Trois faussaires, des chefs d’établissement scolaires, ont été récemment placés sous mandat de dépôt à Port-Gentil. Leur faute : avoir falsifié des bulletins d’anciens élèves à partir du programme Xgest du ministère de l’Éducation nationale. 

Les trois présumés faussaires sont actuellement en détention préventive à Port-Gentil. © GabonReview

 

Responsables d’établissements privés, trois individus ont été interpellés par la direction générale des recherches (DGR) pour fraude et falsification des bulletins scolaires. Ces trois prévenus ont été placés sous mandat de dépôt à la Maison du château. Tête de proue de cette initiative, Arince Pretus Toumba Louzayadio, responsable du collège et lycée Rapontchombo de Port-Gentil, père de famille de 39 ans, a voulu faire passer le BEPC et le baccalauréat à ses élèves ayant décroché du circuit scolaire depuis plus de 5 ans.

Il lui est alors venu l’idée d’exiger aux apprenants une somme de 50000 francs CFA pour le BEPC et 65 000 francs CFA pour le Bac, compte tenu du fait que les candidats n’avaient aucun document administratif justifiant de leur passage en classe d’examen. Pour ce faire, il lui a fallu pirater la plate-forme Xgest pour offrir à ses candidats un bulletin de passage, sinon un document justificatif. 

«Le problème n’est pas l’identifiant Xgest qu’on a pu changer. Lors du dépôt des dossiers à la DAP -Direction d’académie provinciale-, je n’ai pas pu déposer les dossiers à la date indiquée par la tutelle. Les noms des candidats n’ont pas été validés», a fait savoir Arince Petrus Toumba Louzayadio. 

À chaque rentrée scolaire, la tutelle dévoile son calendrier scolaire afin que des précautions soient prises. Malheureusement, au total, ce sont 33 candidats qui étaient censés participer aux examens de fin d’année à savoir :  12 apprenants en classe de 3e et 21 en classe de terminale, toutes séries confondues. Sauf qu’aucun de ces dossiers n’a été retenu par la Direction d’académie provinciale à cause de la fraude. Pour garantir sa crédibilité, elle a invité les concernés à Libreville pour un recours. Aucune suite et dans la foulée, les services de renseignement avaient été contactés. 

«J’ai fait le constat à l’examen du BEPC que les dossiers des enfants n’avaient pas été validés. C’est pour quoi j’ai voulu sauver les classes de terminale en faisant un recours. Finalement les dossiers de classe de 3e et ceux de la terminale n’ont pas été validés», a expliqué le présumé faussaire.

Une fraude et une falsification des documents administratifs qui ont bien généré des fonds conséquents. En effet, pour tout élève, il fallait débourser une certaine somme afin d’avoir un bulletin de passage en classe précédente celle de l’examen. 

La découverte de cette supercherie dévoile à tout le moins certaines failles techniques des plateformes du ministère de l’Éducation nationale dont Xgest et Kewa. Ce, même si la supercherie a été, certes, démasquée grâce à la vérification des documents par la Direction d’académie provinciale. 

Parmi les présumés complices, figure Hugues Landry Stetchoua. Camerounais, il servait de courroie de transmission dans cette affaire. Sa mission était de prendre les dossiers auprès du proviseur de Rapontchombo afin de les remettre à l’informaticien qui devait apporter des modifications sur l’identité de chaque candidats. «J’ai pris les dossiers non-conformes chez Arince Pretus Toumba pour les remettre à un informaticien que je connais. Il fallait établir des bulletins, et l’informaticien Parfait Mayagui m’a dit qu’il maîtrisait le programme Xgest et qu’il pouvait apporter des modifications. Je prenais juste l’acte de naissance moyennant 20 000 francs CFA ou 30000 francs CFA par dossiers pour agir sur le site», a-t-il relaté.

Si leur objectif était de tirer profit dans cette affaire, le ministère de l’Éducation nationale peut s’estimer heureux de la fiabilité de ses programmes sécurisés. Les notes des vrais propriétaires ayant un QR sont restés inchangés. L’alerte donnée, les services secrets ont saisi le dossier, tout comme le parquet. Les indélicats devront désormais répondre de leurs actes devant la justice.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Tous ça pour ça, c’est vrai qu’il y la galère à gabao mais quand même. Amen.

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