La capitale économique du Gabon a été le théâtre, du 11 au 13 Mai dernier, de la première édition du forum national dédié à l’essor de l’industrie du thon. Pour insuffler une nouvelle dynamique à ce secteur, les participants ont émis d’importantes recommandations (19 au total) à l’issue des assises.

Le meeting a bénéficié de la participation remarquable d’entités et experts du secteur halieutique mondial. © D.R.

 

Du 11 au 13 Mai dernier, s’est tenu à Port-Gentil un forum national consacré à l’industrialisation de la filière thonière, placé sous le nom évocateur de « Destination Gabon Bleu« . L’initiative visait principalement à présenter et promouvoir les innombrables potentialités économiques du Gabon, dont plusieurs restent inexploités à ce jour. L’événement a rassemblé d’éminents acteurs internationaux engagés dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture, afin de leur exposer la vision ambitieuse du « Gabon Bleu » pour le développement du secteur national de la pêche, ainsi que les opportunités d’investissement qu’offrent les diverses chaînes de valeurs liées aux ressources halieutiques du pays.

Un aéropage de marque

© Gabonreview

Le meeting a bénéficié de la participation remarquable de Charlotte Daffé, ministre de la Pêche et de l’Economie maritime de la République sœur de Guinée, et de l’ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République gabonaise, Rosario Bento Païs. Durant la première journée des travaux, la diplomate européenne est revenue sur le cadre de coopération avec le Gabon, notamment sur les accords de pêche. Des partenaires de renom et des experts du secteur halieutique mondial, tels que les éminentes entreprises Willing Hands de Norvège et Calvo Pesca d’Espagne, y ont notamment participé.

«Cette première édition du forum national sur l’industrialisation de la filière thonière au Gabon, est un clin d’œil pour les populations, les administrations, la société civile et les partenaires économiques afin de promouvoir la diversification économique de cette belle ville pétrolière qui pourrait devenir, la plateforme gabonaise du pétrole bleu», a indiqué, dans son discours de clôture, le ministre gabonais de la Pêche et de l’Économie maritime. Pascal Houangni Ambouroue n’a pas manqué de se féliciter des relations fructueuses avec les partenaires étrangers du Gabon, notamment du fait des retombées significatives enregistrées par le secteur de la pêche ces dernières années.

19 Recommandations

Pascal Houangni Ambouroue, ministre gabonais de la Pêche et de l’Économie maritime, le 13 mai 2023 à Port-Gentil. © D.R.

Au terme de trois jours d’échanges, dix-neuf (19) recommandations ont été enregistrées. On retiendra notamment, de la session 2 les ayant travaillé sur les pêcheries gabonaises et le partage d’expérience, l’ambition déclarée de faire du secteur pèche le principal moteur de la diversification de l’économie gabonaise, marquée par une dépétrolisation en emmenant ce secteur à contribuer majoritairement à la création de plus 100 000 emplois d’ici à 5 ans.

L’exposé portant sur les Aires protégées aquatiques (APA) comme outil durable des ressources halieutiques a notamment débouché sur la nécessité de «compléter le dispositif de gestion des ressources par la création des zones de pêche au côté des APA». L’étude sur la place du secteur pêche dans la stratégie d’industrialisation du Gabon a recommandé de «s’appuyer sur les différents instruments disponibles (accord, protocole…), pour asseoir une stratégie d’industrialisation tout en mettant à contribution les partenaires prêts à s’engager aux côtés du Gabon

De la présentation de Mme Charlotte Daffé, la ministre de la Pêche et de l’Économie maritime de la République de Guinée, il a été retenu de renforcer la coopération entre les pays africains afin de développer des stratégies communes pour la valorisation durable des ressources halieutiques. Ou encore d’«organiser et simplifier les circuits de distribution en s’appuyant sur les centres de pêche dotés de toutes les infrastructures nécessaires à leur fonctionnement optimal

Il a été stipulé d’augmenter d’«augmenter les quantités de produits disponibles au niveau des sites de vente des produits de la pêche ; d’améliorer les infrastructures de débarquement et de conservation de produits halieutiques y compris les productions aquacoles ; de faire la promotion des nouveaux produits

Il a également été proposé de «promouvoir l’organisation des professionnels du secteur et assurer leur formation ; de soutenir et améliorer les cursus de formation et d’enseignement existant en adéquation avec les besoins de main d’œuvre du secteur afin de contribuer au développement de toute l’ingénierie de la chaîne de valeur ; de soutenir les programmes de recherche contribuant à améliorer les connaissances et les stratégies du développement du secteur Pêche et aquaculture au Gabon.» Il faudra, pour ce faire, mettre en place les mécanismes pour la construction et le fonctionnement effectif d’établissements de formation dans le domaine de l’exploitation et de la valorisation des ressources halieutiques.

Pour un renforcement de l’attractivité du Gabon

Un moment de la cérémonie de clôture. © D.R.

