Candidate à la 3e édition du Challenge Startupper de l’année de TotalEnergies, Sherine Bouassa, une jeune compatriote consciente des difficultés rencontrées par de nombreuses femmes à travers le pays et particulièrement pour celles ne disposant pas de ressources financières stables, ambitionne de rendre plus accessibles les serviettes hygiéniques à travers son projet baptisé «GÊNA», une façon de contribuer à la lutte contre la pauvreté.

Sherine Bouassa, promotrice du projet « GÊNA » pour les femmes et jeunes filles en précarité menstruelle. © Medias241

 

Sherine Bouassa, référent digital, souhaite lancer «GÊNA», une startup dont l’ambition est de devenir le premier distributeur de protections périodiques au Gabon. Le projet a pris part cette année au Challenge Startupper de l’année de TotalEnergies. «GÊNA a pour objectif de permettre à toute femme en période de menstrues d’avoir accès à des protections périodiques saines en phase avec les objectifs de développement durable à savoir la lutte contre la pauvreté, l’égalité des genres et la protection de l’environnement. Pour ce faire, nous souhaitons accompagner d’ici à la fin d’année 2023 plus d’une centaine de clients dans cette belle aventure», confie-t-elle à Gabonreview.

La jeune entrepreneuse explique qu’elle souhaite ainsi préserver avant tout la dignité de plusieurs femmes confrontées à la difficulté d’accès aux serviettes hygiéniques en raison de leur précarité. Ce qui, selon elle, peut constituer une gêne pour elles, au point de les contraindre à s’autoexclure un temps de la société.

En avril 2021, la Banque africaine de développement (BAD) avait montré qu’à Libreville et dans plusieurs localités du pays, la précarité menstruelle pouvait avoir des conséquences insoupçonnées sur l’éducation des jeunes filles. Consciente de la situation, la ministre des Affaires sociales et des Droits de la femme, Prisca Nlend Koho, a d’ailleurs annoncé en janvier 2022 l’intention du gouvernement de signer un partenariat avec la Société des ouates du Gabon (Satoga), spécialisée dans la fabrication et la commercialisation des serviettes hygiéniques, en vue de doter les établissements scolaires d’une banque de serviettes hygiéniques accessibles aux jeunes filles issues de familles économiquement faibles.

Des couches de bébé à la place des serviettes hygiéniques !

L’ambition du projet «GÊNA» est non seulement de les rendre accessibles en milieu scolaire, dans les lieux fréquentés par le public (restaurants, bars, boîtes de nuit, etc.), mais également en entreprise. «S’il est tout à fait normal et habituel de trouver du papier toilette, du café ou même des salles de sieste dans les entreprises, l’accès des protections périodiques doit également être facilité dans ces lieux. Nous prenons le pari avec GÊNA de prouver qu’elles ont leur place en entreprise et dans tous les lieux fréquentés par les femmes et les jeunes filles», déclare-t-elle.

Au sujet de l’appellation, Sherine Bouassa explique : «GÊNA vient du mot «Gêne». Cette gêne qui fait des règles un sujet tabou dans nos sociétés, parce que synonyme d’impureté, donc raison de stigmatisation dans certains milieux, qui pousse les femmes à s’insoler d’elles-mêmes durant leurs jours de saignement plus ou moins longs selon le cycle de chacune. Cette gêne a indéniablement des conséquences socioéconomiques dans la vie de chaque femme. Certaines, faute d’accès à des serviettes hygiéniques, se voient d’ailleurs contraintes d’utiliser des couches de bébé en tissu pour survivre à leurs règles.»

L’autre but de ce projet, poursuit sa promotrice, est de «rétablir un dysfonctionnement qui touche les droits humains».

 

 
GR
 

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