La chefferie traditionnelle Orungu s’est réuni le week-end écoulé dans le cadre d’un congrès communautaire organisé à Port-Gentil. Il s’agissait essentiellement pour ces leaders traditionnels de définir les termes de référence du plaidoyer auprès du CTRI, l’implication de cette communauté comme force vive et la réappropriation des territoires.

La chefferie traditionnelle Orungu réunit le week-end écoulé dans le cadre d’un congrès communautaire organisé à Port-Gentil. © Gabonreview

 

La chefferie traditionnelle Orungu a tenu pour la première fois de son histoire, un congrès communautaire autour de leur leader traditionnel, le week-end dernier à Port-Gentil. Cette rencontre vise à dessiner les contours d’une implication engagée de cette communauté dans l’essor du Gabon, au côté du Comité de transition pour l’instauration des institutions. «Une aire nouvelle s’ouvre pour notre pays. Nous avons le devoir de nous impliquer consciemment, et proposer une vision de notre avenir» a précisé le chef traditionnel Orungu Re-ntRe-ntyuga Resonga.

Le premier point de cette rencontre portait sur la rédaction des termes de référence du plaidoyer que la royauté traditionnelle Ôrungu s’engage à mener auprès des autres royautés et chefferies du Gabon d’une part, et auprès du conseil pour la transition et la restauration des institutions ainsi que des deux chambres du parlement d’autre part. Un point qui a été jugé louable par l’ensemble des congressistes. «Ce plaidoyer vise à bâtir la constitution autour des valeurs sociales fondamentales des peuples du Gabon. Il vise surtout, la reconnaissance constitutionnelle des royautés et chefferies traditionnelles du Gabon» a indiqué le secrétaire exécutif, Ôkenja Mbongo Rafemo.

Aussi, au cours de ce congrès communautaire qui a vu la représentation d’autres chefferies traditionnelles gabonaises (Mpongwé, Benga et Galoa), la chefferie traditionnelle Orungu s’est également penchée, sur la définition des modalités de l’implication éventuelle de la chefferie traditionnelle comme une force vive, au sein des deux chambres du Parlement gabonais. «Nous allons constituer un groupe de travail pour réaffiner notre vision et passer à la méthodologie pour conduire le plaidoyer auprès du CTRI», a annoncé le secrétaire exécutif de la chefferie traditionnelle Orungu, estimant que les royautés et chefferies traditionnelles du Gabon, devraient être légalement reconnues comme étant des institutions de gouvernance communautaire locale.

Le troisième point par contre portait essentiellement sur la problématique de la réappropriation des terres ancestrales. Des territoires spoliés par la France coloniale et, à sa suite, par l’État gabonais au détriment de la communauté sociologique Ôrungu, a permis d’explorer les possibilités d’une procédure juridique de réappropriation foncière. «Les terres où sont implantées les installations pétrolières notamment, celles qui sont du côté du Cap Lopez et la raffinerie Sogara que le Gabon s’est appropriés à l’époque coloniale sans indemnité, doivent à la limite permettre une indemnisation conséquente», précise le secrétariat exécutif de la chefferie traditionnelle Orungu.

À ce titre, les terres et territoires dont elles sont historiquement et légitimement les propriétaires, devraient être précisément déterminées par la loi, dit-elle. C’est pour quoi des avocats et juristes ngwèmyènè sont solennellement appelés à étudier tous les mécanismes de droit pouvant aboutir à la réappropriation des terres en faveur de la royauté traditionnelle. Cette procédure juridique fera suite à celle initiée en juillet 1957, par le collectif des notables Ôrungu conduit à l’époque par le chef Benoît Ogoula Ikouakoua. Cette initiative visait à réclamer, auprès du gouverneur général de l’A.E.F, un profit équitable sur l’exploitation du pétrole.

 
GR
 

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