Deux présumés trafiquants de stupéfiants ont été arrêtés à Port-Gentil alors qu’ils tentaient de faire sortir une cargaison de près de 13 kg de chanvre indien. Provenant de Libreville par voie maritime, cette marchandise était destinée à approvisionner les ghettos de la capitale économique. Le mercredi 20 novembre, les suspects ont été placés sous mandat de dépôt à la prison du Château.

Norvan Ibouabouda alias nolito à droite, et Jospin Jordan Boutsana Pindi à gauche. © GabonReview

 

Les agents de la gendarmerie nationale, notamment ceux de la Direction générale des recherches (DGR) de Port-Gentil, soupçonnaient l’arrivée d’un colis suspect en provenance de Libreville. Cette hypothèse, confirmée par des sources fiables, s’est révélée fructueuse. Le 11 novembre, les enquêteurs ont interpellé deux présumés trafiquants qui s’apprêtaient à ravitailler un point de deal, saisissant au passage près de 13 kg de cannabis.

Norvan Ibouabouda, alias Nolito, un Gabonais d’une trentaine d’années et père d’un enfant, aurait été contacté par un certain Ben Moctar, qui lui aurait proposé 50 000 FCFA pour sortir la marchandise du quai de l’ancien port de Port-Gentil à l’aide d’un numéro de colis. Ressassant son expérience en prison pour une précédente affaire liée à la détention de chanvre indien, le présumé trafiquant a refusé l’offre et a tenté de se soustraire à toute implication.

«J’ai accepté de récupérer la marchandise, mais je ne savais pas ce qu’il y avait dedans. Une fois au port, quand il m’a dit que c’était du chanvre, j’ai désisté, surtout que j’ai déjà fait la prison pour des « bonbons de tac »», a déclaré Norvan Ibouabouda, alias Nolito.

Le numéro du colis contenant le chanvre indien a alors été transmis à un complice. «J’ai envoyé le numéro par WhatsApp à Jordan, et moi, je n’ai rien à me reprocher. Oui, j’ai su que c’était du chanvre, c’est pourquoi j’ai refusé», a poursuivi le suspect.

La marchandise, expédiée depuis Libreville par Ben Moctar, un ami d’enfance de Norvan Ibouabouda, était estimée à plusieurs millions de francs CFA. Conditionnée dans un carton soigneusement scellé, elle devait ravitailler les ghettos de Port-Gentil. «C’est Ben Moctar qui m’a demandé de donner le numéro du colis à Jordan. Les agents ont pesé la marchandise et disent qu’elle fait 12 kg, soit une valeur d’environ 3 millions de francs CFA. Moi, je vends des bonbons, je n’ai jamais vendu du chanvre», a précisé Norvan Ibouabouda.

Après le refus de Nolito, Jospin Jordan Boutsana Pindi, contacté directement par Ben Moctar, a tenté de récupérer la marchandise. Toutefois, il est tombé dans un piège tendu par les enquêteurs de la DGR au niveau du carrefour Léon Mba. « Dans le colis, il y avait du cannabis. Le colis était au nom d’une certaine Grâce, et je devais juste transmettre les informations pour qu’une autre personne le récupère. C’était prévu comme ça», a expliqué Jospin Jordan Boutsana Pindi.

Le dossier a été transmis à un magistrat de Port-Gentil, et les deux individus interpellés ont été placés sous mandat de dépôt. Ils sont poursuivis conformément à l’article 408 du Code pénal gabonais et devront répondre de leurs actes devant la justice.

Par ailleurs, il convient de noter que la ville de Port-Gentil est particulièrement vulnérable au trafic de stupéfiants, au crime organisé et à la toxicomanie. Cette situation est aggravée par la porosité des frontières et la faiblesse des infrastructures publiques de contrôle et de surveillance.

 
GR
 

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