Les recommandations des assises ont également tablé sur le renforcement de l’attractivité du Gabon et le développement de la valorisation des ressources halieutiques, ainsi que l’invitation du Gabon à ses partenaires et investisseurs potentiels à s’engager davantage dans les domaines de la pêche, de l’économie portuaire, de la transformation et de la distribution, dans le cadre de l’objectif d’industrialisation et d’aquaculture souhaité pour le secteur.

Ce renforcement de l’attractivité du Gabon passe par l’amélioration de la connaissance des ressources halieutiques et le renforcement des capacités de débarquement, qui sont liées à des aspects tels que le capital humain, l’environnement des affaires, l’infrastructure et la chaîne logistique portuaire, ainsi que les capacités de transformation et de commercialisation. En mettant l’accent sur ces domaines, le Gabon espère stimuler l’investissement et la croissance dans le secteur de la pêche.

De plus, le Gabon appelle ses partenaires et les potentiels investisseurs à abandonner la vision limitée du « Fish and Go » (pêcher et partir) et à s’engager également dans d’autres segments liés à l’activité de pêche. Cela comprend notamment les aspects de l’économie portuaire, tels que le développement des infrastructures portuaires et la promotion des activités économiques liées au secteur de la pêche. Le Gabon encourage également la transformation et la distribution des produits de la pêche, dans le but de favoriser l’industrialisation du secteur et le développement de l’aquaculture.

En somme, trois jours durant les parties prenantes se sont appuyées sur leurs expériences personnelles dans le domaine de la pêche, pour apporter des solutions à l’amélioration de l’industrialisation de la filière thonière au Gabon. La signature du manifeste de Port-Gentil par les officiels, a marqué la fin du forum.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour,

    Pour bien comprendre…

    L’industrie du thon est globalisée. C’est un secteur à fort rendement (forte valeur ajoutée). Et l’Afrique centrale veut sa part du gâteau au regard des réserves importantes de thons dans les eaux du Golf de Guinée.

    Le thon est le 3ème produit de la mer le plus commercé dans le monde après la crevette et le saumon. Au Japon, un thon rouge de 278 kg peut se vendre jusqu’à 2.7 millions d’euros (1776478500 Fcfa). Le thon rouge est un grand poisson migrateur de l’océan Atlantique qui se reproduit en Méditérranée. C’est un poisson recherchée pour la qualité de sa chair, notamment avec la mode japonaise des sushis.

    Les contrats avec l’UE peuvent rapporter à notre pays environ 700 milliards de Fcfa de chiffre d’affaires par an. Les emplois potentiels générés par ce secteur sont à venir. Car nos infrastructures sont toujours inadaptées voire inexistantes à ce jour.

    Il s’agit d’une stratégie d’exportation et non de consommation. Car les gabonais ne sont pas de gros consommateurs de thon rouge ou blanc. Ce que consomment les gabonais, ce sont les poissons halieutiques comme la sardine, le mulet, la carpe rouge, le colin, merlu, capitaine, bar, bécune, espadon, requin, etc. La stratégie « Gabon Bleu » est un écran de fumée qui va, peut-être, profiter à des opérateurs privés.

    Le Gabon a besoin d’une entreprise nationale de pêche et des marins pêcheurs formés. Toutes les ressources halieutiques devraient être pêchées par cette entreprise gabonaise et conditionnées au Gabon et expédiées sur les marchés internationaux. Pour évaluer notre puissance de pêche, il faudrait une traçabilité et la publication officielle des données d’exportation.

    Merci de votre compréhension.

  2. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour,

    Le thon et le sport…

    Le sumo est le sport national au Japon. Aux Etats-Unis, ce sont le football américain et le basketball qui dominent.

    A la fin d’un tournoi de sumo, le vainqueur, le yokozuna (terunofuji) reçoit un thon. C’est dire la valeur de ce poisson dans ce pays.

    Bien à vous.

  3. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour,

    Mode de consommation du thon…

    En Europe, le poisson roi est le saumon. Il se consomme frais (en darne ou en filet) ou cru (nature ou fumé). Le thon, en Europe, est plutôt consommé en boîte (nature ou baigné dans de l’huile). Très consommé rarement en steak. Dans les pays asiatiques, le thon rouge (ou blanc) est consommé cru en sushi. Un autre poisson est très apprécié par les consommateurs asiatiques est le fugu tétrodon). Appelé aussi poisson globe, ce poisson contient un puissant poison: la tétrodotoxine. Seuls des cuisiniers spécialisés peuvent le rendre goutu.

    A bientôt.

  4. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    … A quoi servent nos ministres (de la républiques gabonaise)? (GabonReview a posé cette question).

    Nous sommes persuadés que « tintin » de HE(RG)E (1) fera le nécessaire pour les gabonais(es) aient des produits halieutiques dans leurs assiettes à moindre coût dans les prochaines mois. La lutte contre la vie chère est une priorité nationale.

    Cordialement.

    (1) RG pour Rémi George, le créateur de tintin.

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