Face aux rudes conditions de vie auxquelles elles sont soumises, les populations du quartier N’tchengué-Village, à Port-Gentil, ont entamé, mercredi 15 mai, un mouvement d’humeur en signe de protestation. Elles ont ainsi barricadé l’accès principal de l’entreprise Dixstone à qui elles réclament le rétablissement de l’eau, de l’électricité, ainsi que l’emploi pour les jeunes. 

Les populations de N’tchengué-Village réclamant le respect de la Convention de 1968 qui, disent-elles, est aujourd’hui violée par la société Dixstone. © GabonReview

 

Les populations du quartier N’tchengué-Village, derrière le stade Michel Essongué, dans le département de Bendjé, ont récemment barricadé l’accès principal de la société pétrolière Dixstone. Elles se sont ainsi insurgées contre la coupure inexplicable d’électricité et d’eau dans leur quartier, depuis une semaine. 

D’après la convention de 1968, signée entre l’entreprise et les représentants des populations, il est clairement établi que «la société, qui s’est installée délocalisant les habitants du village, est censée fournir l’eau et l’électricité, de manière permanente, aux ménages». Or, depuis bientôt deux semaines, ces familles n’ont accès ni à l’eau ni à l’électricité. Des nouvelles qui fusent, la coupure d’eau et d’électricité serait une décision prise unilatéralement de l’actuel directeur général de Dixstone. 

«Nous les populations réclamons le respect de la convention de 1968 qui est aujourd’hui violée par la société Dixstone», a fait savoir le représentant des populations, le révérend apôtre Sylvain Koumba.  «Il est dit que c’est le directeur général qui est à l’origine de la suspension de l’eau et de l’électricité», a-t-il fait remarquer, assurant qu’ils ne se laisseront pas faire.

© GabonReview

En situation de monopole depuis l’indépendance, la société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) offre une qualité de service pas du tout satisfaisante, accompagnée par des coupures intempestives. Les conséquences sont les dégâts matériels importants pour les particuliers comme pour les entreprises. D’où la colère des habitants de N’tchengué-Village qui réclament à l’entreprise Dixstone une meilleure considération.

«Nous avons perdu des vivres, des micro-ondes, des postes téléviseurs et même des machines à laver. Et tout ça, c’est à cause de la mauvaise gestion de l’entreprise qui refuse de faire les choses normalement», a encore dénoncé le révérend Sylvain Koumba. 

Le mutisme de la direction générale a causé l’ire des populations qui ont fermé l’entrée principale. Ce qui a induit une baisse de l’activité dans ce site pétrolier où aucun engin n’a été autorisé à passer «la ligne de front». 

Leur colère est également relative au manque d’emploi pour les jeunes, réduits depuis des années à des contrats perpétuellement renouvelables et des «salaires de misère». «Les populations sont lésées. Dans cette entreprise qui a plus de 300 agents, aucun de N’tchengué-Village n’est aujourd’hui embauché après toutes ces années. Pour les hommes, nous sommes réduits à être employés comme HTM, et pour les femmes, ce sont des dames de ménage malgré le niveau intellectuel de chacune. On ne va plus accepter ça», a promis Sylvain Koumba. 

 
GR
 

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