À l’Assemblée nationale où il a été convoqué par la commission des lois, des affaires administratives et des droits de l’Homme chargée d’examiner le projet de loi portant statut des magistrats, Germain Ella Nguema a dénoncé la précarité dans laquelle vivent ses collègues et lui-même. Face aux élus, le président du Synamag a explicitement accusé le gouvernement de d’entretenir volontairement cette précarité dont la conséquence, selon lui, serait la corruption qui règne dans le milieu judiciaire.

Germain Ella Nguema, président du Synamag. © D.R.

 

L’image des magistrats gabonais et plus globalement celle de la justice du pays sera-t-elle restaurée ? Alors que les magistrats gabonais sont souvent accablés par des récriminations, face aux députés de la commission des lois, des affaires administratives et des droits de l’Homme chargée d’examiner le projet de loi portant statut des magistrats, le président du Syndicat national des magistrats (Synamag), a tenté de s’expliquer le 12 juin. Si lors de la dernière déclaration des magistrats il affirmait déjà que la corruption dans le milieu judiciaire n’est que le résultat de la précarité dans laquelle vivent les magistrats, face aux députés, Germain Ella Nguema a étayé son propos.

«Les plaintes des Gabonais vis-à-vis de leur justice, de notre justice, prennent source dans le bain de précarité volontairement entretenu», a-t-il dit. Selon lui, les magistrats y sont quotidiennement trempés pour qu’ils demeurent dans «une situation de dépendance imposée par le gouvernement». Germain Ella Nguema a dénoté cette image négative entretenue en interpellant les députés sur le fait qu’une justice indépendante est l’émanation de la volonté du pouvoir exécutif qui doit initier des lois devant «mettre les magistrats à l’abri du besoin en réglant dès le départ les questions de subsistances» ; et du pouvoir législatif qui doit les voter et en être fier.

La mort des intelligences nationales au profit des étrangers

«Si nous en sommes aujourd’hui à lever le ton, c’est parce que la précarité qui perdure fait voler en éclat le serment prêté par chaque magistrat, celui de dignité, de loyauté et le secret des échanges intra-muros en toutes circonstances», a fait savoir le président du Synamag. Rappelant expressément le parcours académique d’un magistrat, il a relevé une situation qui prévaut dans le pays et étant à l’origine de l’irritation de plus d’un. «Loin d’être xénophobes, quelle paix intérieure peut-on alors cultiver lorsqu’on constate, que nos compatriotes venus d’ailleurs, intégrés dans nos services publics se trouvent désormais mieux traités dans notre pays, au point de faire mourir les intelligences nationales, avec la complicité de tous les pouvoirs, trahissant le peuple que nous sommes censés représenter», a-t-il affirmé.

Si l’on s’en tient à son propos lors de son audition, l’adoption au Parlement du texte voulu par les magistrats devrait permettre de restaurer cette image négative des magistrats et de la justice au Gabon tant il les sortira de la précarité. «C’est un moment historique pour le pouvoir judiciaire de notre chère République, que celui d’être convié par le pouvoir législatif, pour traiter d’un sujet d’une importance capitale dans la bonne marche et le respect dû à notre système judiciaire, sans doute pour les trente prochaines années», a déclaré Germain Ella Nguema.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. aze dit :

    Vous avez autant de pouvoir et vous quémandez !
    C’est risible …

  2. Gayo dit :

    Ali Bongo préfère payer 50 millions de salaires et de primes à ses courtisans ministres, conseillers, porte paroles, haut représentants, bras cassés de députés et maires pédégistes au lieu de payer dignement ceux qui dans des postes qui nécessitent de grandes formation, des compétences techniques et pointue ou spécialisée qui sont au cœur du développement et de la transformation d’un pays tel que les hauts de notre système judiciaire. Ce cancre a pour mission d’abrutir toute notre administration et de la rendre corruptible a souhait pour son maintient frauduleux au pouvoir. C’est entretenu et voulu par les pedgistes pour que les juges aussi se déplacent a leurs meetings pour 5000. La sorcellerie qui tue son propre père et sa propre mère pour le pouvoir c’est Ali Bongo.

  3. Gayo dit :

    Je ne suis pas sur qu’il soit possible d’avoir une haute administration exempt de corruption lorsque le Chef de l’administration est installé par une fraude mafieuse à la tète du pays et s’apprête à utiliser la même mafia pour se maintenir au pouvoir et enfoncer davantage le pays dans les mains de personnes peu recommandables tels que Matha, Bilié Bi Nzé, Sylvia et j’en passe. Quand la tète est malade il est impossible que le reste du corps soit en bonne santé.

  4. leance dit :

    Ils parlent de quelle précarités, ils ont sans aucun doute l’un des meilleurs statu des agents Public de l’Etat et si on ajoute ce qu’ils demandent a savoir: passports diplomatiques et de service, l’autorisation de port d’arme, la gratuité des soins des enfants et conjoints dans tous les établissements sanitaire du pays, la prise en charges intégrale des funérailles des enfants et conjoints et cette liste n’est pas exhaustives. Donc ne venez pas nous parler de précarité s’il vous plait.

  5. Lucas dit :

    Loin d’être raciste ou xénophobe il est clair que nos gouvernants ont une préférence pour les étrangers et ce depuis fort longtemps et que la situation devient insoutenable et cela est répandu dans tous les secteurs y compris dans le privé ou la différence de salaire est trop grande entre un expat et un gabonais, la main d’oeuvre gabonaise se retrouve être la moins chère dans son pays comparé aux étrangers, même le camerounais venant au Gabon comme un employé est mieux payé que le Gabonais lui même, nous sommes considérés comme une main d’oeuvre moins chère quand les expats eux croulent sous les meilleurs salaires et conditions, c’est cela que déplore le Synamag car la pratique est même dans notre administration publique.

  6. Le karismatique dit :

    Pour un statut exceptionnel, travail exceptionnel. Ils doivent rattrape l’année judiciaire.

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