Pouvoir et intimidation : faut-il s’inquiéter des dérives de Jonathan Ignoumba ?
Le cas Jonathan Ignoumba, récidiviste de la menace de mort. Après avoir menacé de mort un journaliste en août 2024, le ministre des Transports et de la Marine marchande récidive en janvier 2025 en proférant des menaces similaires contre deux responsables syndicaux dans un commissariat de Libreville. Même si la culpabilité du concerné n’est pas établie, le dernier fait en date s’inscrit dans le cadre d’une enquête sur la dissimulation présumée de véhicules officiels. Il révèle les failles d’un système où certains hauts responsables semblent s’affranchir des règles avec une déconcertante facilité. Cette nouvelle affaire pose la question cruciale de l’impunité au sommet de l’État gabonais.
Un nouveau chapitre est en train de s’écrire dans la chronique des dérives politiques au Gabon. Jonathan Ignoumba, ministre des Transports et de la Marine marchande, se retrouve une fois de plus au cœur d’une controverse mettant à mal les fondements de l’État de droit. Les accusations de menaces de mort qui pèsent contre lui amène à de sérieuses interrogations sur l’exercice du pouvoir et l’impunité au sein des institutions.
Une répétition d’abus d’autorité et de position sociale dominante
Le 18 janvier 2025, une scène effarante, relayée par News-live.com, s’est déroulée dans l’enceinte même du commissariat de Lalala, à Libreville. Face aux représentants syndicaux Ulrich Immel Tola et Mekoa Gislain, le ministre aurait proféré des menaces explicites, promettant leur mort, qu’ils soient libres ou derrière les barreaux. «le ministre sortant [du ministère de l’Agriculture – ndlr] est arrivé, visiblement très agité. Il a commencé par menacer les policiers présents, les traitant d’incompétents et de rigolos. Ensuite, il s’est directement adressé à nous, les syndicalistes, et m’a particulièrement pris pour cible. Il m’a menacé de mort à plusieurs reprises, affirmant qu’il me tuerait par tous les moyens, que ce soit en liberté ou en prison», raconte Ulrich Immel Tola sur News-live.com. L’incident est particulièrement préoccupant du fait de sa survenance dans le cadre d’une enquête sur la dissimulation présumée de véhicules officiels dans une concession privée liée au ministre.
Cette affaire fait écho à un précédent tout aussi inquiétant. En août 2024, alors ministre de l’Agriculture, Jonathan Ignoumba s’était déjà illustré par des menaces similaires envers le journaliste Charly Mandoukou, dont le seul tort avait été d’enquêter sur sa gestion des ressources publiques. L’absence de sanctions suite à ce premier incident amène à s’interroger sur l’efficacité des garde-fous institutionnels.
La récurrence de tels comportements révèle en effet une pathologie profonde du système politique gabonais. Sinon, comment expliquer qu’un ministre puisse, à deux reprises, menacer ouvertement la vie de citoyens sans faire face à des conséquences significatives ? La situation met en lumière un paradoxe étonnant : ceux qui devraient être les premiers garants de l’État de droit semblent s’en affranchir avec une déconcertante facilité.
Une responsabilisation nécessaire pour l’avenir
L’appel, dans le même reportage vidéo, d’Ulrich Immel Tola au respect des droits fondamentaux résonne comme un signal d’alarme. Dans un État démocratique, la menace de mort proférée par un représentant de l’État constitue une ligne rouge dont le franchissement ne peut rester sans réponse. Le silence relatif des autorités face à ces accusations alimente un sentiment d’impunité qui érode la confiance des citoyens dans leurs institutions.
Mais l’affaire transcende le cas individuel d’Ignoumba. Elle surligne les défaillances systémiques dans la sélection et le contrôle des hauts responsables publics. Comment une démocratie, surtout en construction, peut-elle prospérer lorsque ses dirigeants considèrent l’intimidation comme un outil de gouvernance acceptable ? La réponse à cette interrigation déterminera largement l’avenir de la gouvernance au Gabon.
La répétition de tels incidents pose une question fondamentale : le pays peut-il continuer à confier d’importantes responsabilités à des individus manifestant un tel mépris pour l’État de droit ? Sans une réponse ferme à ces dérives, le risque est grand de voir s’installer une culture de l’impunité qui minerait durablement les fondements de la République. Le cas Ignoumba est ainsi un test crucial pour les institutions gabonaises. L’enjeu dépasse les personnes impliquées : c’est l’avenir même de la gouvernance démocratique qui est en jeu.
1 Commentaire
En tout cas il a la tete d’un briguant et d’un mafieux. Il doit probablememt faire partie de ce qu’Oligui a rappelé pour representer la pegre dans sa transition.