des sources proches du dossier, le montant total de la transaction pour l’achat de 100% des actions d’Assala Energy s’élève à 730 millions de dollars. Ce chiffre correspond exactement à l’offre précédemment acceptée par M&P, soulignant la valeur accordée à la totalité de la holding Assala et ses entités, au-delà des 75% spécifiques à Assala Gabon SA.
L’arrangement financier comprend également une facilité de crédit renouvelable de 600 millions de dollars, offrant à Assala Energy une marge de manœuvre financière pour faire face aux fluctuations de financement liées à la volatilité des prix du pétrole ou aux besoins d’investissement. Cette flexibilité est vitale pour la gestion quotidienne et le développement futur de l’entreprise.
La prise de possession par la GOC ou par M&P impose à l’acquéreur de financer à la fois l’achat des actions et de s’occuper du refinancement de la dette existante au moment de la clôture de la transaction. Cette nécessité de refinancement peut être adressée par un apport de capitaux propres, un nouvel emprunt, ou une combinaison des deux, sans différence notable entre les défis financiers rencontrés par M&P en août et ceux auxquels la GOC est confrontée actuellement.
Le coût total de l’opération se chiffre ainsi à 730 millions de dollars, additionnés de la dette mobilisée à la clôture, pouvant atteindre jusqu’à 600 millions de dollars. Toutefois, il est crucial de comprendre que le montant global de la transaction ne reflète pas le prix final perçu par Carlyle, qui est strictement de 730 millions de dollars, le refinancement de la dette étant destiné aux créanciers d’Assala Energy.
Cette structure de transaction rappelle celle entre Shell et Carlyle en 2017, où le prix de 628 millions de dollars représentait uniquement la valeur des actions sans inclure la dette, Assala ayant préalablement sécurisé le refinancement nécessaire.
Les assertions suggérant que la GOC paierait un montant double de celui proposé par M&P sont incorrectes, reflétant un manque de compréhension des mécanismes financiers de ce type d’acquisition, qui sont pourtant standards et transparents dans le secteur.
En conclusion, le porte-parole de Carlyle a réaffirmé la similarité des conditions de l’accord avec la GOC avec celles établies avec M&P, garantissant une transition en douceur et le maintien des intérêts convenus, tout en alignant l’exploitation pétrolière du Gabon sur les objectifs nationaux.
1 Commentaire
En rachetant Assala Energy, le Gabon voudrait prendre le contrôle de ces ressources minières.
Pour quoi en faire ? c’est l’objet de mon intervention ici.
Les nouveaux paradigmes de l’exploitation des matières premières imposent aux pays producteurs de ne plus vendre leurs matières premières à l’état naturel, sauf si les dirigeants vivent encore au moyen âge et sont de ce fait incultes.
Aujourd’hui au vue de l’explosion de la démographie mondiale et du développement des moyens de transports mer, terre et air, les besoins en ressources énergétiques mondiales se sont accrues.
La vente des combustibles et des carburants représente un domaine stratégique du commerce mondial.
Il est donc vital, pour un pays producteur de s’orienter vers la vente des produits de transformation de ces propres matières premières que de les vendre à l’état naturel.
Les nouveaux paradigmes exigent qu’un état pétrolier s’oriente vers la production des combustibles, des carburants et des dérivés du pétrole pour multiplier par dix la valeur ajoutée sur la vente de son pétrole. Pour porter à plus de 10 000 milliards de CFA le budget du Gabon, les 5 prochaines années, il est demandé aux autorités gabonaises éclairées, suite au rachat d’Assala Energy de mettre en place la chaîne de valeur suivante :
• Création d’une deuxième unité de raffinage à Mayumba permettant la vente des combustibles et des carburants dans le marché sous régionale (RDC, Nigeria, RCA, Mali, Niger, CI, Sénégal etc …)
• Confier toute la vente des parts pétrolières et des produits pétroliers à Caryle Trading
• Créer une usine pétrochimique à Port-Gentil pour la fabrication des dérivés du pétrole ( fibres synthétiques (nylons, polyesters), plastiques, cosmétiques, caoutchouc, bitumes, nylons, gobelets, sceaux, détergents, médicaments, etc…), pour vendre ces produits dans le marché nationale que sous régionale
• Augmentation de la capacité de production des lubrifiants à Pizolub Port-Gentil (huiles moteurs, graisses, huiles synthétiques et minérales, etc.…), afin de vendre une partie de la production au marché sous régionale.
• Destiner la production des combustibles et carburants de la Sogara (Port-Gentil) à la consommation nationale.
La règle serait de vendre 50% du pétrole sous forme de barils et 50% sous forme des produits pétroliers.