Inquiets quant à l’issue du premier trimestre, les élèves de la capitale économique gabonaise sont descendus dans la rue, le 22 novembre, pour réclamer le retour de leurs enseignants dans les salles de classes. Ils auraient été sévèrement réprimés par les forces de l’ordre hier, mercredi, alors qu’ils étaient revenus à la charge.

Elèves dans les rues à Port-Gentil, le 22 novembre 2021. © Gabonreview

 

Sous les regards impuissants des chefs d’établissements et leurs personnels d’encadrement, les élèves des lycées et collèges publics de Port-Gentil ont organisé une marche. But de la manifestation pacifique : exprimer leur mécontentement quant à l’absence des enseignants dans leurs salles de classe. Pour ce faire, ils sont descendus dans la rue le lundi 22 novembre dernier.

Le ton a été donné par les apprenants du lycée Technique Jean-Fidèle Otando. Sortis de leur établissement, ils ont rejoint le lycée Joseph Ambouroue Avaro sur le boulevard Léon Mba où leurs camarades attendaient juste le mot d’ordre. Malgré les tentatives des forces de l’ordre de les disperser, les lycéens ont cheminé ensemble jusqu’à hauteur du lycée Thuriaf Bantsantsa ou les forces de l’ordre leur ont fait barrage. Mais leurs camarades sur place étaient déjà dans le mouvement. Si les élèves ont fini par lâcher prise le lundi, la situation a quelque peu dégénérée le mercredi 24 novembre.

En effet, dans le but de rencontrer le gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime les enfants sont revenus à la charge. Dans cet élan, ils ont été interceptés au carrefour Von’Okuwa, non loin du tribunal par les policiers qui, semble-t-il, les auraient vivement réprimés. «On a vu les policiers brutaliser quelques enfants. Lui-même le commissaire a bousculé quelques-uns qu’il a fait monter ensuite dans leur grosse voiture», a témoigné un quidam qui se trouvait sur le lieu au moment des faits ayant indigné plus d’un. Selon des sources diverses, la manifestation n’a pas tant été relayée sur les réseaux sociaux du fait de la confiscation, par la police, de nombreux smartphones appartenant aux manifestants.

A en croire un élève approché, «on veut l’école, c’est ce qui nous intéresse. On nous fait tout le temps des devoirs improvisés qu’on ne connait pas alors qu’on n’a pas de cours depuis trois semaines déjà».

Au regard du déroulement des cours en dents de scie dans leurs établissements respectifs depuis quelques semaines, ces enfants redoutent à cette allure l’issue du premier trimestre qui va progressivement à son terme. «Au Lycée technique, par exemple, les heures de cours seraient ramenées au tiers par les rares professeurs qui se présentent. Parfois, ce sont les membres de l’administration qui font cours», raconte un élève. Au lycée Joseph Ambouroue Avaro, il n’y aurait que les professeurs expatriés qui font cours. Même chose dans les autres établissements secondaires publics.

Cette situation est la conséquence directe de la grève des enseignants menée par la coalition des syndicats de l’éducation nationale, la Conasysed et le Sena, et dont la tutelle semblait ne pas prendre au sérieux jusqu’ici.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. carl dit :

    une fois de plus, une fois de trop des établissements scolaires de notre pays ont été brutalisé par les forces de police suite à une manifestation de rue pour demander le retour de leurs enseignements grévistes dans les salle de classe.

    comme il est de coutume, aucune des nombreuses associations ou fédérations des parents d’élèves que compte ce pays n’a condamnée ces brutalités exercées par les forces dites de l’ordre sur nos enfants

    année après année, l’on constate un manque de prise de position de ces associations de parents d’élèves face aux problèmes qui minent notre système éducatif.

    aujourd’hui, les enseignants sont en grève pour demander le strict minimum à savoir la régularisation de leurs situations administratives, et l’organisation des concours internes pour leur perfectionnement, des revendications qui tombent sous le sens, mais les associations des parents d’élèves restent muettes.

    je me suis longtemps interrogé sur leur faible mobilisation face aux problèmes de notre système éducatif, avant d’en comprendre la raison fondamentale.

    un homme politique notoirement connu aujourd’hui dans l’au-delà, avait déclaré:  »l’argent n’aime pas le bruit ».

    c’est de cela dont il est question quand on évoque le mutisme des associations des parents d’élèves du Gabon.
    ces associations gèrent d’énormes ressources finassières collectés en début d’année par les responsables établissements lors des inscriptions.
    a quoi sert cet argent, en réalité? nul ne peut le dire.
    Seul les membres des bureau des ces associations de parents d’élevés et quelques initiés du secteur de l’éducation(ministre et chefs d’établissement) savent ou va cet argent.)
    la bouche qui mange ne parle pas , c’est connue.

    les membres des bureaux des associations des parents d’élevés dont les bouches sont pleines ne peuvent que se taire même lorsque les enfants qu’ils sont sensés protégés sont brutalisés et même tués.

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